Ce mardi 26 janvier, le SNES-FSU appelait à la mobilisation des personnels du Second degré.
A midi, la section académique du SNES-FSU Toulouse relevait que 41,4 % des professeurs, Conseillers Principaux d’Education (CPE), Psychologues de l’Education Nationale (PsyEN), Assistants d’Education (AED, Assistants aux Elèves en Situation de Handicap (AESH) sont en grève aujourd’hui. C’est un chiffre très significatif dans un contexte de mobilisation rendu plus complexe par la crise sanitaires et ses impacts.
Ce taux de grévistes est relevé sur un échantillon de plus de 1.500 personnels attendus sur leurs lieux de travail, dans près de 50 établissements sur 400.
La mobilisation est particulièrement importante en collège (45%), grand oublié des annonces de J.M. Blanquer depuis des mois, notamment sur le plan sanitaire, et qui devra accueillir à la rentrée prochaine l’essentiel des 2250 élèves supplémentaires de l’académie, grâce à des moyens opportunément prélevés sur les lycées par les effets de la réforme du lycée (38% de grévistes aujourd’hui).
Plus personne parmi les personnels ne croit les annonces du Ministre sur une revalorisation tellement « historique » que 69 % des personnels n’en verront pas la couleur en 2021. Même la prime d’équipement, dont il a annoncé le versement fin janvier ne sera pas versée à nos collèges : soit qu’ils en soient exclus par le Ministre (CPE ou Documentalistes), soit que son versement soit différé à une date inconnue à ce jour.
Dans les collèges et les lycées, les effets des suppressions d’emplois annoncées (-55 postes pour notre académie) pour la rentrée 2021 se concrétiseront par des classes de plus en plus souvent au-delà des 30 élèves en collège, ou par une restriction de l’offre de formation (Enseignements de Spécialités qui ne seront plus proposés aux élèves, options artistiques ou des LV3, moins de possibilités de travail en petits groupes). Ce n’est pourtant pas ce dont on besoin les élèves, dont les apprentissages sont fortement perturbés par la situation sanitaire depuis qui sévit bientôt un an.
Les personnels des Vies scolaires, mobilisés depuis le 1er décembre sont abandonnées, le rectorat n’ayant pas consommé les moyens supplémentaires dont il disposait pourtant jusqu’au 1er février : les AED et AESH seront toujours maintenus dans une inacceptable précarité, et en sous-effectifs chroniques.
Face à ces perspectives, dessinées par un ministre qui répète à l’envi que « l’école est fondamentale pour les enfants » mais qui lui refuse les moyens de faire face à la situation démographique et sanitaire, la colère des personnels est grande. Elle s’est exprimée aujourd’hui dans la rue des chefs-lieu de département de l’académie : 2.000 personnes étaient dans les rues de Toulouse ce matin par exemple, soit un enseignant du département sur 7.
Le ministre doit entendre l’épuisement des collègues sur le terrain et leur colère, plutôt que de s’enfermer dans un déni de réalité qui ne fait que creuser, chaque jour un peu plus, un gouffre avec les personnels.