Le Congrès académique du SNES-FSU Toulouse se tient dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Après un premier tour qui restera marqué par un niveau d’abstention toujours fort, pour la troisième fois en vingt ans, la représentante d’une extrême-droite dangereuse se trouve qualifiée pour le second tour.
Même si la représentante de l’extrême-droite a maquillé son projet sous une tentative de normalisation et d’habillage faussement social, les constantes historiques de l’extrême-droite demeurent : rejet de l’autre et de la différence sous toutes ses formes, conservatisme sociétal, libéralisme économique que le discours sur le pouvoir d’achat ne peut faire aujourd’hui oublier, renforcement de l’appareil répressif, bâillonnement des oppositions. Malgré les apparences et les promesses, notamment sur les retraites, l’extrême-droite porte un projet dangereux pour le pays - et au premier chef pour les salarié.e.s - et les libertés, publiques comme syndicales. Il faut rappeler par ailleurs que le projet de l’extrême-droite pour l’éducation n’est pas un programme comme les autres, parce qu’il s’agit de mettre sous contrôle l’Ecole et d’instrumentaliser le Service public d’éducation pour diffuser une idéologie réactionnaire. Les enseignant.e.s sont donc directement concerné.e.s par ses propositions, et pourraient être amenés à les concrétiser dans l’exercice quotidien de leurs missions.
E. Macron n’est plus un inconnu au programme présenté comme dépassant les clivages, et, après un quinquennat, le bilan des réformes menées permet d’affirmer que le projet conduit à marche forcée est bien celui d’un néolibéralisme délétère qui ne cesse de faire la preuve de son caractère destructif sur le plan social, économique, écologique.
Son mode de gouvernance a par ailleurs abîmé le fonctionnement démocratique en instaurant des outils législatifs porteurs de dangers, et a fracturé la société en ne cessant de jouer du clivage et de la stigmatisation, y compris en adoptant une posture autoritaire et régulièrement répressive envers le mouvement social, et a régulièrement flirté avec des éléments de langage de l’extrême-droite. Les contre- réformes qui ont aggravé les inégalités, comme la posture politique, ont ainsi nourri une extrême-droite qui a joué stratégiquement des thématiques “sociales” tentant de faire oublier le fond idéologique nauséabond qui la nourrit.
Malgré la présence des deux mêmes candidats, la situation se présente différemment de 2017. Dans ce contexte, le Congrès académique reprend à son compte l’appel national de la FSU. Il appelle à diffuser et faire connaître cet appel. Considérant que le projet de la représentante de l’extrême-droite est incompatible avec celui de transformation sociale pour une société plus juste et solidaire que nous portons, le Congrès appelle “dans l’immédiat à lui infliger une défaite politique [...]. Cela passe bien entendu par le fait de ne porter aucun suffrage en faveur de la candidate de l’extrême-droite. Cela passe aussi par la construction de mobilisations contre les idées d’extrême-droite et contre les politiques libérales destructrices de justice sociale qui en sont le creuset.”
La FSU a signé l’appel à manifester samedi 16 avril dans un cadre large en cours de discussion et la Congrès académique appelle à participer aux initiatives décidées. Le SNES-FSU appelle à poursuivre le combat contre l’extrême-droite et, si la candidate qui l’incarne devait être élue, s’engagerait avec la FSU dans la construction d’une mobilisation interprofessionnelle d’ampleur.
Quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, “la FSU mettra en débat, dans la période qui suivra, la construction de nouvelles initiatives interprofessionnelles et/ou sectorielles, dans un cadre unitaire large”. Pour engager sans tarder le rapport de force dont nous avons besoin, le Congrès appelle à la mobilisation à l’occasion du 1er mai prochain : cette date est la prochaine étape pour exprimer notre refus de l’extrême- droite, pour porter nos exigences de justice et de progrès sociaux : refus des régressions en matière de retraite et de pension civile et rappel de notre opposition à toute mesure de report de l’âge légal de départ ; hausses significatives des salaires et des pensions, et dégel du point d’indice ; emploi et renforcement des services publics (recrutements à la hauteur des besoins et améliorations des conditions de travail) ; égalité professionnelle femmes-hommes ; refus de la précarité. Il y a urgence à réduire les inégalités qui minent notre société. Ce premier 1er mai 2022 doit aussi être l’occasion d’appeler à la paix dans le monde.
Le Congrès académique mandate par ailleurs le Congrès national pour un appel à la mobilisation des électeurs et électrices pour les élections législatives de juin prochain. Compte-tenu de l’attente de la profession, il alerte sur l’urgence de trouver des débouchés politiques unitaires dans le cadre des prochaines échéances électorales, face à l’Extrême-droite et aux politiques néolibérales. Il interpelle, avec la FSU, les autres organisations syndicales pour une expression intersyndicale similaire.
Il s’agit de faire entendre l’exigence d’une autre politique et de prise en compte des revendications : investissements dans tous les Services Publics et revalorisation de ses agents, retraite à 60 ans à taux plein, égalité femmes-hommes dont l’égalité salariale, politique d’accueil de tou-tes les réfugié-es, changement de politique économique et sociale pour faire face à l’urgence climatique, projet progressiste pour l’Ecole.
Avec les sections départementales de la FSU, le SNES-FSU Toulouse interpellera les candidats de l’arc républicain sur l’ensemble des revendications qu’il porte pour les personnels, et plus particulièrement sur le système éducatif.