Le partenariat entre le SNES et l’Equipe de Psychologie du Travail et de Clinique de l’Activité (EPTCA) dirigée au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) par le professeur Yves Clot, a commencé dans les années 2000.
2001-2004 : recherche
Une première étape a porté sur la possibilité que des enseignants acceptent de travailler sur des traces de leur activité. Le partenariat a permis de créer des groupes de professeurs par discipline. Chacun fut filmé pendant deux de ses cours puis les vidéos firent l’objet d’ « autoconfrontations ». D’abord seul avec un chercheur, puis en croisement avec un autre collègue. Se voyant travailler, chacun expliquait à l’autre ce qu’il faisait et ce faisant, s’expliquait avec lui-même et avec son collègue. Puis dans et entre groupes, des débats furent organisés à partir de la mise à jour de dilemmes de métier.
2005-2010 : expérimentation
Une deuxième expérience a été lancée en 2005 : des professionnels en activité ont eux-mêmes animé des groupes de collègues. L’enjeu était de savoir si le milieu pouvait trouver en lui-même les ressources nécessaires pour favoriser le développement du pouvoir d’agir de chacun et du collectif. Appuyés par des intervenants du CNAM, ils ont estimé que cette expérience était un succès.
2010… : élargissement
Une nouvelle phase depuis 2010 a consisté à changer d’échelle pour toucher, dans un cadre syndical, un public plus large. Cela impliquait de transformer le dispositif initialement conçu. Le groupe métier du SNES national a donc mis en place, avec l’implication de militants académiques, des collectifs locaux de pairs : Co-psy, CPE, documentalistes, enseignants d’une même discipline ou de disciplines différentes. Un groupe de pilotage national, encadré par Alice Cardoso, Catherine Remermier et Sylvie Amici, organise la mise en œuvre et la cohérence d’ensemble. Il soutient l’organisation de stages académiques pour présenter le dispositif, assure la formation des professionnels amenés à prendre en charge l’animation des groupes en ayant le souci de mutualiser les expériences et de se former ensemble. Il aide, en les encadrant, la mise en place de groupes locaux jusqu’à ce qu’ils deviennent autonomes… C’est ainsi que trois groupes ont été formés à Toulouse en 2016 : un groupe Langues vivantes, un groupe Mathématiques et un groupe interdisciplinaire.
L’essaimage est un enjeu majeur car il est une condition fondamentale pour permettre un débouché syndical du travail de ces collectifs en faisant émerger les questions professionnelles les plus aigües.
Source : Alice Cardoso et Catherine Remermier, « Reprendre la main sur le métier : un enjeu majeur pour les enseignants du secondaire et une préoccupation syndicale », Carnets rouges, juin 2016.