Une grève majoritaire dans les collèges et les lycées, des cortèges intersyndicaux Fonction Publique dans lesquels les personnels de l’Éducation nationale étaient nombreux, voire les plus nombreux, donnant une très bonne visibilité à nos revendications… Incontestablement, la journée de grève du 5 décembre a été une réussite, reconnue comme telle, qui doit nous inciter poursuivre la construction d’un mouvement d’ampleur et durable.
Avec des taux de grévistes de plus de 53% dans le Second degré dans l’académie, la profession a clairement exprimé sa colère et son indignation devant la dégradation des conditions de travail et les mesures vexatoires prévues dans le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale (PLFSS), suspendues - pour le moment - avec la démission du gouvernement, malgré l’incertitude de la situation politique issue de l’adoption de la motion de censure du gouvernement la veille. Celle-ci n’a pas entamé la détermination de la profession : les personnels des collèges et des lycées ont été fortement impliqués dans la grève du 5 décembre, et certains établissements, notamment en collège où se déploie dans le plus grand chaos le « Choc des Savoirs », ont dépassé les 80% de grévistes. D’autres, ce sont des vies scolaires fermées, voire des directions qui sont entièrement en grève.
La profession a exprimé son attachement à la Fonction Publique et au respect des statuts et des valeurs du Service Public. Elle attend des actes forts :
– la fin des mesures et propos vexatoires (mesures de G. Kasbarian sur les 3 jours de carence par exemple) ;
– des hausses de salaires pour rattraper le pouvoir d’achat perdu (-15 % depuis 2017), le retour de la GIPA (dispositif individuel de maintien du pouvoir d’achat) en voie de suppression pour 2025 alors que la forte inflation constatée depuis 2020 aurait permis de verser à de très nombreux ses collègues un rattrapage partiel des pertes subies, l’amélioration des carrières, et notamment des milieux et fins de carrières ;
– des moyens suffisants pour exercer les missions et faire vivre le Service public, là où les orientations qui avaient présidé à l’élaboration du projet de budget 2025 continuaient de passer à côté des urgences de l’École publique (4000 suppressions de postes prévues).
Inscrire un rapport de force de haut niveau dans la durée... et le continuer à le construire, dès maintenant
La chute du gouvernement Barnier et les choix à venir du président de la République ne régleront probablement rien sur le moyen terme. La profession et les agent
es de la Fonction publique devront nécessairement inscrire leur mobilisation dans la durée, pour maintenir un rapport de force permettant des inflexions politiques favorables à la conception de la Fonction publique que nous défendons, ou le soutien à ces politiques. C’est pourquoi la réussite de la journée du 5 décembre appelle des suites immédiates.C’est pourquoi le SNES, avec la FSU, appelle à poursuivre la mobilisation, y compris par la grève, dans le cadre d’une nouvelle journée nationale d’action le 12 décembre. Il appelle à des formes de mobilisations locales décidées collectivement, pour convaincre les indéci
es de s’engager derrière les intersyndicales que le SNES et la FSU s’attachent à construire les plus larges possibles, et pour s’adresser à l’opinion publique.Poursuivre ensemble pour gagner !
Le SNES-FSU soutient les actions (actions locales, rassemblements, grèves) du début de semaine, et appelle à une journée nationale d’action jeudi 12 décembre, y compris par la grève, pour nos salaires, nos métiers et l’École publique. Cela s’inscrit dans l’appel intersyndical Fonction publique de la FSU, la CGT et Solidaires :