23 septembre 2022

Métiers - Politique académique

« Euh... Tu as trop d’heures pour finir tes programmes ? »

Lors des dernières réunions du groupe métier Humanités les participants ont échangé sur des situations qui leur ont procuré de la satisfaction.

A cette occasion, Martine a raconté comment elle s’est autorisé un travail hors programme avec ses élèves de 4e. A la question qui lui est posée « euh… tu as trop d’heures dans tes programmes ? »

Martine s’explique : « je voulais commencer une séquence importante qui débouchait sur un projet avec la documentaliste et d’autres collègues au mois de janvier. Donc là, voilà, je ne pouvais pas commencer avant. Donc j’ai repris un truc que je faisais les années passées. C’était sur le point de vue [les points de vue externe, interne et omniscient]. Ce sont des notions qui ne sont pas cruciales en 4e mais qui sont amusantes à aborder. J’articule ça entre des extraits de films, du texte et puis eux écrivent après. J’avais dit au départ, bon voilà on va faire ce travail-là pendant 15 jours, ça ne sera pas évalué, il n’y a pas de note, on va prendre du plaisir. […] Pour eux le français c’est… on lit des textes et on répond à des questions. Là c’était… Voilà "lisez ces textes, lisez ces poèmes. Comment on peut les lire, comment on peut s’amuser avec les mots." »

Quand Patrick lui demande si certains élèves n’ont pas levé les yeux au ciel en disant « euh… elle est folle » , Martine poursuit : « En tout cas ils se sont lâchés. Alors que quand… si je fais un travail d’écriture, souvent pour lancer une séquence plus classique, on écrit sur le cahier le titre de la séquence et souvent je leur demande un travail d’écriture… Là c’est moins facile. Il y a quelques récalcitrants qui n’ont pas envie de s’y mettre. […] Là ça a été très prolifique, même les élèves faibles avaient envie de lire aux autres. » Alors Patrick lui demande : « Et quand tu dis pour le plaisir, est-ce que ça a aussi une utilité pour la suite malgré tout ? » Martine hésite : « Je ne sais pas mais déjà, sur le moment… ils peuvent voir qu’on peut… aussi écrire pour le plaisir, je n’ai pas mesuré en fait. » Puis, après quelques minutes d’échanges : « De temps en temps c’est vrai que… je leur rappelle. Je dis : "tiens au fait, vous vous rappelez quand on a vu ça", j’y fais référence de temps en temps et ils s’en souviennent. »

Cet extrait vient nous rappeler que si des évaluations sont nécessaires, le plaisir de l’enseignant et des élèves ne l’est pas moins et il peut aussi favoriser les apprentissages de ces derniers !

Article paru dans le Bulletin syndical de janvier 2022.