5 juin 2019

Action et actualité locales

Grève du 17 juin : contrairement au ministre, nous n’avons plus le choix !

Grève du 17 juin : contrairement au ministre, nous n'avons plus le choix !

Le SNES-FSU, avec une large intersyndicale, appelle à la grève le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat. La poursuite de l’action, en particulier le 27 juin pour le DNB, sera mise en débat à l’issue du 17.

Le SNES-FSU Toulouse appelle à la tenue de réunions (HIS ou AG) dans les établissements avant le 17 juin, pour construire ensemble cette mobilisation particulière. Vous trouverez ci-dessous des outils à consulter, diffuser dans vos établissements : vidéo, tribune, lettre aux parents, questions/réponses....

La grève est nécessaire !

Extraits de la tribune de Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU dans le Journal du Dimanche (02/06/2019) :

Cette modalité d’action est exceptionnelle et se veut à la mesure de la gravité de la situation. Peut-être trop polis et respectueux de leur hiérarchie pour être écoutés, toujours soucieux de leurs élèves, ils n’ont obtenu que mépris et fins de non-recevoir. (….) Les lignes de force du projet éducatif porté par Jean-Michel Blanquer sont l’autoritarisme et l’inégalité (….) La menace est grande. Elle touche élèves et parents, livrés à eux-mêmes dans un système où survit le plus fort, mais aussi les professeurs, méprisés et réduits au rôle de simples exécutants (….) Si l’épreuve est perturbée, menant à son annulation et à la reconvocation des élèves, le ministre en portera l’entière responsabilité."

L’appel intersyndical à la grève le 17 juin (SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNETAP-FSU, CGT, Sud, SNALC, CNT ; avec le soutien d’associations et collectifs : Stylos Rouges, Chaine des Bahuts, l’APSES (association des professeurs de SES), l’UNL (Union Nationale des Lycéens)

Appel de l’intersynicale 2d Degré

Lettre au Ministre : courrier du SNES-FSU annonçant la journée de grève, courrier du SNES-FSU exigent des mesures concrètes pour nos salaires

Lettre aux parents d’élèves : modèles de lettres à télécharger et à adapter si besoin à la situation de votre établissement pour expliquer les actions prévues

Lettre aux parents d’élèves - 1
Lettre aux parents et aux élèves - 2

Tract - Affiches
 Tract national
 Tract académique
 Tract lycées

Communiqué de presse (05/06/19)


Le cadre juridique particulier de la grève du 17 juin ? Le même que pour tout autre jour de grève

En cas de menace de « réquisition » contactez nous !


Des questions, des réponses

Pourquoi maintenant, pourquoi le 17 juin ?
Le service public d’Education est à un tournant de son histoire. Les réformes en cours dans l’Education Nationale, comme dans la Fonction Publique, dessinent les contours d’un système éducatif toujours plus inégalitaire, piloté par des logiques managériales dont on sait les ravages qu’elles ont pu faire dans le privé (comme le rappelle, dans un croisement inattendu de l’actualité, le procès France Télécom). Est-ce cet avenir que nous voulons pour nos élèves et nos métiers ?
Demain c’est le service public, c’est l’école qui vont radicalement changer, c’est aujourd’hui qu’il faut agir !

Une grève des lycées ?
Non, l’appel à la grève du 17 juin inclut les questions de salaires et de conditions de travail, les effets de la Loi Blanquer (musèlement des enseignants par l’article 1 ; instauration d’établissements à plusieurs vitesses (établissements « internationaux », possible retour des établissements des Savoirs Fondamentaux en cours de navette parlementaire, même si les mobilisations ont permis de contraindre le Sénat à y renoncer pour le moment).
Il prolonge les actions menées contre la transformation fondamentale de la place et du rôle de la Fonction Publique et de ses agents (Loi Dussopt) : recours à la contractualisation massive ; disparition du fonctionnement paritaire ; renforcement des pouvoirs de sanction des chefs d’établissement, en dehors de tout contrôle, etc.
Ce sont donc bien tous les collègues qui sont appelés à participer à cette journée d’action, par la grève et les manifestations départementales qui seront proposées.

