Vous constatez, avec la succession des réformes depuis plusieurs années, que votre pouvoir d’agir au travail est progressivement grignoté. Vous n’êtes pas convaincu.e de la pertinence ni de la faisabilité en toute circonstance des supposées « bonnes pratiques » qui tendent à s’imposer. Vous trouvez de plus en plus difficile de faire du bon boulot, du boulot dont on est fier.e, pas celui qui nous reste sur le ventre parce qu’on n’a pas pu le faire (correctement). Vous constatez l’affaiblissement des collectifs de travail en dépit de l’injonction à « travailler en équipe ». Vous déplorez le temps passé dans des réunions parfois éloignées du cœur de notre activité. Vous vous questionnez peut-être même sur votre capacité à continuer…
Face à la perte de sens, il est urgent de ne pas rester isolé(e) mais au contraire, de se regrouper pour reprendre collectivement la main sur notre métier.
Le SNES-FSU Toulouse fait ainsi vivre actuellement trois groupes métier : le groupe Maths-Sciences-Technologie, le groupe « Humanités » composé d’enseignants d’Histoire-Géographie, de Lettres et d’Education musicale et le groupe Langues vivantes.

Il y a trois réunions dans l’année, qui donnent lieu à une autorisation d’absence pour formation syndicale. La présence de chacun.e d’une fois sur l’autre est requise pour le suivi des échanges, dont le cadre s’appuie sur une méthodologie éprouvée en clinique de l’activité (issue du partenariat entre le SNES-FSU et le CNAM). Celle-ci a pour but de « déranger » nos manières habituelles de parler du travail. Parce que le « travail réel » n’est ni le « travail prescrit » (car nous mettons les instructions officielles à notre patte), ni le « travail réalisé » visible à l’œil nu (car le travail réel contient tout ce qu’on n’a pas pu faire), il s’agit d’entrer dans l’épaisseur de l’activité quotidienne. Nous créons un espace de controverse autour des critères de qualité du travail et nous débattons, à partir de traces réelles, des manières de faire de chacun.e. Sans jugement - car le dernier mot n’est jamais dit et il existe une stricte réciprocité entre tous les membres – mais en essayant de retrouver sur le moment ce qui a posé problème, ce qui a empêché de faire comme on pensait dans la seconde où il fallait faire un choix… L’idée est ainsi de pratiquer un métier vivant et de faire un travail défendable à nos propres yeux… mais aussi d’identifier les situations de travail empêché afin de construire des revendications syndicales.

Les groupes sont ouverts à tout enseignant syndiqué, selon les places disponibles. Si vous êtes intéressé.e, vous pouvez nous contacter via cette @dresse : groupesmetier@toulouse.snes.edu . Tous les membres de ces collectifs sont unanimes pour en reconnaître les bienfaits, à la fois au plan individuel - parce que ce temps d’échange permet de retrouver ce qui fait la saveur de notre métier – et au plan collectif car on est plus fort.e pour revendiquer et se défendre, quand on est fier.e de ce qu’on fait !