La situation pouvant évoluer très vite, nous invitons toutes les sections d’établissement à tenir informés les S2 dans les meilleurs délais des actions et initiatives décidées, ainsi que de la situation dans les établissements.
Que faire en cas de mobilisation lycéenne ?
Dans la plupart des établissements de l’académie, la mobilisation des lycéens se déroule dans le calme, et il est essentiel que cela reste le cas partout.
Dans les lycées où s’expriment des mouvements lycéens, nous appelons les sections syndicales à relayer auprès des directions la demande d’une salle pour que les lycéens puissent se réunir à l’intérieur de l’établissement, débattre, s’informer, et décider démocratiquement des modes d’action. La Section académique a d’ores et déjà relayé cette demande au plus haut niveau académique. Il peut être utile de proposer la réunion des CVL dans les lycées en veillant à ce que la libre expression des élèves y soit possible.
Nous invitons les militants et les collègues volontaires à accompagner les lycéens dans leurs rassemblements et leurs manifestations, à les aider à organiser leur expression dans le cadre normal du droit de manifester, et dans le respect de l’ordre public. Il est préférable de limiter les rassemblements statiques et de proposer aux jeunes d’organiser des manifestations, avec carré de tête et service d’ordre organisés par les jeunes eux-mêmes. Il peut être nécessaire que les militants syndicaux servent d’intermédiaires et de médiateurs avec les autres adultes impliqués dans la sécurité des rassemblements, équipes de direction ou forces de l’ordre. Les sections départementales appelant à la grève le mardi 11 coordonneront un service d’ordre de professeurs, comme lors de journées précédentes.
Toute instrumentalisation des lycéens par des adultes, en particulier par leurs professeurs, est bien entendue exclue. Il est important de respecter une indépendance totale du mouvement lycéen par rapport à celui auquel nous appelons nos collègues. Il n’est donc pas souhaitable que des AG communes soient organisées dans les établissements, ou que des lycéens assistent aux AG des professeurs. Des contact entre les S1, les élus au CA, une délégation de professeurs et une délégation de lycéens sont par contre possibles et souhaitables, notamment pour exposer les modalités d’action envisagées par les uns et les autres, afin d’assurer la sécurité de toutes et tous.
Des distributions directes de tracts à destination des familles sont possibles, mais à l’extérieur des établissement. A défaut, il est possible de distribuer des tracts dans l’établissement, sous plis fermés et agrafés et avec consigne explicite de les remettre aux parents. Les tracts doivent émaner des organisations syndicales ou des représentants élus au CA.
Nous rappelons qu’aucun fonctionnaire d’Etat ne peut participer au blocage total d’un établissement scolaire. Si des piquets de grévistes sont organisés, ils doivent nécessairement être filtrants.
En dehors de la grève, d’autres formes d’actions sont possibles : rétentions de notes, refus de participer à Parcoursup, conseils de classe silencieux, démissions collectives de PP, pétitions, ... Certaines sont assimilables à des services non-faits, et peuvent entraîner le cas échéant des retraits de salaire.
Nous appelons les sections syndicales à organiser des débats parents-professeurs, des rencontres publiques avec les parents, des distributions de tracts à la population sur la voie publique, pour les informer sur les réformes du baccalauréat et des lycées, sur les suppressions de poste. Ces réunions sont possibles en dehors du temps de service, et les collègues disposent alors de la liberté d’expression reconnue à tout citoyen. Elles peuvent être organisées dans une salle de l’établissement (en particulier quand la demande émane des élus au CA, a fortiori des élus parents), avec l’accord du Proviseur, ou dans une salle de la commune. Les collègues peuvent y participer librement, tout comme alors les lycéens et leurs familles.
La question des violences
Le SNES-FSU Toulouse a déjà dénoncé dans son communiqué du 04/12 et continue de condamner sans aucune ambiguïté les violences et dégradations volontaires sur la voie publique, quels qu’en soient les auteurs, mais constate qu’elles ne sont pas toujours le fait de lycéens. Les regroupements lycéens sont en effet infiltrés par des individus dont la seule volonté est de faire dégénérer les rassemblements pour provoquer des heurts avec les représentants de l’Etat quels qu’ils soient. Ces situations sont dangereuses pour les lycéens présents sur les lieux, pour les personnels qui veillent sur eux, qu’ils soient en service ou mobilisés.
Nous appelons les sections syndicales des établissements confrontés à de tels risques à demander la fermeture préventive de l’établissement, si possible la veille. En cas de refus face à une menace grave et avérée de mise en danger des locaux, des personnels ou des élèves, nous invitons les S1 à le notifier par écrit à la Direction, et à inviter les collègues à faire valoir leur droit de retrait de l’établissement et des abords.
Nous appelons les personnels à rédiger des lettres ouvertes dénonçant les violences sur la base du communiqué national du SNES-FSU.
La répression policière doit par ailleurs cesser et le SNES-FSU a vivement réagi aux événements de Mantes-la-Jolie. Il refuse que les violences qui ont eu lieu dans d’autres cadres soit instrumentalisée pour empêcher des jeunes d’exprimer leur opposition légitime à des réformes qui vont accroitre les inégalités. Il rappelle que la grande majorité des lycéens se mobilisent pacifiquement.