2 juin 2016

Métiers - Politique académique

Fin du redoublement en Seconde : les recommandations du SNES-FSU

Les professeurs principaux de Seconde communiquent aux familles, en cette fin de troisième trimestre, des fiches de dialogue sur lesquelles le choix du redoublement ne figure plus.

En effet, un décret paru au BO du 27/11/2014 a modifié assez profondément certaines procédures d’orientation des élèves dans l’enseignement primaire et secondaire. En particulier, ce texte veut souligner « le caractère exceptionnel du redoublement », ce qui traduit la volonté du Ministère de mettre fin à cette pratique.

En règle générale, le conseil de classe ne peut plus proposer de redoublement sauf en cas de « période importante de rupture des apprentissages scolaires », mais les parents peuvent encore le demander. Dans tous les cas de figure, c’est la famille qui a le dernier mot et le redoublement renvoie à la décision de la famille de l’élève.

Pour le SNES-FSU, le redoublement n’est ni une solution magique aux difficultés scolaires, ni une pratique coupable de tous les maux. Il ne faut ni le fétichiser, ni le rejeter par principe. On peut donc s’inquiéter des conséquences possibles de cette quasi-interdiction. D’ailleurs, la quasi-disparition du redoublement en collège, depuis plusieurs années, n’a pas correspondu à une amélioration des résultats des élèves, loin s’en faut !

Cette quasi-disparition aboutit donc à un « passage automatique » dont la certitude peut faire croire aux élèves, et notamment à ceux qui sont les plus éloignés des attentes scolaires, que l’échec dans les apprentissages n’est pas rédhibitoire pour « cheminer » dans le système scolaire, et que les exigences des enseignants ne sont pas vraiment fondées.

Concrètement, que va-t-il se passer ?

La tentation sera grande dans certains établissements de « regrouper » les élèves bénéficiant d’un passage en force, ce qui bien évidemment n’est pas admissible, tout comme l’orientation possible dans une série qui n’est pas dans l’établissement…

Donner le « dernier mot » aux familles, c’est supposer qu’elles sont toutes à égalité face au système scolaire, à la fois dans la maîtrise des enjeux de l’orientation et dans le rapport de forces avec l’institution, ses « conseils », ses « décisions ». Et ce n’est certainement pas le cas. C’est rendre comme seuls responsables de l’échec la famille et l’élève, permettant encore plus à ceux qui dirigent l’institution de se dédouaner et de se donner bonne conscience face à leurs missions.

Car le réel enjeu est bien évidemment celui de la réussite des apprentissages scolaires. Mais aucune des récentes réformes n’a permis de donner aux personnels les moyens de l’améliorer. Pour le SNES-FSU, on aurait pu commencer par réinjecter les moyens « économisés » par la suppression du redoublement dans les établissements, afin que les enseignants aient davantage de possibilités de prendre en charge les élèves les plus en difficulté. Ce n’est pas ce choix qui a été fait, au vu des DHG des lycées pour la rentrée 2016.

Que faire avant et pendant les conseils de classe ?

 Le SNES-FSU encourage plus que jamais les collègues à bien indiquer dans leurs appréciations si l’élève n’a pas le niveau pour suivre en première et à le dire bien clairement à l’élève et à la famille.

 Mentionner quand c’est nécessaire sur l’appréciation générale du bulletin de l’élève « n’a pas le niveau pour la classe de première ».

 De toutes les façons, dès lors que les professeurs considèrent que l’élève n’a pas le niveau pour passer en première, il ne faut pas accepter de discuter d’un choix « par défaut » d’une série. Il convient de laisser le Chef d’établissement prendre la décision qui lui revient in fine.

 Intervenir en début de conseil pour expliquer aux élèves et aux représentants des parents les problèmes que pose ce nouveau texte.

 Après le conseil, demander un bilan des affectations prononcées, notamment pour les élèves dont le conseil était défavorable à un passage en classe de première et faire remonter à la section académique