4e jour de blocage au collège d’Aspet dans la Haute-Garonne pour l’ouverture d’une 3e classe de sixième : la mobilisation des parents d’élèves et des enseignants du collège se poursuit ! Les élèves scandent "On n’est pas des sardines !"
Aspet, Auterive, Villefranche de Lauragais, Quint Fonsegrives, Berthelot à Toulouse, Trie sur Baïse, Condom...autant d’établissements qui ont fait savoir par des pétitions, des courriers ou des actions locales (grèves, blocages, occupations des locaux la nuit...) que les conditions d’accueil des élèves qui y sont scolarisés ne sont plus acceptables.
Les collègues du collège d’Auterive en grève depuis la rentrée ont lancé une pétition et ont occupé les locaux du collège une nuit et ont obtenu 14h pour dédoubler des classes : ils ont fait la une de TF1, de France 3, de nombreux articles sont parus dans La Dépêche.
Au collège de Villefranche de Lauragais, les enseignants ont écrit à la Rectrice et à la DASEN pour dénoncer des conditions qui mettent en danger les personnels et les enfants. Ce collège prévu pour 740 élèves en accueille maintenant 860 ! Cela se traduit par des bousculades dans les escaliers et les couloirs et crée de l’angoisse notamment chez les plus petits, des élèves de 6e qui arrivent de leurs écoles de village respectifs. Alors que l’établissement accueille 30 élèves de plus qu’à la rentrée 2017, deux classes ont été supprimées. Sur les 29 divisions, 12 comptent 30 ou 31 élèves.
Les enseignants du collège de Quint Fonsegrives ont écrit à la Rectrice et la DASEN. Alors qu’à la rentrée déjà sur les 4 classes de sixième, 2 étaient à 30 et 2 à 29 et que sur les 4 classes de cinquième, 2 classes étaient à 30 et 2 à 31, deux élèves qui viennent d’emménager sur le secteur demandent à s’inscrire à juste titre sur l’établissement : 1 en 6e et le 2e en 5e !
En Ariège, à Pamiers, au collège Bayle, 5 classes de 5e sur 6 sont entre 28 et 30 élèves. Au collège Rambaud, des sixièmes sont à 30. En lycée, les classes à 35 sont « normales » en Terminale.
Dans les Hautes-Pyrénées,
- A Tarbes : au collège Massey les locaux sont exigus et des salles de classes prévues pour 24 élèves en accueillent 30. 3 classes de sixième sont à 30 ! Au collège V. Hugo, les sixièmes sont entre 29 et 31, les cinquièmes entre 26 et 31, les quatrièmes entre 28 et 30. Au collège Desaix, les sixièmes sont entre 27 et 30, les quatrièmes entre 30 et 31 et les Troisièmes entre 27 et 31.
- A Semeac, en Quatrième, 4 classes sont à 31 et 1 à 30 !
- Les collègues du collège de Trie sur Baïse ont été reçus car ils dénoncent des effectifs à plus de 30 et l’absence d’Assistante Sociale. Pour cette rentrée, l’établissement accueille plus de 200 élèves (contre 180 à la rentrée dernière).
- En Lycée sur l’agglomération tarbaise, les secondes sont toutes calibrées à 35 !
Dans le Gers,
- les enseignants du collège Saint-Exupéry de Condom, soutenus par les parents d’élèves, ont fait savoir le mardi 4 septembre, jour de la rentrée des classes de 5e, 4e et 3e, que « bien que présents pour assurer la surveillance de leurs élèves, ils seront en grève pour dénoncer le manque de moyens attribués à l’établissement en cette rentrée 2018. En effet, la dotation accordée à leur établissement était inférieure à celle de l’an passé alors que les effectifs sont en hausse. Le collège compte désormais 120 élèves en 6e et 121 en 5e. Or, si en juillet lors d’une audience à l’inspection Académique, la création d’une classe supplémentaire a bien été confirmée pour le niveau 6e, cela n’a pas été le cas en 5e ce qui a pour conséquence de porter les effectifs de ce niveau à 30 ou 31 élèves par classe ! » Il aura suffit de quelques heures de grève. Les professeurs du collège Saint-Exupéry à Condom ont obtenu gain de cause.
- Au lycée Alain-Fournier de Mirande 2 secondes sur les 3 sont à plus de 36 et
- au lycée de l’Isle Jourdain, 5 classes de premières sont à plus de 35 , une 1re L, 3 1re S et un groupe ES/L en mathématiques...
Dans le Lot, au collège de Gourdon une classe est à 31. Au collège G Pompidou de Cajarc, la 6èmeA est à 28 et la 6e B à 29, la 5e A à 30 et la 5e B à 30.
Dans le Tarn, au collège Gambetta de Rabastens, toutes les sixièmes sont à 29 et 30. Une LV1 en quatrième est à 31.
Dans le Tarn et Garonne : au Collège Jean Rostand de Valence d’Agen, 2 classes de 5e sont à 32 !!! Au Collège Olympe de Gouges de Montauban (REP), 5 classes sont à 31, 2 classes à 30, 8 classes à 29 et 10 classes entre 28 et 30. Au total ce sont 33 classes à plus de 25 (sur 41 divisions) !
Certains établissements ont obtenu des ouvertures de classe ou des moyens supplémentaires. Malgré l’insuffisance de ces quelques mesures locales et au détriment d’autres c’est la mobilisation et le collectif qui les a permises.
Un rassemblement a eu lieu devant le Rectorat de Toulouse le mercredi 26 septembre à l’appel de la section académique de la Haute Garonne du SNES-FSU et de la FCPE 31. 11 établissements étaient représentés et une délégation de 7 manifestants (parents et enseignants) a été reçue par Mme Laporte DASEN de la Haute-Garonne. « Pas les moyens », « un budget contraint », « répartition de la pénurie » tel a été son discours. Un discours bien rodé pour renvoyer les enseignants vers leurs classes surchargées.
Ce n’est pas acceptable !
Tous les élèves de tous nos établissements ont droit à des conditions d’enseignement décentes et à un enseignant pour chaque discipline dispensée !
Car non seulement les classes sont surchargées dans la grande majorité des établissements de l’académie mais en plus il manque encore des enseignants devant certaines classes : la liste des postes à pourvoir s’allongent sur la site du Rectorat et les chefs d’établissement essaient de trouver par eux-mêmes une ressource enseignante qui devrait être fournie par les services du Rectorat.
Des heures supplémentaires ont été données au collège d’Auterive mais ce ne sont pas des heures supplémentaires que les enseignants demandent mais des heures pourvues par un enseignant supplémentaire ! Des heures supplémentaires, les enseignants en font déjà bien trop ! Ce ne peut être qu’au détriment des préparations ou corrections de cours qui vont avec chaque heure de présence devant les classes. Le travail hebdomadaire des enseignants est estimé à 42h53 !
Alors comment concilier inclusion de tous les élèves à besoins particuliers, rencontres régulières avec les parents d’élèves, élaboration de cours pour un enseignement adapté aux besoins de chacun, concertations pour la mise en place de projets multiples et variés avec des effectifs qui explosent ?
2600 postes de moins c’est encore accroître le nombre d’élèves par classe !