Une année de mobilisations sans réponse
Depuis des mois, les personnels se mobilisent, avec le SNES-FSU, sous différentes formes : grèves, réunions d’informations, manifestations le samedi avec les parents, nuit des lycées, occupations de collèges, interpellations des élus, actions médiatiques, etc….
Le Ministre est resté sourd à nos revendications, et ne les a traité qu’avec mépris, balayant ainsi d’un revers de la main nos inquiétudes pour les élèves. La création de l’observatoire des salaires (!) a été la seule ouverture le 7 janvier ... renouvelée dans les mêmes termes le 2 juin !

Des élèves « pris en otage » ?
L’annonce d’un appel à la grève a entrainé un déferlement de commentaires allant de la caricature aux propos fantaisistes (des militants LREM se proposant de remplacer les professeurs pour le baccalauréat !) en passant par des déclarations très déplacées, à l’image de celles comparant la situation actuelle à une prise d’otage. C’est faire bien peu de cas des situations bien réelles et dramatiques qui ont eu lieu ces dernières années.
Il convient de rappeler, calmement, qui est responsable de la situation actuelle : les personnels qui, dans des conditions de plus en plus dégradées, continuent d’exercer leur métier et ont à cœur de faire réussir les élèves ? ou le Ministre et le gouvernement ?

Des blocages d’établissements le 17 juin ?
La réponse est claire et nette : le blocage physique de l’accès aux centres d’examens serait totalement contre-productif, et ne peut à ce titre être une modalité d’action. Le moindre incident serait immédiatement répercuté et amplifié. Il remettrait en cause l’engagement dans l’action de toute la profession depuis 6 mois. Des rassemblements, manifestations, AG seront organisées le 17 juin dans les départements, afin d’assurer la visibilité des grévistes, et de tous les collègues qui ne pourront faire grève ce jour-là, mais qui n’en pensent pas moins !
Ces rassemblements doivent être - au-delà du seul nombre de grévistes qui peut se trouver biaisé de diverses manières - un signe fort du mécontentement.

Qui est responsable de la situation ?
M. Blanquer est le seul et unique responsable de la situation : sur le fond, comme sur la forme, ses réformes et celle du gouvernement marquent des reculs sans précédent. Réformes Blanquer (du bac, du lycée, loi "Confiance"Blanquer) ; Réforme Dussopt de la Fonction publique ; Salaires ; suppressions de postes : autant de réformes, de mesures et de choix politiques qui vont transformer nos métiers, dégrader nos conditions de travail, en nous transformant en simples exécutants, sous la coupe directe d’une hiérarchie devenue toute-puissante dans ses prescriptions ; autant d’orientations qui détournent le système éducatif de l’ambition de démocratisation des études.

Le Ministre s’est aussi distingué par un mépris qui est devenu la marque de fabrique de sa communication : décret instituant une 2e HSA obligatoire après deux votes contre unanimes au CTM, affirmations provocatrices selon lesquelles 80% des personnels le soutiennent, exercices de communication sur les réseaux sociaux, opération de phoning au service de la République en Marche, ... plutôt que de répondre aux revendications des personnels, à nos interpellations répétées depuis plus de 6 mois, où nous étions chaque fois nombreux à manifester (10.000 personnes dans la rue pour dire non aux réformes Blanquer le 18 mai à Paris) !

Intransigeance et mépris érigés en mode de gouvernance mènent à une impasse. Jusqu’où ira le Ministre ?
Le SNES-FSU, avec l’intersyndicale, a fait le choix d’annoncer la mobilisation bien en amont du début des épreuves pour que le Ministre prenne la mesure de ce qui se joue. Il s’agit bien d’envoyer un signal fort, bien avant l’examen, en plaçant le Ministre face à ses responsabilités : s’il est bien celui qu’il prétend être, il doit sans plus tarder ouvrir les négociations sur les salaires, conditions de travail, et stopper ses réformes. La balle est dans son camp, s’il ne la saisit pas, il sera responsable de toutes les perturbations qui pourraient se faire jour le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat.