22 janvier 2019

Métiers - Politique académique

Dotation académique : un lourd tribut à la politique d’austérité pour le second degré !

Dotation académique : un lourd tribut à la politique d'austérité pour (...)

Le Comité Technique Académique (CTA) de préparation de rentrée (sur les prévisions d’effectifs et de moyen) s’est déroulé lundi 21 janvier. Il s’agissait de ventiler la dotation ministérielle... et les analyses que nous avions déjà faites en amont à partir des documents ministériels se sont confirmées : la dotation ministérielle n’est qu’un trompe-l-oeil puisqu’elle cache la réalité des suppressions de postes et que cette rentrée 2019 sera en fait placée pour notre académie sous le signe de nouvelles suppressions alors même que le contexte démographique global est celui d’une hausse des effectifs !

Ce sont ainsi 41 ETP en moins qui sont prévus pour une hausse démographique de +2278 élèves en collège, +75 en LP et + 431 élèves en lycées GT et chacun comprendra qu’il s’agit de l’annonce d’une inévitable dégradation des conditions de travail et d’apprentissage !

Quelques chiffres parlants :
 Dégradation généralisée du H/E (heures / élèves) en collège, traduisant un investissement budgétaire en très forte baisse. Il faut donc s’attendre à une très forte dégradation des situations, et la multiplication des classes à 30 élèves (ou plus, avec les élèves d’ULIS)
—> pour maintenir ce H/E, il aurait fallu 276 ETP en plus pour les collèges !
 Situation plus contrastée en lycées, mais les calculs sont faits par défaut sur la base de divisions à 36 et non plus à 35 !
—> pour maintenir le H/E, il aurait fallu 317 ETP en plus pour les lycées !
Quant aux lycées professionnels, ils voient leurs moyens eux aussi diminuer (-13 ETP)

Où sont donc passés les 37 ETP supplémentaires annoncés par le ministre pour notre académie ? Ce sont en fait des HSA qui n’ont pas été encore ventilées et qui le seront potentiellement ensuite faisant gonfler ainsi le taux de HSA... et avec elles, concrètement, augmentant la charge de travail pour les enseignants.

Le détail des dotations par département
DépartementCollègeLycéeH/E ClgH/E Lycée
09 -1,38 -0,17 -0,024 -0,014
12 -7,27 8,79 -0,025 -0,020
31 18,28 -0,08 -0,049 -0,021
32 -5,54 -8,59 -0,049 -0,014
46 7,86 0,04 -0,005 0,025
65 -24,9 -17,39 -0,053 -0,014
81 -12,18 -7,18 -0,053 -0,020
82 7 14,62 -0,028 0,009
ACAD -18,13 -9,96 -0,043 -0,012

Attention là encore aux effets de trompe l’oeil comme en témoignent les H/E qui eux évaluent bien la diminution des moyens au regard de la démographie.

Ces dotations sont aussi le résultat de nouveaux critères dans l’allocation des moyens, tant en collège qu’en lycée. Les grandes lignes sont les suivantes :
 financement à la structure sur la base de 30 élèves en collège, et 36 en lycée
 récupération de tous les moyens supplémentaires pour faire un pot commun qui sera ensuite ventilé vers les établissements sur la base d’un classement en fonction de l’IPS (indicateur de positionnement social)

L’utilisation de cette « marge horaire » (qui vient en plus de la marge horaire réglementaire) est renvoyée à l’autonomie des établissements : autrement-dit toutes les options et dispositifs optionnels (bilangue, latin, CHAM, projets pédagogiques particuliers, etc...) ne sont plus financés en tant que tels, dans le cadre d’une dotation fléchée, mais sont renvoyés à des arbitrages locaux, qui vont aggraver la mise en concurrence et les inégalités (entre établissement et au sein des établissements). Attention, cette marge n’a rien d’une manne : on parle de 3h au minimum et d’une petite dizaine d’heures au maximum pour les établissements les plus défavorisés, pas de quoi améliorer les conditions d’enseignement !

Pour ce qui concerne les lycées, la priorité est donnée au financement des groupes d’enseignements de spécialité, et on peut estimer que dans un certain nombre de cas, leur financement passera la ma marge locale qui ne pourra donc plus forcément être utilisée pour mettre en place des allègements à travers des dédoublements.

On voit bien comment les réformes mises en place (au collège comme au lycée) sont autant de levier pour récupérer des moyens en supprimant des postes.

Plus que jamais il est urgent de se mobiliser massivement pour exiger une autre politique éducative, c’est-à-dire à la fois des moyens, et le retrait de réforme qui ne répondent pas à l’ambition que nous portons pour notre système éducatif.

TOUS EN GRÈVE LE JEUDI 24 JANVIER : MANIFESTATION ACADÉMIQUE À 14H00 AU DÉPART DU RECTORAT DE TOULOUSE