Le pouvoir d’achat des fonctionnaires est encore en recul cette année. Le gel du point d’indice depuis 2010 impacte lourdement l’ensemble des corps de la fonction publique et les professeurs certifiés n’échappent pas à l’érosion continue de leur salaire qui en découle. Depuis 2000, la perte de salaire liée à la revalorisation insuffisante, puis inexistante, du point d’indice, conduit à une perte de rémunération annuelle équivalente à 2 mois de salaire par an.
Le dernier rapport de l’OCDE indique que la France est le seul pays, avec le Japon et la Grèce où le salaire des professeurs a diminué en valeur réelle entre 2000 et 2012 et d’au moins 10%.
Alors que la charge de travail s’est encore accrue ces dernières années, la seule réponse à l’effritement continu du pouvoir d’achat a été la proposition d’assurer toujours plus d’heures supplémentaires, que nos collègues ne peuvent désormais plus accepter car elles accroissent la masse travail au-delà du supportable.
Dans ces conditions, les difficultés de recrutement que connaissent nos métiers ne sont pas près de se résorber : l’abaissement de la rémunération des collègues entrant dans le métier, qui résulte de leur rémunération à l’échelon 1 du corps des certifiés, au motif qu’ils bénéficient désormais – quel luxe ! - de la formation professionnelle indispensable à leur prise de poste est un signal déplorable adressé à tous ceux qui envisageraient de s’engager pour l’Ecole et la jeunesse.
Dans ce contexte de dégradation des conditions de travail et de rémunération, le SNES-FSU réaffirme sa volonté de construire, avec les personnels, la mobilisation de l’ensemble de la profession pour obtenir une revalorisation générale de nos métiers, y compris sur le plan salarial. Il s’y emploiera dès la fin janvier, et porte sa demande au-delà de l’attribution d’indemnités sur des bases qui se dessinent, et qu’il conteste par ailleurs. Dans l’immédiat et dans l’attente d’une reconstruction des grilles de carrière, il demande le doublement de l’ISOE.
Pour l’heure, l’avancement d’échelon et l’accès à la hors-classe revêtent donc une importance considérable car ils constituent les deux seuls moyens d’évolution salariale. Or, en ce qui concerne l’avancement qui nous occupe aujourd’hui, le SNES-FSU constate que le système actuel génère nombre d’injustices et de disparités.
En effet, le système actuel à 3 rythmes, même s’il fixe un cadre stabilisant, aboutit à une hiérarchisation trop artificielle des collègues de par l’obligation qu’a l’administration de « trouver » chaque année 30% de collègues pour le grand choix, 50% pour le choix et 20% pour l’ancienneté. Ces pourcentages arbitraires sont constants depuis des décennies et entretiennent des disparités souvent liés aux circonstances : interruptions de carrière, et surtout encore beaucoup trop de retards d’inspection, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir. A ce propos, nous demandons dans l’immédiat que les retards d’inspection soient désormais pris en compte dans notre académie, comme cela se pratique ailleurs, par un rattrapage automatique de la note pédagogique qui maintienne le rythme d’avancement d’échelon. Cela se pratique déjà dans notre académie pour les collègues d’EPS.
Attachés à ce que les collègues soient traités de manière égalitaire, nous dénonçons une nouvelle fois les différences de traitement selon les disciplines. Ces ruptures d’égalité conduisent le SNES-FSU à revendiquer la mise en place d’un avancement d’échelon à un rythme unique pour tous, déconnecté de l’évaluation.