Le stage collège du 13 janvier a largement porté sur le socle commun et le livret de compétences.
La présence de collègues de l’ensemble des départements (près de 100 participants) nous a permis d’avoir une vivion assez complète de la mise en place du socle sur l’académie.
L’obligation de validation pour les élèves de troisième cette année a donné lieu à des débats et force est de constater que les situations sont d’un contraste saisisssant non seulement entre les établissements mais aussi entre les matières représentées. Une conclusion s’est assez vite imposée : l’impossibilité de parvenir à un résultat satisfaisant, tant la logique du socle lui-même pose problème aux collègues.
Cette logique, Bruno Mer s’est attaché à la decrypter assez longuement et
à la mettre en perspective par rapport à l’ensemble des réformes mises en oeuvre à l’école.
Il a démontré la vision réductrice des savoirs véhiculée par le socle mais aussi la logique de tri social qu’il implique. L’exemple des collègues classés RAR (ou CLAIR) a été sur ce point très éclairant, avec des élèves cantonnés au seul socle et ne bénéficiant absolument plus d’une culture englobante à travers les programmes nationaux.
Sur le livret de compétences (LPC), cette forme d’évaluation pose de nombreux problèmes :
– Disparité des items qui introduit une grande subjectivité
– Compétences trop générales
– Jugement sur la peronne elle-même ("Avoir un comportement responsable")
Caractère définif de la validation ...
Ainsi, l’approche par compétences apparaît de plus en plus comme une grande illusion et c’est d’ores et déjà la « course à la croix » qui s’est engagée devant les pressions de plus en plus forte de la hiérarchie. De plus, elle élude les questions essentielles liées à l’apprentissage et au sens de ceux-ci pour les élèves, questions qui sont au centre des enjeux pour le collège aujourd’hui.
De plus, le socle et le livret de compétences constituent un dynamitage du collège en général. Celui-ci perd de son sens et de son identité dans cette logique. Le projet avancé d’une école du socle, du primaire jusqu’à 16 ans nie l’identité du collège et donc la pertinence de matières clairement identifiées qui construisent une culture commune.
C’est une tentative de primarisation du collège dans une vision passéiste de l’école où seule une élite serait destinée à atteindre un haut niveau d’études, les autres étant condamnés à répéter inlassablement les éléments basiques d’un « kit de survie » à travers des micro- tâches censés leur donner un minimum d’employabilité dans un marché du travail précarisé.