Le Rectorat de l’Académie de Toulouse vient de proposer à des enseignants retraités des lycées et collèges de l’académie de « poursuivre leur activité d’enseignement » « en qualité d’enseignant contractuel » « afin d’assurer des remplacements de courte ou de moyenne durée dans les établissements de l’académie. »
Par ce démarchage, ce Rectorat reconnaît que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux à l’Education nationale a bien pour conséquence des heures d’enseignement et des remplacements non assurés.
Le SNES avait déjà dénoncé ce recours aux retraités pour pallier les manques criants en matière de remplacement. Cette année, c’est à grande échelle que ce recrutement est lancé, sur fond de réforme des retraites régressive et de mépris généralisé pour la fonction enseignante.
Pour toute l’académie, il y a 105 titulaires remplaçants de moins cette année, alors que le nombre d’élèves a encore augmenté (+2768 élèves). De nombreuses disciplines ne disposent plus d’aucun TZR disponible, et ces personnels se voient contraints à des conditions d’exercice aberrantes (à des dizaines de kilomètres de chez eux, sur plusieurs établissements – le nombre de collègues en service sur 4 établissements a triplé cette année -, dans une autre discipline que la leur…).
Dans son souci d’économies à tout prix, l’administration ne se contente plus d’aller chercher des chômeurs à Pôle-Emploi comme contractuels ; elle se donne l’objectif avoué de se constituer « un vivier complémentaire de personnels remplaçants composé notamment de jeunes retraités de l’enseignement », et dont l’avantage sera qu’en fin de remplacement, les recrues remerciées n’iront pas gonfler les rangs des demandeurs d’emploi ! Il s’agit là d’une fuite en avant, de la transformation pure et simple du Rectorat en agence d’intérim, en lieu et place d’une véritable politique de recrutement de jeunes enseignants formés pour répondre aux besoins du service public d’éducation.
Avec les enseignants retraités du Second degré de l’académie, le SNES-FSU de Midi-Pyrénées dénonce cette tentative de les recruter comme contractuels et ainsi de les instrumentaliser au détriment de l’emploi des jeunes et le recrutement d’enseignants titulaires. Ils sont d’autant plus indignés que cette proposition « d’arrondir leurs fins de mois » fait suite à une réforme des retraites qui a gravement amputé leur pouvoir d’achat et le niveau des pensions et au refus du gouvernement d’une véritable revalorisation des pensions.
Le SNES-FSU appelle les retraités sollicités par le Rectorat de Toulouse à refuser une telle proposition, et à la condamner en exprimant leur indignation auprès du Recteur et du Ministre de l’Education nationale. Le SNES-FSU ne manquera pas d’alerter l’opinion l’opinion publique, les parents d’élèves et les étudiants sur de telles pratiques en matière de recrutement de personnels enseignants.