5 février 2020

Action et actualité locales

E3C : dire non à la dégradation des conditions de travail !

En cette fin de période de consacrée aux E3C, le SNES Toulouse continue de tirer un bilan calamiteux de cette session dont l’annulation avait été solennellement demandée, tant dans l’intérêt des élèves que dans celui des personnels enseignants mis en tension professionnellement par l’impréparation de ces épreuves, qu’ils continuent de refuser.

Nombreuses ont été les mobilisations pour dénoncer cette mascarade des E3C : grève à l’occasion des surveillances, manifestations, actions de distribution de tracts devant leur lycée ; dans certains cas, les élèves, conscients et lucides sur les enjeux liés à ces E3C, ont fait le choix de se mobiliser, parfois en boycottant les épreuves, parfois en essayant d’en empêcher la tenue.

Quoi qu’il en soit, de nombreux dysfonctionnements ont été constatés : sujets plus ou moins communiqués avant les épreuves, erreurs de sujets, sujets incompatibles avec les progressions pédagogiques suivies, matériel d’écoute et conditions inadaptés pour les épreuves de compréhension orale de langue vivante, conditions de passation dans des salles de classe ordinaires avec eux élèves par table, et donc tricherie en masse, inégalités entre établissements, etc…

Dans ce contexte de crise aggravée, les professeurs ne peuvent faire comme si tout allait bien et encore moins faire semblant de corriger comme si ces épreuves avaient à leur yeux tout leur sens. A cette problématique de la perte de sens, il faut en plus ajouter aujourd’hui le caractère inacceptable de la dégradation de leurs conditions de travail à travers cette mission supplémentaire, qui vient s’ajouter dans un quotidien déjà largement malmené par d’autres aspects de la réforme du lycée.

Dès lors, le SNES Toulouse appelle tous les collègues et plus spécifiquement les premiers concernés :

  à continuer de dénoncer ces E3C, en CA par exemple via des motions spécifiques, ou par le biais d’autres démarches soulignant les dysfonctionnements rencontrés et la rupture d’égalité dont seront victimes les élèves.
  à alerter sur la charge de travail problématique, notamment via les Registres Santé et Sécurité au Travail - en signalant les difficultés matérielles créées par la correction dématérialisée (problèmes de connexion, difficulté de la lecture sur écran, etc…) ainsi que la fatigue engendrée par ce travail de correction

Le SNES Toulouse considère que l’indemnité prévue (1) n’est aucunement à la hauteur de la charge de travail et qu’il faut donc exiger des temps banalisés permettant harmonisation et correction : les enseignants correcteurs doivent ainsi pouvoir choisir les heures libérées en fonction de leur emploi du temps pour rendre effectif ce temps libéré.

Compte-tenu des difficultés inhérentes et des dysfonctionnements constatés lors des passations, de la charge de travail, du statut problématique sur le plan pédagogique de l’évaluation de ces E3C, des délais et des modalités de restitution des copies évaluées, le SNES Toulouse appelle à ce que ces épreuves soient considérées comme un entraînement aux épreuves terminales de fin d’année que le SNES-FSU réclame et dans ce cadre, et à ce que les équipes de correcteurs définissent collectivement les critères d’évaluation, en particulier afin qu’ils ne pénalisent pas les élèves qui ne peuvent être tenus responsables du non-sens pédagogique que sont ces E3C.

Enfin, tant pour des raisons de temps que de concertation, le SNES Toulouse considère qu’il n’y a aucune urgence à finaliser la saisie des notes qui peut n’être effectuée qu’au dernier moment, après concertation et harmonisation au sein des équipes.

Un préavis de grève reste déposé sur la période.

(1)