11 octobre 2022

Action et actualité locales

Réforme de la voie pro : un projet destructeur !

Réforme de la voie pro : un projet destructeur !

La réforme de la voie professionnelle n’est pas qu’une réforme de plus, destinée à ne faire évoluer que les lycées professionnels : elle est en réalité une nouvelle attaque contre l’ensemble du Second Degré, et contre une vision faisant de l’éducation l’outil d’une formation ambitieuse et d’une émancipation.

C’est pourquoi le SNES-FSU soutient activement le SNUEP-FSU, engagé dans une très large intersyndicale contre la transformation des LP et leur démantèlement au profit de structures à la main du patronat, dont l’émancipation de la jeunesse n’est pas le souci.

La mise en place de demi-journées de l’orientation en 5e traduit la vision libérale qui porte la politique éedcative qui conduit au projet de réforme de la voie professionnelle : elle a pour conséquence de rabattre les ambitions scolaires des élèves les plus fragiles aux seuls besoins économiques du territoire, occultant volontairement les questions du développement à l’adolescence, des biais sociaux ou de genre. Cela participe d’ailleurs aussi activement à la marchandisation de l’information pour l’orientation ainsi qu’au contournement des PsyEN, orchestrés par les régions avec la caution du ministère.

Les discours sur la voie professionnelle et les bases posées de la réforme ont été d’ailleurs sans grande ambiguité.

La ministre du Travail a ainsi pu s’exprimer sur les réseaux sociaux en dressant une image assez biaisée du lycée professionnel : elle a expliqué que "les PLP... amènent un lycéen sur 3 jusqu’au diplôme" (chiffre faux évidemment) et que "le lycée professionnel ne jou[ait] pas encore pleinement son rôle d’insertion dans l’emploi".

La réalité c’est que le lycée professionnel amène 68% des lycéens au bac pro et 73% au CAP, chiffres d’ailleurs nettement supérieurs à l’apprentissage dont on ne cesse de vanter les mérites (respectivement 41 % et 59%). Le taux de poursuite d’études est par ailleurs beaucoup plus élevé en LP : 46% contre 9% pour l’apprentissage. Parallèlement, le taux de décrochage est 4 fois moins élevé (13% contre 40%). Ajoutons au passage que l’apprentissage est aussi un système structurellement défavorable aux filles (70% de garçons) et aux jeunes issus de l’immigration

La proposition de doubler les périodes de stage est dès lors un recul historique : ce serait une entrave organisée à la poursuite d’étude. C’est en fait reprendre une antienne trompeuse concernant le rôle formateur de l’entreprise. En stage, les élèves ne sont plus vraiment des élèves, non, ils sont une main-d’œuvre comme les autres, ils apprennent « sur le tas » uniquement des gestes techniques très spécifiques, sans qu’aucun personnel n’ait d’ailleurs du temps dédié pour les accompagner.

Quant à la volonté de réviser les cartes des formations uniquement au prisme des besoins locaux des entreprises sur un bassin d’emplois, c’est révélateur d’une vision étriquée de la formation professionnelle des jeunes qui va encore plus les assigner à résidence géographique.

Cette réforme ne manquera pas d’avoir des des répercussions sur notre champ propre, et s’oppose à notre conception de l’Éducation de la jeunesse : instauration d’un collège à plusieurs vitesse ou de tri précoce des élèves ; développement de l’apprentissage précoce, mais aussi via les BTS ; tentation de réduire la diversification des 3 voies du lycée et de regroupements entre voie technologiques et professionnelle dans certaines filières (tertiaires notamment).


Stoppons le projet destructeur pour les lycées pros !

Combattons :

▶ l’augmentation de 50 % des PFMP

▶ l’instrumentalisation des cartes de formation

▶ la suppression des grilles horaires nationales

▶ l’apprentissage

A l’appel À l’appel des organisations syndicales SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNES-FSU, SNETAP-FSU, SNUPDEN-FSU, SUI-FSU, CGT Educ’action, CGT Enseignement privé, CGT Agri, SUD Éducation SUD rural, SUNDEP-solidaires, Snetaa-FO, SNFOEP, SE-UNSA SEA-UNSA, SNEP-UNSA, SNALC, CNT-FTE


En grève et en manifestation, le MARDI 18 OCTOBRE

Rassemblements :

 le 17/11/22 : à Toulouse devant le Rectorat à 14h00

Appel académique - 18/11/22

 le 18/10/22 : à Toulouse devant le Rectorat à 14h00, à Montpellier devant le Rectorat à 13h30 ;

Appel académique - 18/11/22

Retrouvez ci-dessous les analyses du SNUEP-FSU :