S’ils ne sont pas les seuls, les retraités paient un lourd tribut à la pandémie, notamment ceux qui sont concernés par la perte d’autonomie en EHPAD ou à domicile. Alors que les personnels soignants se mobilisaient depuis des mois sans être écoutés par le gouvernement ni le président de la République, la crise sanitaire a mis en lumière l’état de délabrement et de pénurie de l’hôpital public, la situation catastrophique des EHPAD et l’impasse du virage ambulatoire. Le scandaleux manque de moyens de protection pour les personnels des EHPAD et de l’aide à domicile ont conduit au développement de la maladie et à une surmortalité. Cette tragédie a pris le visage d’une discrimination à l’égard des personnes âgées dont les décès en établissement n’ont été pris en compte dans les statistiques qu’à partir du 2 avril ! Dans un grand nombre de départements, les retraités du « Groupe des 9 » ont écrit aux préfets (voir par exemple les courrier pour la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées) pour qu’ils remédient à la pénurie de moyens, qu’ils organisent la prise en charge des personnes âgées isolées (exemples joints).
La responsabilité de cette situation incombe aux années de politique d’austérité qui ont fini par gravement détériorer l’hôpital public, notre système de santé et de protection sociale. Le « jour d’après » doit être en rupture avec cette politique. Nous revendiquons la création d’un grand service public de l’autonomie et sa prise en charge à 100% dans le cadre de la branche maladie de la Sécurité Sociale, la promulgation d’une loi « grand âge » conforme aux attentes, la création en nombre d’EHPAD publics, le recrutement massif de personnels de santé, du social et du médico-social, un accès à un logement correct, aux transports, à la culture, etc. L’« après » doit se construire avec plus de services publics et de solidarité.
20 mai 2020
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Retraités : entre colère et combativité
Monique Theulé - Jean-Louis Viguier