29 avril 2020

Action et actualité locales

Déconfinement : des annonces qui ne règlent rien, bien au contraire !

Déconfinement : des annonces qui ne règlent rien, bien au contraire !

Après des semaines de cacophonie, la profession attendait de la clarté, mais surtout des garanties sanitaires ! Avec les annonces d’E. Philippe hier, elle n’a eu ni l’une ni les autres. Les craintes que nous avions ne sont ainsi pas levées, et les exigences sanitaires que nous portons pour protéger les personnels et l’ensemble des familles ne trouvent pas de réponses précises pour le moment, le protocole sanitaire permettant de sécuriser la reprise n’ayant toujours pas été dévoilé...
Mais déjà, chacun aura perçu les nombreuses et évidentes incohérences : discours sur le creusement des inégalités sociales mais évident renoncement aux enjeux d’une école républicaine pour tous, notamment par le volontariat qui ne fera que renforcer plus encore ces inégalités ; 15 élèves par classe maximum quand les rassemblements dans des lieux publics et privés de plus de 10 personnes sont interdits ; retour partiel des élèves les plus jeunes qui, s’ils manquent en effet d’autonomie, ne sont pas les plus à même de respecter les consignes sanitaires ; etc.

Le gouvernement assume donc la ligne libérale sur le fond, et hasardeuse dans la méthode, annoncée par E. Macron : des dates de reprise sans lien avec l’assurance pourvoir assurer la sécurité sanitaire ; le renvoi au local les modalités de réouverture ; la mise en avant du socialement très inégalitaire volontariat des parents ; etc.

Le signal envoyé consiste à réduire l’Ecole à une garderie - ce qu’elle n’est pas. Il s’accompagne du risque de voir imposées aux personnels des pressions de tous ordres : stress sur les questions de santé, multiplication des tâches pédagogiques - qui plus est en cumulant le présentiel et le distanciel -, absence de cadrage pédagogique et professionnel clair et adapté à la situation, dérives locales remettant en cause les qualifications et statuts ; injonctions contradictoires de tous ordres, etc. Bref, la vigilance s’impose.
Avec les annonces d’E. Macron et E. Philippe, les conditions ne sont hélas toujours pas réunies à ce jour pour éviter une nouvelle improvisation généralisée à grande échelle, après celle du confinement et de la « continuité pédagogique ». La différence, c’est que cette fois-ci, les risques sont d’un tout autre ordre pour toute la population !

Plus que jamais, le SNES-FSU est mobilisé pour peser sur les choix qui sont pour le moment à l’oeuvre. Si nous sommes toutes et tous conscients des limites posée par la distanciation d’avec les élèves dans le cadre du confinement, de la nécessité et du désir de renouer avec l’interaction avec les élèves qui fait le coeur de nos métiers, ce ne peut en aucun cas être en prenant ou en faisant prendre aux autres des risques sanitaires inconsidérés ou en suivant des procédures hasardeuses !

Retrouvez nos informations nationales

Le temps de l’action est revenu

Le SNES-FSU intervient à tous les niveaux pour exiger la satisfaction de sa revendication de disposer d’un protocole sanitaire validé par les autorités scientifiques, à sa mise en place effective et efficiente sur le terrain. Pour appuyer ses démarches, il appelle :
 à participer aux Heures Mensuelles d’Information Syndicale organisées sous forme dématérialisées dans les établissements avant la reprise, et à y organiser l’exigence de la transparence totale sur les conditions sanitaires et matérielles de celle-ci dans tous les établissements (du matériel est d’ores et déjà disponible pour interroger les directions des établissements, du matériel complémentaire est en cours de développement) ;
 à faire, plus que jamais, du 1er mai un temps fort de contestation des politiques gouvernementales, en participant à cette journée de mobilisation sous diverses formes ;
 à signer et faire signer l’appel « Plus jamais ça » pour la construction d’alternatives sociales et politiques à la crise actuelle.