En quittant les discussions sur le projet ministériel de réforme du collège, le SNES-FSU a marqué le refus exprimé par la grande majorité des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation des axes de ce projet. Il a demandé, avec l’intersyndicale du second degré - qui représente, excusez du peu ! - 80% des personnels, la reprise des discussions sur d’autres bases.
Le silence de la Ministre au Conseil supérieur de l’éducation face à nos questions - et en particulier à notre demande de permettre l’expression des personnels sur un projet qui touche au cœur de leur métier - indiquent pour nous clairement le choix de l’affrontement.
La mobilisation des élus, de tous les relais syndicaux et associatifs du gouvernement autour de nos métiers, confirment la volonté ministérielle d’imposer contre les personnels les vues des éternels fossoyeurs du second degré, qui tout en faisant semblant de défendre publiquement les disciplines scolaires, cherchent en réalité à imposer leur vielle conception d’une école débarrassée de ses assises disciplinaires.
Les revirements de l’actuel ministère sur les circulaires fixant les obligations de service et les décrets créant les indemnités pour missions particulières forment un tout cohérent, qui visent à bouleverser en profondeur le second degré.
Si le SNES-FSU est porteur d’une réforme dont le collège a besoin, il n’acceptera pas pour autant tout et n’importe quoi ! Il est résolu, par un premier appel à la grève le 19 mai, à ne pas laisser les collèges perdre leur identité et devenir autant d’entités autonomes aux mains de hiérarchies intermédiaires. Il appelle, dès cette journée, à une réaction d’ampleur de toute la profession.
C’est bien tout le second degré qui est concerné par cette réforme, et pas seulement parce que les élèves de collège ont vocation à poursuivre leurs études au lycée. Car la mise en place de l’autonomie totale des établissements au collège (horaires, programmes, etc.) instauré par le projet de réforme, s’il devait se mettre en place, empêchera tout retour en arrière sur les effets mortifères de la réforme Chatel du lycée (concurrence des disciplines, fin du cadrage national des dédoublements, AP, …).