17 juillet 2017

Métiers - Politique académique

Audience avec la région : le tour des sujets avant l’été !

Audience avec la région : le tour des sujets avant l'été !

Début juillet, le SNES a été reçu en audience auprès de Kamel chibli, vice-président en charge des questions éducatives de la Région Occitanie.

Évidemment, il n’était pas possible d’échanger de façon approfondie tous les sujets mais beaucoup de problématiques ont été abordées...

Un (bref) tour des sujets :

1) Le manque de concertation de la Région.

Ceci est lié à différents facteurs :
 l’absence des représentants de la Région dans les conseils d’administration des lycées ;
 la non-tenue de CAEN dans l’académie de Toulouse ;
 l’absence d’autre espace d’échange (GT ou autre).

Réponse de Kamel Chibli :
Face à ce constat, Kamel Chibli annonce qu’il va adresser une lettre à tous les élu-e-s pour rappeler aux 93 élus qui siègent dans les 225 établissements d’être présent-e-s. Il entend la demande de plus de présence et plaide pour une meilleure coordination entre les élus de la Région et les chefs d’établissements, pour qu’ils puissent s’accorder sur l’agenda et assurer une meilleure présence dans les CA.

La FSU fait remarquer cependant que les chefs d’établissement ne représentent pas l’ensemble des personnels de la communauté éducative et que les enseignants doivent être mieux entendus

2) Rénovation et entretien des lycées.

Pour la FSU, l’entretien des lycées nécessite plus de postes d’Adjoints Région des Lycées (ARL). Sont dénoncés les sous-dotations (notamment avec une dotation qui ne prend pas en considération les configurations d’établissement), le non-remplacement.

La FSU souligne que les missions des personnels d’entretien doivent être revalorisées et qu’elles contribuent pleinement au bon déroulement des activités pédagogiques dans les classes. Les personnels ARL font partie intégrante de la communauté éducative d’un EPLE – la FSU rappelle ainsi qu’elle a été opposée au transfert des TOS.

Réponse de Kamel Chibli :
La question n’est pas sur le nombre, mais sur les tâches qu’ont les ARL en responsabilité. On constate beaucoup de situations d’épuisement et de stress au travail avec très peu de postes susceptibles de permettre une mobilité professionnelle. Seuls les postes en accueil (rares) sont à même d’apporter une solution aux personnels en situation d’épuisement.

La FSU demande où en est l’audit mené sur la consommation des fluides et les prestations de chauffage. Car les retours que nous avons confirment les premiers constats : les factures ont augmenté et les prestations ont été dégradées dans la plupart des cas.

Réponse de Kamel Chibli :
Sur la consommation des fluides, de l’énergie, et sur la rénovation des bâtiments, Kamel Chibli indique qu’il y a une volonté de limiter les coûts énergétiques, de développer les énergies renouvelables et de promouvoir les rénovations de bâtiments dans le sens d’une amélioration énergétique et environnementale. Sur la question du coût, Gille Ballageas indique que s’il y a eu des surcouts pour des établissements, le coût global ne serait pas en augmentation (???), qu’il y aurait une baisse mais qu’elle se verrait pas du fait de l’augmentation des taxes (les consommations ont baissé de 10% mais les taxes ont augmenté de 12%).

Nous faisons remarquer que l’hiver n’a pas été froid...

3) Carte des formations

La FSU souligne qu’un levier pour favoriser la mixité scolaire est aussi le choix des formations qui seront proposées. Est rappelée par ailleurs notre opposition au mixage des publics au sein de mêmes classes.

