Cette rentrée revêt un caractère particulier pour le Snes pour un certain nombre de raisons que nous allons développer.
Nous sommes ici pour formuler nos remarques sur l’affectation de nos collègues stagiaires. Alors que plusieurs recteurs ont pensé supprimer ce groupe de travail, nous demandons que cette réunion soit maintenue à l’avenir, quelles que puissent être les évolutions de la formation des maîtres. Il y va en effet de la transparence de ces opérations ; les collègues stagiaires sont attachés à la possibilité d’ exprimer des vœux, dont ils ont aujourd’hui la garantie qu’ils seront examinés équitablement, en présence des organisations syndicales.
L’année passée, à cette même occasion, nous nous interrogions sur l’avenir de l’IUFM, et sur les annonces du Président de la République concernant la réforme du recrutement des enseignants. Le SNES redit ici qu’il soutient l’idée d’une élévation du niveau de recrutement des enseignants du second degré.
Les deux rapports de MM. Marois et Filâtre (ce dernier, faut-il le rappeler, est Président de l’UTM), remis en juillet au Ministre, ont formulé des propositions intéressantes, notamment sur la place de la recherche dans la formation des maîtres (rapport Filâtre) ou sur les types de masters qui restent disciplinaires (rapport Marois). Mais il est nécessaire de poursuivre les discussions dès maintenant sur la nature de la formation professionnelle, les types de masters, ainsi que l’articulation avec les concours et la nature de ces derniers.
Par ailleurs, le Snes regrette fortement que les deux rapports envisagent l’ensemble de la formation des maîtres avant le concours. Tout en faisant l’économie des emplois de stagiaires, un tel dispositif risque de favoriser l’emploi d’étudiants de master pour le remplacement. Ceci va à l’encontre des engagements du précédent Ministre, et demeure incompatible avec une préparation sérieuse aux concours. Le Snes continuera à s’y opposer.
Quant au rapport Filâtre, nous entendons dire ici qu’il est choquant qu’il n’aborde même pas la possibilité d’une formation en alternance après la réussite au concours : la mise en place de Master de l’enseignement, dispensés au sein de l’IUFM ou pas, ne peut en aucun cas se substituer à l’année de stage telle que nous la connaissons encore cette année. Le Snes rappelle son exigence que nos futurs collègues bénéficient d’une année de formation rémunérée, dans des conditions de services allégées, c’est-à-dire 6 heures de cours hebdomadaires pour les enseignants, et un tiers du service hebdomadaire pour les documentalistes et les CPE.
Le SNES continuera de peser pour obtenir que soit préservé et valorisé le potentiel de formation des IUFM, dans l’intérêt des élèves que prendront en charge les futurs collègues. Dans l’immédiat, il rappelle qu’il soutient une pétition intersyndicale exigeant le maintien des conditions actuelles de stage pour les lauréats de la session 2010 et une réelle formation dans le cadre de l’IUFM au-delà, pétition que nous vous invitons à faire connaître et signer.
Il serait impossible de terminer cette intervention sans revenir un instant sur les événements très regrettables qui ont marqué la procédure de titularisation de certains de nos collègues en juillet.
Les interventions du Snes au niveau académique et national ont conduit le Recteur à prendre la seule seule décision acceptable : la titularisation.
Cependant, il apparaît désormais clairement que la communication au jury académique de pièces non explicitement prévues dans les dossiers des stagiaires peut leur causer un grand préjudice. Pour cette raison, nous demandons que ces pièces non réglementaires ne soient désormais plus transmises au jury.
Nous redemandons aussi que nous soient communiquées les statistiques de titularisation, par discipline et par corps, ainsi que la DPE s’y est engagée en CAPA.
Nous terminerons en rappelant notre opposition à une épreuve de concours qui consisterait en un entretien avec un jury, sur des bases non disciplinaires. Ce type d’entretien est inutile, puisque qu’il est déjà prévu dans la procédure de titularisation, et il risque fort de prendre la même tournure que les entretiens que nous avons combattus en juillet : une épreuve de docilité, de conformité idéologique.
Toulouse, le 26 Août 2008