Le SNES-FSU a toujours placé l’impératif de santé et de sécurité comme exigence première et comme préalable à tout retour dans les établissements. Le gouvernement a fait l’inverse, faisant prévaloir les enjeux politiques et économiques sur les enjeux sanitaires, négligeant notamment l’avis du conseil scientifique sur la date de réouverture des écoles.
Le SNES, avec la FSU, estime aujourd’hui que le rythme infernal imposé à notre administration ne peut d’ores et déjà pas lui permettre d’assurer une reprise scolaire au 11/05. Un voeu intersyndical a été adopté en ce sens au Comité Technique Ministériel qui s’est tenu le 05/05/20.
Le SNES-FSU ne transigera pas sur les conditions de réouverture des établissements.
Il exige que soient garanties les conditions sanitaires définies par le protocole national ; il refuse les réorganisations structurelles ou pédagogiques qui n’auraient aucun sens pédagogique.
La reprise des cours en présentiel avec les élèves est prévue à l’heure actuelle pour le 18 mai pour les classes de 6e et 5e, à au plus tôt le 2 juin pour les autres niveaux, après des arbitrages rendus fin mai. D’ici à la réouverture des établissement, le SNES-FSU Toulouse continue d’exiger que les instances académiques (CTA, CHSCT-A et CAEN) soient réunies autant que de besoin avant la reprise des établissements. La même chose est exigée au niveau de chaque département (CHSCT-D, CDEN). Les collectivités territoriales (CD et CR) doivent être partie prenante dans la mise en place de cette reprise scolaire car de nombreuses compétences leur incombent (transports scolaires, cantines, personnels territoriaux…) pour assurer les garanties sanitaires indispensables pour cette reprise.
En préalable à cette reprise, le SNES-FSU appelle à débattre avec un maximum de collègues, dans chaque établissement, des conditions de rentrée en organisant une réunion type « heure d’information syndicale » pour faire le point sur la situation et arrêter collectivement les décisions à prendre, y compris en visio-conférence.
Certains chefs d’établissement programment d’ores et déjà, dès le 11 mai, des réunions de l’ensemble des collègues pour organiser la reprise. Le SNES-FSU appelle à être particulièrement vigilants : continuons à privilégier les réunions à distance, et, si les chefs d’établissement maintiennent des réunions en présentiel, exigeons que les conditions de sécurité sanitaire soient impérativement respectées : masques, distanciation physique d’au moins 1 m entre participants, soit une surface de salle de 4 m² par participant.
A l’annonce d’une réunion plénière en présentiel, nous appelons à poser officiellement trois questions par écrit au chef d’établissement :
– Y aura-t-il fourniture de masques pour tous les personnels présents, en amont de la réunion ? ;
– Une quantité suffisante de gel hydro-alcoolique sera-t-elle disponible dans l’établissement ? ;
– Les locaux ont-ils été nettoyés par les agents avant les réunions (signe que la collectivité de rattachement est bien au courant que les locaux accueillent des personnels) ?
Ces questions entrent dans le cadre du respect du protocole sanitaire national (voir ci-dessous), et doivent recevoir des réponses positives.
LE PROTOCOLE SANITAIRE
Un protocole sanitaire de réouverture des établissements a été diffusé le 3 mai et mis à jour le 12 (!), sur la base des recommandations du Conseil scientifique. Ce document est la base non négociable des mesures minimales à prendre dans tous les établissements, dès lors qu’une réouverture partielle aux élèves est prévue.
Le SNES-FSU considère que ce protocole revêt un caractère opposable, ce que le Ministère s’apprête à reconnaître en le publiant au BOEN : s’il ne peut pas être respecté, un établissement ne peut pas ouvrir. Il en va de la santé et la sécurité de toute la communauté éducative, et au-delà. Au 11/05/20, le masque (catégorie 1 : usage non-sanitaire) est obligatoire pour tout adulte amené à se trouver en présence d’un élève.