Réponse de Kamel Chibli :
Kamel Chibli énonce qu’il faut penser la carte des formations (quadri-annuelle) en relation directe avec les possibilités d’emploi dans la Région (besoin d’emplois, bassin d’emplois, et employabilité !)
La nouvelle méthodologie pour l’élaboration de la carte est présentée :
 la méthode doit être commune entre les territoires et donc les deux académies,
 les projets d’établissements doivent prendre pace dans une logique de bassin et de réseau
 il faut réfléchir en terme de synergie entre formation initiale, formation professionnelle et apprentissage,
 il faut intégrer l’analyse des diagnostics établis réglementairement par la Région et les schémas directeurs territoriaux dans la réflexion sur la carte des formations.
 les projets et propositions de filières doivent être portés par les personnels (les chefs d’établissement n’ont pas fait seuls ses projets d’après )

La FSU souligne que pour ce qui est de la carte des formations, les personnels enseignants sont bien trop rarement associés aux réflexions et demandes, qui sont généralement celles des chefs d’établissements, voire qui sont des réponses à des « commandes » faites par le rectorat ou la Région. De ce point de vue là, l’élaboration des campus des métiers pose souvent problème.

La FSU, rappelle par ailleurs que sur l’apprentissage notre position est aux antipodes de celle de la Région.

4) Maintenance et « politique éducative » liée au numérique.

➢ Maintenance des machines et des systèmes
La FSU rappelle les problèmes liés au passage à l’externalisation de la maintenance informatique. Est demandé où en est l’audit sur l’externalisation en MP, et quelles sont les pistes entrevues pour l’harmonisation de l’exercice de cette compétence.

Réponse de Kamel Chibli :
Il y a plusieurs niveaux de maintenance (postes informatiques, systèmes et logiciels, réseaux, etc.) et plusieurs intervenants. Il y a une divergence de points de vue entre les deux rectorats au sujet de la maintenance informatique. Les prestations fournies dans le cadre de l’externalisation ont posé problème (ça nous confirmons... !!!)

La FSU rappelle qu’elle est favorable au missions de services public assurées par des personnels sous statut : on peut envisager que des postes d’ARL soient créés pour la maintenance des postes informatiques dans les lycées. La Région ne semble pas absolument fermée sur cette demande mais s’abrite encore derrière les divergences entre les deux recteurs pour reculer les décisions.

➢ Label numérique pour les lycées.
Nous revenons de la méthode d’attribution du label numérique (3 niveaux) et des éléments constitutifs du cahier des charge qui peuvent être lus comme des injonctions de la Région, laissent penser qu’il y a ingérence dans les activités pédagogiques (critères d’attribution des niveaux 2 et 3 qui nécessitent d’expliciter quel est l’usage du numérique dans les classes).

Réponse de Kamel Chibli :
Il pronostique la généralisation des manuels numériques dans les années à venir, tout en restant prudent sur les changements qui ne doivent jamais être brutaux. La participation et la volonté des enseignants doivent être recherchées en permanence.
Il indique qu’il n’a jamais été question de s’immiscer dans les activités pédagogiques des enseignants.
En vue de la labellisation, si il est demandé aux établissements d’expliciter leur projet d’utilisation de l’outil numérique, c’est uniquement pour obtenir un état des lieux et pour choisir vers quels EPLE doit être mis en priorité l’attribution de moyens pour le numérique. Il souligne que cet appel à projet est clairement fait en partenariat avec les rectorats.

La FSU souligne le décalage entre l’intention exprimée par la région et ce qui se met en place dans les établissements, notamment à l’initiative des chefs d’établissement : dans l’esprit des chefs d’établissement, c’est avant tout un vecteur d’attractivité et de prestige pour leur établissement.

Nous réaffirmons la liberté pédagogique des enseignants.

Réponse de Kamel Chibli :
Il n’avait pas envisagé cet effet d’opportunité dont pourrait se saisir les établissements. Il dit être assez sidéré par cette réaction des chefs d’établissement. Il revient par ailleurs sur la question des manuels en insistant que pour lui c’est une persepctive quasi-inéluctable.

5) Question des manuels :

Nous alertons sur des difficultés déjà identifiées : pas de validation de la part de la Région, renouvellement compliqué, inquiétude sur la distribution de rentrée.

Réponse de Kamel Chibli :
La Région a fait le choix de faire valider les listes de manuels par des corps d’inspection. C’est ce qui expliquerait une certaine inertie. Mais des établissements se seraient aussi réveillés tardivement...