Le SNES Toulouse est intervenu au CTA pour dénoncer les reculs en matière d’Education prioritaire dans notre académie, qui se traduisent désormais par la hausse des effectifs par classe, et désormais l’extinction d’un accompagnement éducatif jusqu’ici correctement financé dans les collèges REP et REP+, sous le prétexte de la mise en place de « Devoirs Faits » dans tous les collèges.
En effet, par un courrier adressé juste avant les vacances d’automne, la rectrice a annoncé "ne plus déléguer d’HSE fléchées pour l’accompagnement éducatif aux collèges classés en REP ou REP+". Après l’amputation des moyens à la rentrée 2018 en REP+, et en plus du nombre d’élèves particulièrement élevé dans les classes de plusieurs REP de l’académie toujours à cette rentrée, c’est un nouveau renoncement que le SNES condamne.
Une telle annonce a évidemment fait réagir. Voici le courrier envoyé par les personnels du collège Rosa Parks de Toulouse :
Cette annonce intervient après la décision prise début 2018 d’amputer la dotation forfaitaire spéciale REP+ de 20 heures d’enseignement dans tous les collèges REP+ pour la rentrée 2018, alors même que notre établissement accueille à cette rentrée une soixantaine d’élèves supplémentaires. Où est la priorité pour l’éducation prioritaire ? Comment croire en l’école de la confiance qu’évoque systématiquement notre ministre ?
Cette annonce intervient après le « remplacement » à cette rentrée 2018 des 3 contrats aidés administratifs représentant 60 heures de travail hebdomadaires par un seul mi-temps. Où est la priorité pour l’éducation prioritaire ? Comment croire en l’école de la confiance qu’évoque systématiquement notre ministre ?
Cette annonce intervient également après une rentrée où 3 professeurs n’ont pas été remplacés pour des absences supérieures à 15 jours, ces non-remplacements ayant privé les élèves des heures d’enseignement auxquelles ils ont droit. Où est la priorité pour l’éducation prioritaire ? Comment croire en l’école de la confiance qu’évoque systématiquement notre ministre ?
Cette annonce intervient enfin alors que dans notre collège, les activités culturelles, artistiques, les pratiques sportives, l’aide aux devoirs relevant de l’accompagnement éducatif ont déjà été lancées pour cette année scolaire pour beaucoup ou devaient l’être dans les semaines à venir. La disparition de ces heures d’accompagnement éducatif signifie, concrètement, pour notre collège, la fin ou la mise en péril des ateliers Mangas, Basket, WEB TV, groupe musical, japonais, hip-hop, danse, théâtre, photo, lecture, végétalisation, roller, pétanque, de la classe cirque, des spectacles en soirée et du club écocitoyen. Vous constaterez vous-même que les heures d’accompagnement éducatif servent à proposer une offre très variée aux élèves. De plus, ces heures font souvent appel à des intervenants extérieurs, permettent de mettre en place des actions et des projets avec des partenaires institutionnels reconnus, avec lesquels le collège a signé des conventions. Que va-t-il leur être dit ? Enfin, les élèves se sont inscrits en début d’année et s’engagent à participer avec assiduité aux activités. Comment annoncer aux familles que le contrat est rompu ?
Nous ne pouvons pas accepter cette décision que nous trouvons injuste, qui va également à l’encontre des efforts de la communauté éducative du collège dans sa lutte contre le décrochage scolaire, et que nous voulons faire connaître. Le collège Rosa Parks fait partie d’un réseau d’éducation prioritaire renforcé et ne peut à ce titre être affaibli alors que ses effectifs augmentent considérablement chaque année. Nous vous demandons donc de revenir sur cette décision, et de réaffirmer le caractère prioritaire de l’éducation au collège Rosa Parks en finançant à la hauteur des besoins et des attentes l’accompagnement éducatif en REP et REP+.
Veuillez agréer, Madame la Rectrice, l’expression de nos salutations respectueuses.
Le 17 octobre 2018, la Cour des comptes a rendu un rapport qui a fait débat mais qui montrait surtout que le problème n’est tant la dilution des moyens mais bien le peu de moyens consacrés à l’éducation prioritaire. Ils représentent 4% du total des financements consacrés aux collèges et aux écoles à répartir sur environ 20% des élèves soit plus 1,7 millions d’élèves. Comment avec si peu de moyens penser que l’on pourrait réduire les écarts, alors même que la situation socio-économique a continué à de dégrader ? Il y a concordance aujourd’hui sur le constat que le principe de l’éducation prioritaire en collège maintient un certain niveau des élèves qui y sont scolarisés malgré la hausse des difficultés socio-économiques.
Le SNES-FSU demande lui un élargissement de la carte partant des besoins réels des établissements, le maintien d’un label unique et l’octroi des indemnités à l’ensemble des personnels y travaillant donc un budget plus conséquent.