Le SNES-FSU exige donc la mise en oeuvre stricte du protocole sanitaire national, dans chaque établissement, et dans la durée. Nous travaillons à ce que des recommandations plus explicites soient formulées par les diverses instances. Le SNES-FSU appelle à exiger partout la réunion des CHS, puis des CA, pour faire la transparence sur la réalisation locale de l’ensemble des mesures exigées par le protocole.
Il importe, dès à présent, de commencer à s’assurer que la direction et la collectivité territoriale de tutelle ont pris les dispositions qui s’imposent, en posant des questions précises avant tout accueil des élèves : l’État est-il en mesure de fournir des masques pour tous les personnels qu’il emploie ainsi que pour les élèves ? Une quantité suffisante de gel hydro-alcoolique sera-t-elle disponible dans les établissements ? D’autres questions sont proposées sur notre site pour guider vos interpellations.
Pour le cas où le protocole ne serait manifestement pas respecté, le SNES, avec la FSU, a par ailleurs prévu différentes procédures permettant de protéger les personnels. Ces mesures sont détaillées dans nos fiches pratiques avec éléments réglementaires, démarches...
Dans tous les cas, nous appelons les équipes à privilégier en amont les actions collectives, et à nous contacter pour tout conseil ou difficultés (contact par mail et/ou téléphone pour les sections départementales, et par mail uniquement pour la section académique).
LE CADRAGE ADMINISTRATIF
La circulaire encadrant les opérations déconfinement est parue le 07/05 au BOEN. D’ores et déjà, de nombreuses questions concernant les personnels nous sont parvenues. Des éléments de réponse figurent sur la FAQ nationale du SNES-FSU, régulièrement mise à jour. Le compte-rendu de l’audience du SNES et de la FSU avec le Recteur le 06/05/20 donne également d’important éléments d’informations. Vous trouverez aussi de nombres réponses dans nos fiches pratiques.
LE CADRAGE PÉDAGOGIQUE
Le SNES-FSU a porté ses exigences quant aux conditions organisationnelles et pédagogiques du retour en classe, et notamment la règle du non-cumul d’activité présentiel-distanciel pour les classes et niveaux qui auraient repris. Le ministre semble avoir abandonné cette idée, comme l’exigeait le SNES-FSU. Quelles que soient par ailleurs les modalités de reprise, le SNES-FSU rappelle son exigence du respect des obligations réglementaires de service et des missions de chaque catégorie de personnel.
Le site Eduscol donne un cadre pédagogique qui semble très ambitieux, compte tenu des contraintes matérielles imposées par le protocole sanitaire. Quelle qu’en soit la date, le retour en classe ne pourra se faire comme si de rien n’était. Une réflexion collective sur le sens de cette reprise est souhaitable : il ne s’agit pas de combler le 3e trimestre ou de "rattraper" ce qui n’a pu être fait ; il ne s’agit pas non plus de procéder à une course à l’évaluation pour "avoir des notes à mettre sur les bulletins".
Pour le SNES-FSU, la reprise doit permettre à nos élèves de reprendre le contact avec le système éducatif avant les vacances et aux personnels de poser les conditions de la rentrée de septembre, dans le cadre de la reprise de quelques séances. Il est en particulier important de veiller à ce que les inégalités criantes exacerbées par la « continuité pédagogique numérique » ne soient pas à nouveau renforcées lors de la reprise des enseignements en présentiel. La bienveillance devra être de mise à l’égard de tous les élèves jusqu’à cette fin d’année scolaire. C’est pourquoi le SNES-FSU revendique en particulier que les oraux du Baccalauréat de français de fin de Première soient supprimés cette année.
Enfin, s’agissant de la rentrée de septembre, les effets scolaires et sociaux du confinement doivent donner lieu à un plan d’urgence pour la rentrée en septembre (moyens, aménagement des programmes etc.), que le ministre semble oublier dans sa réflexion au vu des premiers éléments publiés sur EDUCSOL.