19 décembre 2019

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Rentrée 2020 : le Second degré de l’académie de Toulouse au pain sec et à l’eau !

Rentrée 2020 : le Second degré de l'académie de Toulouse au pain sec et (…)

Préparation de rentrée 2020 : le Second degré de l’académie de Toulouse au pain sec et à l’eau !

Le Ministère de l’Education nationale vient d’annoncer la dotation en moyens du Second degré pour l’académie de Toulouse. Le solde en Equivalents Temps Plein (ETP) est nul (0), mais masque en réalité une baisse de 14 postes “en dur” implantés dans les établissements. Les moyens correspondant à ces 14 ETP sont redéployés sous forme de davantage d’heures supplémentaires qui seront imposées à nos collègues.
Dans le même temps, et pour le Second degré toujours, la hausse attendue des effectifs à la rentrée 2020 est de + 1519 élèves (+1308 élèves en collège, +211 en lycées généraux, technologiques et professionnels).
Le Ministère reconnaît que notre académie sera, à la rentrée 2020, une nouvelle fois sous-dotée par rapport aux autres académies. Le déficit de postes est particulièrement visible sur les CPE et Psychologues de l’EN, mais il concerne également les enseignants.

Moins de postes, plus d’élèves, une nouvelle fois l’équation que devra résoudre notre académie est claire. Elle n’y parviendra que par la hausse des effectifs par classe, des difficultés à ouvrir des places dans les formations souhaitées par les élèves, la limitation des choix des élèves dans le cadre du nouveau Lycée Général et Technologique imposé par le Ministre J.M. Blanquer, etc… Il y aura immanquablement une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves, et des conditions de travail de nos collègues, à qui il est désormais possible d’imposer une seconde heure supplémentaire hebdomadaire – le plus souvent moins bien rémunérée que l’heure “de base” : et dire que le Ministre appelle cela une revalorisation des enseignants !

Cette dotation insuffisante produira des conséquences similaires à celles déjà observées à la rentrée 2019 (en collège, doublement du nombre de classe à plus de 30 élèves en deux ans seulement ; en lycée, classes prévues à 36 élèves au lieu de 35 l’année précédente). Face à l’insuffisance de ces moyens, il ne restera au rectorat qu’à arbitrer le volume des suppresions de postes dans les départements ruraux en y faisant encore reculer le Service public d’Education, et tenter de masquer des plus grosses difficultés dans les zones démographiquement les plus dynamiques : la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le nord de l’Ariège. Il devra absorber la hausse démographique intégralement concentrée sur le collège, en maitenant autant que possible son affichage d’une implantation large des Spécialités du cycle Terminal de la réforme du lycée. Pris entre deux feux, le Rectorat cherchera sans doute les solutions techniques les moins immédiatement impactantes pour les usagers, en faisant en sorte que les difficultés ne se révèlent que le plus tard possible (gestion du remplacement, regroupements divers de classes ou d’élèves), après la rentrée 2020 : une rentrée « techniquement réussie » n’est, depuis trop longtemps, plus le gage de sa réussite pédagogique !

Le SNES-FSU dénoncera les condtions de cette rentrée à l’occasion de la réunion du Comité Technique Académique, chargé d’examiner, courant janvier 2020, les répartitions entre types d’établissements et départements de l’académie. Il y portera ses exigences en termes de réduction des effectifs par classe, notamment en collège ; de préservation des possibilités de choix pour les élèves ; de diversification des formations et d’ouverture de capacités d’accueil suffisantes que pour les élèves et étudiants puissent construire leur avenir dans l’enseignement public.

Toulouse, le 19/12/19