4 juillet 2019

Publications

Annonces sur les jurys du baccalauréat : réaction du SNES-FSU

Annonces sur les jurys du baccalauréat : réaction du SNES-FSU

Important : Faites-nous connaître la situation précise dans vos jurys par mail : s3tou@snes.edu

Suites aux annonces de J.M. Blanquer le 03/07/19 au soir, le SNES-FSU a immédiatement réagi, par la diffusion de deux communiqués de presse :

Communiqué de presse national

Un ministre aux abois

Alors que la mobilisation ne faiblit pas en dépit des tentatives d’intimidations et des pressions qui se multiplient ces derniers jours, Jean-Michel Blanquer continue de traiter les revendications des personnels avec mépris. Ce soir, il franchit un cap en méprisant à la fois la mobilisation des personnels, le travail des jurys et celui des élèves.

Les menaces d’un retrait de salaire de 15 jours si les professeurs ne rendent pas leurs copies à temps sont totalement illégales et témoignent de la volonté ministérielle de gouverner par la menace. Qui peut encore croire que la confiance soit la boussole de ce Ministre ?
Jean-Michel Blanquer annonce également un dispositif (attribution d’une note du contrôle continu en lieu et place de la note d’examen) qui relève clairement du bricolage et qui n’a d’autre objectif que de pouvoir afficher, aux yeux de l’opinion, une remise des résultats semblable aux années précédentes. En réalité, le Ministre remet gravement en cause la souveraineté des jurys, et donc, une nouvelle fois, le travail des personnels. Par cette décision, il crée aussi les conditions d’une rupture d’égalité entre les candidats : certains élèves auront un bac lié aux épreuves finales, d’autres un bac lié au contrôle continu ; certains élèves pourraient être convoqués au rattrapage alors qu’ils sont peut-être admis. En définitive, en conditionnant le bac 2019 au contrôle continu, le Ministre donne un avant-goût de ce que sera le bac Blanquer : un bac inégalitaire.

Le SNES-FSU dénonce cette nouvelle provocation : jamais un Ministre n’avait été si loin dans l’affrontement avec les personnels, au mépris des enjeux fondamentaux du service public d’Education.
Le SNES-FSU soutient tous les collègues, mobilisés sur le baccalauréat qui seraient menacés et, en cas de sanction, les assistera dans leur recours et appellera toute la profession à soutenir financièrement les grévistes.


Communiqué de presse académique

Annonces du ministre de l’Education nationale sur BFM : les masques tombent

L’annonce en urgence hier soir par J.M. Blanquer du maintien de la diffusion demain matin, et comme prévu, des résultats du baccalauréat 2019 repose sur l’ordre de fait donné aux jurys de délibération de substituer la note du contrôle continu à une note d’épreuve terminale non reportée dans la discipline concernée.

Cette annonce montre que la mobilisation de la profession est réelle, comme nous l’avions annoncé : nous estimons que jusqu’à 1 élève sur 4 pourrait se voir appliquer cette mesure, et que le cas se présentera certainement dans au moins un jury sur deux. Pour la première fois, J.M. Blanquer reconnaît donc en creux qu’il a rencontré depuis 6 mois une contestation forte, qui l’a obligé à toutes sortes d’improvisations : communication biaisée, arrangements sur les surveillances du baccalauréat, menaces, etc.

Cette annonce démontre que le mépris du ministre ne s’exerce pas uniquement envers les professeurs, mais envers toute la communauté éducative : les professeurs et universitaires placés au sein de jurys dont la souveraineté se trouve remise en cause ; les personnels administratifs, qui ont dû mettre en urgence cette mesure en place ; les élèves enfin, victimes d’une inégalité flagrante de traitement, et dont le travail de préparation et de révision de l’examen est ainsi nié (sans parler des possibles évolutions dans les relevés de notes, et donc l’effet sur : une possible convocation à l’oral de contrôle complètement inutile ; sur l’attribution d’une mention ; etc.). Tout cela, pour ne pas afficher un retard de quelques heures à la publication des résultats, et permettre au ministre de sauver la face. Mais à quel prix …

Ces dispositions, prises en urgence, ouvrent la porte à de possibles contestations des candidats et,en tout état de cause, fragilisent considérablement le diplôme. Elles confirment aussi la valeur que le ministre accorde au baccalauréat : en anticipant de fait partiellement, dès cette année, certains des aspects significatifs de la réforme du baccalauréat applicable en 2021 (contrôle continu se substituant aux épreuves terminales, absence de cadrage national, inégalités de traitement entre candidats, etc.), il révèle ses projets, masqués depuis 2 ans par une communication trompeuse : la volonté de faire disparaître purement et simplement le baccalauréat comme premier grade universitaire, dont la valeur universelle et de référence est désormais soumise à caution. Ces orientations, s’ils elles devaient perdurer, ouvrent évidemment toutes grandes les portes de la sélection à l’entrée du supérieur, et notamment l’université, ce que permet désormais techniquement la plate-forme Parcoursup que nous dénonçons depuis sa mise en place l’année dernière.

Dans l’urgence, le SNES-FSU a proposé hier soir aux collègues membres des jurys d’examen des actions à mener aujourd’hui :

 il a rappelé la possibilité de se déclarer gréviste et de ne pas participer aux jurys dans ces conditions ;

 il a invité les collègues qui souhaitent siéger dans les jurys à faire adopter par les membres des jurys une première motion, rappelant les raisons des mobilisations de cette année et les revendications communes (cette motion sera également proposée à l’adoption dans les centres de correction du Diplôme National du Brevet, qui débutent aujourd’hui les corrections des épreuves reportées suite à la canicule). Dans les jurys de Baccalauréat, le SNES-FSU appelle en outre les collègues à dénoncer le coup de force contre la souveraineté des jurys, et si besoin, à exprimer les plus fortes réserves sur le bien-fondé de la substitution des notes.


Les motions proposées :

 motion générale

 motion à faire adopter en début de jury :
« Nous, professeurs, membres du jury XXX dénonçons les déclarations de M. le Ministre de l’Education Nationale J.M. Blanquer, qui modifient complètement les conditions dans lesquelles nous allons être amenés à délibérer. Nous rappelons que le jury est souverain, et, à ce titre, nous refusons de remplacer les notes manquantes par les notes de l’année. Nous refusons de nous prêter à la mascarade organisée par un Ministre aux abois qui se signale par une nouvelle provocation, témoin de son mépris pour la profession et ses revendications. Nos délibérations ne pourront en aucun cas créer les conditions d’une rupture d’égalité de traitement entre les élèves. »

Important : Faites-nous connaître la situation précise dans vos jurys par mail : s3tou@snes.edu