La préparation de rentrée dans l’académie de Toulouse atteint des niveaux de complexité rarement atteints dans notre académie.
Les contraintes budgétaires, que nous dénonçons depuis des mois, amènent le rectorat à procéder actuellement à des redéploiements plus ou moins anticipés, en raison d’une gestion qui se fait désormais à l’élève près, pour optimiser les moyens disponibles en fonction des remontées du terrain.
Le principal problème est que celles-ci sont fluctuantes, et qu’une arrivée tardive d’un élève, ou au contraire une inscription de moins, sont désormais de nature à bouleverser les structures.
Pour les collègues, cela signifie concrètement des Conseils d’Administration qui se tiennent de plus en plus tard (certains sont programmés le 11 juillet ...) pour avis sur l’utilisation de dotation, avec comme conséquences des répartitions de service à faire et refaire (certains établissements en sont à la sixième version, sans garantie que cela ne change plus). Un nombre inhabituel d’établissements font part d’informations non stabilisées, à une période où les choses sont normalement calées, des classes plus chargées dans beaucoup plus d’endroits que prévu, des tensions entre équipes et CE : bref, des établissements sens dessus-dessous.
Les retours des départements montrent les difficultés auxquelles l’administration rectorale est confrontée, au point d’être parfois tentée de reprendre la mains sur les arbitrages départementaux, bien entendu sans nouvelle consultations des CTsD.
Quelques exemples éloquents sur les risques qui planent de plus en plus nettement sur la rentrée :
– Des classes de collège à plus de 30 élèves, parfois au delà de 31, avec des ouvertures de classe à la marge, sans financement complet des horaires réglementaires, ce qui obligera à renoncer en catastrophe aux rares dédoublements ou options qui persistaient encore.
– Des DSDEN qui renoncent à de ouvertures de classes nécessaires (et parfois en nombre significatif) ne sont pas toujours en capacité de fournir les listes des ajustements aux EPLE, en raison d’arbitrages qui doivent désormais être pris au niveau académique, en déplaçant des moyens d’un département à l’autre, au gré des inscriptions. On peut s’attendre à des ajustements décidés durant l’été, avec les conséquences sur les affectations des TZR, des contractuels, etc.
– Des prévisions d’orientation qui déjouent les pronostics, notamment en fin de troisième et de seconde, notamment entre voie générale et voie professionnelle, entraînant là aussi des fermetures de classes jusque dans d’autres départements pour pour financer les structures créées en urgence. Des élèves restent pour le moment sans solution d’affectation, et la création de classes de STMG semble être la solution pour les affecter ... comme on l’a déjà connu par le passé.
– Une sous-estimation du nombre d’élèves à accueillir dans des établissements qui ouvrent à la rentrée, avec des effets mal maîtrisés sur les autres établissements du secteur. On voit ainsi passer de drôles de petites annonces pour rechercher des volontaires sur des affectations provisoires, après mouvement Intra, tandis que certaines mesures de carte scolaire trop nombreuses ont inutilement dégarni des établissements... en faisant perdre leur poste à des collègues !
– Des retours de scolarité de l’enseignement privé - dont on peut se féliciter - mais qui ne s’accompagnent évidemment pas du transfert des moyens qui le devraient. Certains établissements vont jusqu’au conflit larvé entre eux en refusant de scolariser des élèves qu’ils renvoient vers d’autres du même bassin.
– Des fermetures d’options, ou de Spécialités en dessous de 10 élèves, y compris lorsqu’il s’agit de Spécialités rares, liées à l’identité de certains lycées. Sans parler de montage scabreux, consistant ici ou là à mélanger les effectifs de Première et de Terminale dans certaines Spécialités (NSI, HLP, ...) pour gagner des heures précieuses...
– L’impossibilité de proposer le redoublement à des élèves qui en tireraient bénéfice, y compris lorsque les familles le demandent, voire même les redoublements de droit en Terminale en cas d’échec au baccalauréat.
Le tout en passant sous silence la difficulté à trouver des personnels pour assurer les heures devant les élèves : la rentrée s’annonce très difficile !