A la suite de plusieurs articles parus dans la presse locale, puis nationale, le SNES-FSU 31 tient à apporter son éclairage sur des pratiques qu’il condamne.
Mardi 17 mai, La Dépêche du Midi publiait et mettait en avant sur son site internet un article au titre accrocheur : « radicalisation en milieu scolaire ». Depuis, elle a employé à nouveau ces termes pour revenir sur ce qui n’est qu’un incident, déjà vieux d’un mois : des élèves quittent un cours de musique au prétexte du ramadan. L’article précise à l’intention des adeptes du grand remplacement et autres théories complotistes, que la plupart des élèves impliqués ne sont pas musulmans. Mais il reste son titre sensationnaliste.
Il s’agit en réalité d’un incident mineur, d’un groupe d’ados qui remet en cause un cadre pédagogique en se saisissant de n’importe quel prétexte pour faire un coup d’éclat. C’est d’ailleurs ce qu’affirme notre collègue du collège cité dans l’article. Le recteur lui-même affirme que l’incident est clos, et confirme qu’il a été traité comme il se doit par les équipes pédagogiques.
C’est la première chose que nous retenons pour notre part : nos collègues et toutes les équipes qui concourent à la mission d’éducation dans ce collège ont réagi, et agi, en professionnels, dans le cadre institutionnel, et selon les procédures normales.Nous nous interrogeons donc sur les intentions journalistiques qui ont abouti au choix de ces titres provocateurs et racoleurs, en contradiction flagrante avec la réalité. Ils ont évidemment immédiatement eu une certaine résonnance, largement alimentée par celles et ceux qui, notamment à l’extrême-droite se sont évidemment empressés de reprendre pour argent comptant ces titres et le fantasme d’une radicalisation islamiste des élèves.
Le collège des Chalets souffre, comme l’ensemble des établissements scolaires, dans lesquels les incidents sont de plus en plus difficiles à gérer, par manque de personnels. Les difficultés pédagogiques se multiplient, aussi. Pourtant, le mal qui ronge tous les établissements, ce n’est pas la radicalisation religieuse des élèves, mais la politique éducative ultra-libérale des gouvernements successifs, et en particulier du ministre sortant, et surtout l’instrumentalisation d’incidents quand ils surviennent.
Au collège des Chalets, près de 600 élèves sont scolarisés dans les locaux qui dépassent leur capacité d’accueil, alors qu’ils n’étaient que 475 quelques années plus tôt. Les classes à 30 élèves, et la chute du taux d’encadrement pédagogique, dégradent le climat scolaire, et détruisent, là comme ailleurs, les possibilités de construire des relations éducatives saines entre personnels, élèves et familles.
C’est ce mal qu’il faut prendre à la racine. Le SNES-FSU 31 est bien déterminé à le combattre, comme il est déterminé à dénoncer les raccourcis et les travestissements de la réalité qui n’ont que pour seul objectif de faire le buzz pour faire vendre du papier.