Face à la colère qui monte dans les établissements, c’est un ministre en difficulté qui a été poussé à communiquer sur le protocole sanitaire jeudi par un envoi sur les messageries professionnelles, et évidemment sur les plateaux télé et radio. C’est la forte mobilisation des personnels et des élèves (grève, actions, expressions) dénonçant la situation, en particulier depuis lundi 2 novembre, qui a permis de faire bouger les lignes.
Après avoir balayé d’un revers de la main toute possibilité d’un fonctionnement en demi-groupes, ce recul confirme que le protocole sanitaire « renforcé » n’est pas si protecteur, et que le ministre est fragilisé, y compris aux yeux de l’opinion publique.
Le ministre a aussi profité de l’occasion que lui offre la crise sanitaire pour avancer encore dans son projet de destruction de tout cadre national du baccalauréat, en renforçant une nouvelle fois le poids du contrôle continu, et en inventant la possibilité de sujets à géométrie variable consacrant ainsi les inégalités de traitement… Le SNES-FSU continue de défendre des adaptations qui soient compatibles avec l’exigence d’un cadre national.
Le SNES Toulouse, reçu en urgence en audience avec la FSU ce vendredi par le recteur de Toulouse, a pu en tout cas mesurer le décalage entre le discours du ministre et la réalité des consignes de terrain :
– si le ministre permet aux lycées de s’engager sur la voie des dédoublements, il est en réalité loin de les inciter à le faire, se contentant de valider ce qui remonte du terrain lorsqu’une pression y est exercée localement ;
– le recteur, quant à lui, s’en tient à ligne ministérielle d’exclure cette possibilité pour les collèges, même lorsque nous lui avons présenté la réalité de certains d’entre eux.
En somme, non seulement beaucoup de temps a été perdu - cette semaine et avant ! - sur la question d’un nécessaire renforcement du protocole sanitaire (le recteur n’ayant d’ailleurs consenti à ouvrir la voie à des évolutions qu’après les annonces du ministre), mais en plus les réponses proposées ne peuvent être pleinement satisfaisantes. Notre académie a d’ores et déjà pris du retard sur d’autres académies, où de très nombreux établissements seront en situation de passer en fonctionnement aménagé dès ce lundi.
Pour les établissements qui ont engagé un travail de réflexion sur le passage à demi-effectif, le recteur semble vouloir laisser la main aux collègues pour définir les modalités locales de la mise en oeuvre des dédoublements qui, s’ils sont une solution qui n’a rien d’idéal évidemment, sont aujourd’hui une mesure pouvant répondre à l’urgence de la diminution des effectifs présents dans les établissements et avec elle à la diminution du risque de contamination.
Cependant, pour le SNES-FSU, il importe tout particulièrement de veiller d’ores et déjà à ne pas s’engager collectivement dans des montages qui auraient pour effet d’amplifier la charge de travail par la combinaison simultanée du travail en présentiel et à distance avec les élèves.
En effet, et malgré les demandes et alertes du SNES-FSU et des personnels d’enseignement et d’éducation, AESH et Psy-EN, les mesures nécessaires (recrutements de personnels pour baisser les effectifs et améliorer les conditions d’accueil et de travail sur tous les plans) n’ont pas été anticipées ni mises en oeuvre, alors même que l’enjeu était de maintenir nos établissements ouverts et de permettre de travailler avec les élèves, en présentiel, dans des conditions sanitaires sécurisées.
C’est parce que cela demeure notre objectif que la mobilisation demeure importante : le premier recul du ministre reste ainsi insuffisant, et le SNES-FSU maintient son appel national à la grève sanitaire pour mardi 10 novembre pour exiger des réponses qui dépassent les aménagements conjoncturels. Il y a fort à parier que d’autres avancées se feront sur la base des résultats de cette journée, nationalement, et localement, par la pression indirecte mise sur les équipes de direction.
Le SNES-FSU appelle donc à la grève et à la mobilisation large et dans tous les établissements le 10 novembre, et à la large médiatisation de toutes les actions qui pourront être entreprises localement, au plus près des établissements et départementalement, sur la base de ses exigences.
Il s’agit d’obtenir partout des conditions garantissant la santé et la sécurité des personnels, des élèves et de leurs familles, mais aussi au-delà d’exiger une amélioration générales des conditions de travail, ce que nous ne renoncerons pas à revendiquer :
- mise en place de dédoublements dans tous les établissements pour limiter la propagation du virus dans les classes, les cantines, les internats ;
– cadrage clair du fonctionnement en demi-groupes sans surcharge de travail ;
– recrutement de tous les personnels nécessaires, professeurs (issus des listes complémentaires), CPE, AED, personnels de santé et sociaux, agents d’entretien pour la désinfection des locaux ;
– fourniture en nombre suffisant de masques, gels hydroalcoolique pour les personnels ;
– gratuité des masques pour les élèves afin de favoriser leur renouvellement et leur bon usage.
POUR GARDER LA MAIN SUR NOS ENSEIGNEMENTS ET NOS PRATIQUES
IL N’Y A PLUS DE TEMPS À PERDRE : AGISSONS !
Le communiqué de l’intersyndicale nationale à l’initiative de cette journée figure ci-dessous.
Du matériel pour mobiliser est disponible sur notre site national et académique.
Modalités d’action générales
Des rassemblements, actions symboliques, peuvent être organisés à proximité des établissements, dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement professionnel en poche.
Pensez à nous communiquer photos et rapides compte-rendus pour la médiatisation. Il est possible de poster sur les réseaux sociaux avec les balises #AlerteSanitaire, #Grève10Novembre, #BalanceTonProtocole, et en nous l’adressant à @SNES_toulouse.
Modalités d’action spécifiques par département
Ariège :
– réunir établissement par établissement, sur le temps que vous trouvez le plus commode, et de poster sur les réseaux sociaux des images de vos actions, de vos « happenings » ou de vos rassemblements. Profitez des balises ci-dessus pour poster, et incluez l’adresse @FSU_ARIEGE.
– AG départementale en visioconférence à 10h30, en profitant de la salle virtuelle, en se connectant à la salle virtuelle de réunion.
Aveyron :
– mobilisation devant les établissements
– AG départementale en visioconférence à 10h00 (contacter la FSU12 : fsu12 at fsu.fr)
Haute-Garonne :
AG en plein air (dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement pour motif professionnel - case n°1) à 10h sous l’arche Marengo, puis manifestation à 11h30 de Marengo vers la Préfecture.
Gers :
Rassemblement (dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement pour motif professionnel - case n°1) à 11h 30 devant la DSDEN
(10 place Jean David, à côté de la maison de Gascogne). Demande d’audience auprès du DASEN.
Lot :
Rassemblement (dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement pour motif professionnel - case n°1) entre 12h 30 et 14h devant la DSDEN.
Hautes-Pyrénées :
Rassemblement (dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement pour motif professionnel - case n°1) à 10h Place de la Mairie à Tarbes.
Tarn :
Tarn et Garonne :
– Rassemblements à 12h30 devant les établissements suivants :
– > MONTAUBAN, Collège Olympe de Gouges
– > MOISSAC, Cité Scolaire François Mitterrand
– > CAUSSADE, Lycée Jean de Prades
– > CASTELSARRASIN, Collège Jean de Prades
– > MONTECH, Lycée Olympe de Gouges et Collège Vercingétorix
– > VALENCE D’AGEN, Lycée Jean Baylet
– Puis à 14h30 rassemblement à Montauban devant la Préfecture (un CDEN est prévu à ce moment-là), dans le respect des gestes barrières et avec autorisation personnelle de déplacement pour motif professionnel - case n°1.