13 octobre 2018

Carrières - Mutations - Catégories

PPCR : quelqu’un m’a dit ...

La période électorale qui s’ouvre est, comme en 2014 avec les nouveaux décrets statutaires, propice aux rumeurs. Avec le recul pourtant, certaines sombres prédictions de la campagne électorale précédente n’ont pas déclenché le cataclysme évoqué !
Enseignants, Conseillers d’Education, Psychologues, nous savons bien qu’il y a toujours, à certains moments privilégiés, des gens qui aiment se faire peur, et surtout, faire peur aux autres !

Il en est ainsi de PPCR (Protocole Parcours professionnel, Carrière et Rémunérations), que la FSU a soutenu. Sans naïveté, parce qu’il comportait des insuffisances manifestes, notamment sur l’ampleur des revalorisations, ou sur le principe d’une Classe Exceptionnelle qui ne correspondait pas à nos demandes de création de nouveaux échelons de rémunération accessibles à tous en fin de grille.

Mais sans rougir non plus, parce que :

 nos collègues en début de carrière en bénéficient aujourd’hui sous la forme de hausses de salaires, qui étaient attendues depuis longtemps, même si elles restent insuffisantes ;
 que ce protocole met fin à l’anarchie des procédures aléatoires d’inspection, aux effets parfois imprévisibles et souvent durement ressentis sur les progressions de carrière ;
 qu’il rétablit de l’équité entre les collègues dans l’évaluation professionnelle, en leur donnant de la visibilité sur les rendez-vous de carrière, et leur offrant la possibilité de contester (et, accompagnés par le SNES, nos collègues n’ont pas, dès cette année, boudé cette possibilité de demander des comptes aux évaluateurs) ;
 qu’il limite très fortement les retards dans les progressions de carrière, en les découplant, sur une très large partie de la carrière, de l’évaluation professionnelle, tout en permettant de renvoyer l’inspection vers un cadre qu’elle avait délaissé : celui de l’échange non biaisé par les enjeux de carrière, sur la réalité de la classe ou de l’établissement, qui est le véritable coeur et le sens premier de nos métiers.
 qu’il acte le principe de l’accès de tous et toutes à la Hors-Classe, au terme d’un combat que la FSU, et le SNES en particulier, mène inlassablement depuis sa création en 1989.

PPCR épuise-t-il pour autant la question de la revalorisation salariale ? Nous ne le pensons pas !
La réponse à cette exigence légitime ne passera que par un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat, et notamment par une hausse significative de la valeur du point d’indice (et non le versement par d’heures supplémentaires, par exemple, qui ne font que dégrader nos conditions de travail et impactent notre santé).
PPCR est donc insuffisant, et nous n’avons cessé de le dire. Pour autant, la Cour des Comptes a déjà relevé que les mesures qui en découlent coûteront cependant près de 5 milliards d’euros à notre ministère (dont plus de 1 milliard pour le seul Second degré) d’ici 2020, dans un contexte et une logique budgétaire dont chacun sait bien aujourd’hui ce qu’ils sont. Le report d’un an par le gouvernement - que nous n’avons jamais cessé de dénoncer-, des seconds transferts prime-points au 01/01/19, sont le signe de l’engagement financier que nécessite pour lui le PPCR. Au niveau académique, le budget académique a été abondé de plus de 4 millions d’euros au titre de 2018 (dont 1,5 pour le seul second degré). Tout cela ne nous empêche donc pas d’exiger - et d’agir pour - les hausses de salaires dont nos métiers ont besoin aujourd’hui, tant ils peinent à recruter.

PPCR est inabouti, car notre ministère ne s’est pas toujours donné les moyens d’aller au bout de la transparence que permet PPCR, notamment sur les avis de promotion, et qu’il y a eu parfois des situations particulières mal anticipées par notre employeur. Ce sera, comme toujours, le travail de nos commissaires paritaires que de faire prendre en compte ces situations problématiques. Mais, pour la Hors-Classe par exemple, le barème national obtenu par le SNES-FSU acte le caractère incontournable de l’ancienneté par rapport aux résultats des évaluations professionnelles. Il en est de même sur la progression dans la classe normale, et cela remet de l’équité entre tous les collègues.

Des limites bien identifiées de PPCR (par exemple l’épuisement déjà constaté du vivier de candidats « sur profil » pour la Classe Exceptionnelle alors que les budgets sont là), nous entendons, avec la profession, faire un atout pour permettre à toujours plus de nouveaux collègues d’accéder à des grilles indiciaires jamais atteintes par nos corps. C’est un combat syndical, que nous menons pour nos collègues, et qui ne nous fait pas peur ! Pour le gagner ensemble, il nous semble essentiel de revenir sur quelques points, pour que chacun puisse juger du chemin parcouru, et ne pas se tromper de cible !

PPCR : Ce qui se dit ... et ce qui est !
  • L’accès à la Hors-Classe dépend fortement du troisième rendez-vous de carrière ?
  • L’avis émis lors des deux premiers rendez-vous de carrière est déterminant pour l’accélération de carrière ?
  • En passant à la Classe Exceptionnelle, mon salaire a diminué ?
  • J’avais auparavant un avis « Exceptionnel » pour la Hors-Classe, et depuis PPCR, j’ai été rétrogradé à l’avis « Excellent ». Le Rectorat a donc dégradé ma situation et réduit mes possibilités d’accès à la Hors-Classe ?
  • J’ai un avis « A Consolider », et je ne pourrai donc jamais accéder à la Hors-Classe ?
  • La promotion à la classe exceptionnelle se fait « à la tête du client ! » ?
  • Avec le poids pris par l’ancienneté, il faudra systématiquement attendre le 11e échelon de la Classe Normale pour espérer atteindre la Hors- Classe–Classe ?
  • Pour passer à la hors-classe, il faudra avoir obtenu "excellent" à tous les critères du compte- rendu d’évaluation ...
  • Les rendez-vous de carrière sont stressants, et je ne comprends pas ce qui est attendu de moi !
  • Avec PPCR, les agrégés n’ont pas été revalorisés ?
  • En passant à Hors-Classe, j’ai été rétrogradé de 1 ou 2 échelons ?

Retrouvez les réponses à ces questions dans notre VRAI/FAUX ci-dessous

PPCR : le vrai et le faux