Pour cette campagne 2014, la modification de la date de prise en compte de l’avancement( passée au 31 août 2013) pour l’accès à la hors-classe a gonflé d’une part le nombre total de 11e échelon promouvables, et d’autre part le nombre et la part des collègues au 11e échelon proposés à la hors-classe. Ainsi, dans le projet actuel, les 11e proposés représentent 235 promotions sur 383 possibles, soit 61,36 % de l’ensemble des proposés, et 73,45% de l’ensemble des 11e échelon.
Bien sûr le SNES-FSU se réjouit de voir que, pour cette année, l’académie de Toulouse propose une répartition des promotions à la hors-classe qui tend à rejoindre, enfin, la moyenne nationale de ... 2013 qui était de 75 % des 11e échelon promus !
Cependant, force est de constater que ce rééquilibrage est ponctuel, puisque sur les 235 11e actuellement proposés, plus d’un tiers (100 collègues) sont des collègues venant d’accéder au 11e échelon, et donc pris en compte uniquement à cause du changement de date évoqué plus haut .
Rien n’est réglé sur le fond, et en particulier rien n’est réglé pour ces dizaines de collègues qui ont atteint l’échelon terminal de la classe normale depuis parfois plusieurs années, qui sont encore assez loin de la retraite, parfois plus de 10 ans , et qui pendant tout ce temps et sans avoir démérité, continueront à se voir écartés de l’accès à la hors-classe, c’est à dire écartés d’une poursuite pourtant légitime de leur carrière.
Suite à la demande insistante du SNES-FSU auprès du Ministère, une inflexion de la politique d’accès à la hors-classe annoncée à l’automne aurait pourtant dû permettre une amélioration pérenne. Contrairement à d’autres recteurs, Madame la Rectrice de Toulouse, qui depuis son arrivée n’a honoré de sa présence aucune des CAPA concernant les certifiés qui représentent pourtant plus de 9000 enseignants de l’académie, n’a tenu aucun compte des recommandations ministérielles.
Certes, et contrairement au corps des agrégés, celles-ci n’ont pas été transcrites littéralement dans la note de service ministérielle concernant les certifiés . Cependant, les modifications incitaient clairement les recteurs à promouvoir prioritairement les personnels arrivés en fin de classe normale, plutôt que les « méritants » n’ayant pas atteint le 11e échelon, et à retrouver ainsi le sens initial de la hors-classe lors de sa création en 1989.
Plus largement, quel est le message adressé à ceux qui seraient tentés par notre magnifique mais difficile métier, en particulier dans notre académie ? Au retour des débuts de carrière au 1er échelon (c’est à dire à 1,15 fois le SMIC pour bac + 5 !), au maintien du gel du point d’indice depuis 2010, maintenant prolongé jusqu’en 2017, poursuivant ainsi l’inexorable dégradation du pouvoir d’achat pour tous, il faudrait ajouter le maintien de dispositions aboutissant à la confiscation des fins de carrière pour de nombreux collègues ? Il n’est pas étonnant qu’on n’arrive pas à recruter !!
Le SNES-FSU maintient que tous les personnels ont droit à une carrière complète. Pour le SNES-FSU, il est urgent de remettre à plat l’ensemble du dispositif :
– il faut substituer à l’arbitraire des critères plus justes et plus transparents, avec l’objectif que tous les collègues accèdent à la hors-classe ;
– il faut en finir avec ces politiques qui ne visent qu’à opposer les collègues entre eux ;
– il faut sortir d’une individualisation forcenée (au rebours du travail en équipe réclamé à juste titre par ailleurs) et redonner un sens au mot carrière.
– il est inadmissible que des collègues au 11e échelon avec 3 ans et plus d’ancienneté dans celui-ci, et sans avis défavorable, continuent d’être exclus.
Plus encore, c’est l’ensemble de la carrière qui doit être repensé. C’est pourquoi le SNES-FSU revendique une carrière en onze échelons, parcourus au rythme unique le plus favorable, comme c’est déjà le cas pour les chefs d’établissement et les IPR, et intégrant les indices terminaux de l’actuelle hors-classe.
Dans cette perspective, le SNES-FSU Midi-Pyrénées continue à affirmer que tous les 11e échelon - hors avis pédagogique ou sur la manière de servir insuffisant, c’est à dire tous ceux qui ont au moins 2 avis satisfaisants - doivent pouvoir être promus à la hors-classe et poursuivre une carrière qui, par ailleurs, ne cesse de s’allonger .
Nous réaffirmons que l’administration rectorale doit absolument modifier le barème pour permettre aux plus anciens d’être promus, contrairement à ce qui se passe depuis de trop nombreuses années et continue cette année encore, malgré l’effet trompeur des chiffres de 2014.
Cette année encore Madame la Rectrice disposait d’un contingent suffisant pour promouvoir tous les 11e échelon concernés (383 promotions possibles pour 320 collègues), tout en conservant la possibilité éventuelle de promouvoir des collègues moins avancés.
C’est pourquoi le SNES-FSU, comme il le fait chaque année, après avoir consulté tous les dossiers des collègues au 11e échelon, et même au-delà, demandera à la commission de réexaminer positivement un certain nombre de cas.
En préliminaire à ce second temps, nous réinterviendrons pour évoquer un certain nombre de points plus « techniques ».