Le Groupe de Travail sur les Postes Spécifiques académiques s’est tenu – pour partie – le 12 mai [1]. Pour partie seulement, car il n’a pas été possible d’examiner tous les postes de toutes les disciplines : une nouvelle réunion est programmée le 21 mai pour terminer le travail …
Au cours de ce GT, les commissaires paritaires du SNES-FSU ont pu interroger précisément le Rectorat sur les postes REP+ que la Rectrice a décidé de transformer d’autorité en postes spécifiques - nouveauté de cette année, que nous avons eu l’occasion de dénoncer lors du Comité Technique Académique du 17 mars (voir notre déclaration) et dans le dernier bulletin syndical.
Cachez ce dossier …
Les commissaires paritaires n’ont pas pu préparer dans toute la transparence nécessaire ce groupe de travail, puisqu’ils n’ont pas pu consulter les dossiers déposés par les collègues avant le GT. Il pourront le faire a posteriori …
Difficile de ne pas faire le lien avec le cours du groupe de travail. L’examen des dossiers des candidats et de leur traitement par le Rectorat révèlent tout l’arbitraire de cette procédure improvisée sans aucune concertation ! L’administration a été dans l’incapacité d’expliciter les critères retenus pour l’évaluation des compétences des candidats. Ici, elle a délégué aux Chefs d’établissement le soin de prendre contact avec les postulants, ce qui n’a pas été fait de manière systématique : certains collègues volontaires sont donc refusés, puisqu’ils n’ont même pas pu s’entretenir avec le Chef d’Etablissement ! Là, et pour un profilage de poste identique, elle classe un candidat qui a été refusé dans l’établissement voisin, également REP+. Pire, le rectorat se dit incapable d’expliquer l’avis de tel ou tel Chef d’Etablissement – aucun n’a été invité à ce groupe de travail … et bien sûr, aucune motivation de l’avis porté par le Chef d’Etablissement.
Elle n’a même pas été en capacité de définir une ligne claire sur la question de savoir s’il est raisonnable qu’un collègue actuellement stagiaire puisse être considéré « expérimenté » ou pas …
Quand les faits sont têtus …
Au-delà de ces couacs inadmissibles, ce GT a mis en lumière les effets portant prévisibles de la reconduction idéologique d’une expérimentation d’apprenti sorcier : l’échec du dispositif ECLAIR, lui aussi assis sur la doxa libérale du recrutement direct par le Chef d’Etablissement comme remède miracle à toutes les difficultés d’un établissement. Fallait-il vraiment retenter l’expérience ? En tout cas, la décision de la Rectrice aura montré de manière scientifique (puisque l’expérience a reproduit les mêmes résultats) qu’il faut changer de logique pour l’Education Prioritaire !
Et dire que ce n’est peut-être pas fini …
Tout cela serait risible si la décision de transformer des postes en postes spécifiques ne conduisait pas à l’impasse que nous avions prévue depuis longtemps : il est d’ores et déjà acquis que des postes resteront vacants après le mouvement dans les établissements REP+, faute de candidats… alors que les établissements relevant de ce label sont dans Toulouse, ville attractive s’il en est ! Pire, dans certains cas, les postes de collègues quittant leur établissement REP+ en mutation ne pourront être pourvus par le biais du mouvement : leur poste étant passé spécifique, il eût fallu qu’il y ait des candidats pour les occuper ... Mais ce n’est pas bien grave : comme il faudra bien un professeur devant les élèves, quelques TZR ou collègues non-titulaires feront parfaitement l’affaire sur ces postes si spécifiques et si bien profilés !
Les opérations du mouvement INTRA ordinaire seront probablement l’occasion, pour les commissaires paritaires du SNES-FSU, de dresser le constat final de la catastrophe annoncée, et dont les établissement relevant de l’Education Prioritaire se seraient bien passés : voir moins de postes occupés par des personnels titulaires que par les anciens dispositifs ! Cherchez l’erreur …