Si la lutte contre le harcèlement scolaire doit fait partie de priorités au sein de l’éducation nationale, elle méritait mieux que les annonces tardives d’un dispositif dont les personnels vont avoir encore du mal à s’emparer.
La journée nationale de lutte contre le harcèlement du 9 novembre prochain doit ainsi s’organiser autour de deux heures banalisées dans chaque établissement, entre le 9 et le 15 novembre, pour pour faire remplir à tous les élèves de collège et lycée un questionnaire anonyme visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire au cours d’un temps dédié.
Mais les modalités d’organisation risquent de générer, sur le terrain, des difficultés liées à l’improvisation vu les délais de transmission de l’information réduits, ou des injonctions maladroites, pour respecter la commande politique. Sans parler des difficultés d’exploitation concrète des réponses anonymes.
Pour le SNES-FSU, la lutte contre le harcèlement est nécessaire et urgente. Mais elle doit dépasser les effets d’annonces, les dispositifs décrétés dans l’urgence : l’efficacité de la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire doit reposer sur des collectifs de travail, dans le respect des qualifications et des métiers, avec des équipes pluri- professionnelles au complet, des équipes qui doivent être renforcées, formées et qui disposent du temps de concertation nécessaire à une problématique si lourde : il n’est pas possible de faire l’impasse sur les moyens humains nécessaires pour combattre ce fléau.
Combien d’établissements scolaires sont sans CPE, sans infirmière, sans assistante sociale sans psychologue de l’éducation nationale ? Combien d’élèves sont à prendre en charge au quotidien pour chaucun.e de ces collègues ? Combien d’établissements sont en manque d’AED en nombre suffisant pour assurer toutes les missions de vie scolaire ? Où trouver le temps pour travailler en équipe pluri-catégorielle et pluridisciplinaire quand la charge de travail explose de toutes parts ?
Pour le SNES-FSU, faute de moyens réels, le plan interministériel de lutte contre le harcèlement risque d’apparaître comme un simple plan de communication, laissant les collègues démuni-es.