Au cours ce lundi éprouvant, où il nous a fallu imposer des conditions d’un hommage digne à notre collègue assassiné Samuel Paty, que la décision du ministre vendredi dernier avait pour effet de saborder, nous nous sommes toutes et tous retrouvé-e-s, avec nos élèves, dans un contexte des plus compliqués. Le SNES-FSU, avec d’autres organisations syndicales, a été à l’initiative d’une expression publique dimanche soir, par un communiqué de presse académique, sur cette réalité.
Cette expression, tout comme les prises de position dans la presse locale que nous avons pu faire ces derniers jours, ne règlent pas les difficultés qui sont devant nous, et ne suffiront pas, à elles seules, à sensibiliser l’opinion publique à la réalité du « protocole sanitaire renforcé » que le ministre dit mettre en place dans nos établissements. Il en va pourtant de nos conditions de travail et de la qualité de notre présence auprès des élèves.
Le mot d’ordre du SNES-FSU est clair : ouverture des établissements pour éviter de répéter la catastrophe pédagogique du printemps dernier, mais pas au prix de la santé des personnels, des élèves et de leurs familles. A l’heure où la population de notre pays se voit imposer un nouveau confinement, ne laissons pas les établissements scolaires saper les sacrifices consentis. Il en va de notre santé personnelle à toutes et tous, et de celle de nos concitoyens.
– débattre des moyens d’imposer localement le renforcement effectif du protocole dans les établissements et de dénoncer toutes les situations problématiques ;
– exiger la communication claire, transparente et régulière aux personnels de la situation sanitaire au sein de l’établissement, dans le respect du secret médical (statistiques anonymisées) ;
– exiger la mise en place, d’ici au 9 novembre d’une réduction des effectifs, sur la base de l’organisation d’une réduction de moitié des effectifs des classes : demi-groupes ou modalités réduisant les effectifs accueillis dans les établissements (nous rappelons à ce sujet que c’est qui est normalement prévu par les propres recommandations du Ministère en cas de « circulation active du virus », situation qui paraît malheureusement atteinte partout) ; voir motion en fin d’article ;
– exiger en cohérence les nécessaires aménagement de programmes au plan national, et le report à la fin de l’année des Evaluations Communes de janvier en lycée, le moratoire sur les certifications type PIX ;
– exiger la reconnaissance de la situation des personnels fragiles conformément aux dernières dispositions prises et obtenues par le SNES-FSU ;
– exiger la tenue de temps banalisés pour organiser la rotation des élèves, sans recourir à un montage qui conduirait à mener de front activité en présentiel et à distance (des établissements les ont d’ores et déjà obtenus, d’ici la fin de la semaine) ;
– organiser la prise de contact avec les parents d’élèves (à l’occasion des CA par exemple), pour dénoncer ensemble la réalité trompeuse du « protocole renforcé » et peser sur le ministère et les collectivités territoriales ;
– rédiger des motions qui vont dans le sens de nos revendications : en CA, à destination des parents d’élèves, sur les registres Santé Sécurité au travail (les avis et alertes du conseil scientifique pour limiter l’ampleur de la deuxième vague de l’épidémie sont un point d’appui utile) ;
– mettre en débat la possibilité d’une grève nationale massive rapide si nos revendications ne trouvaient pas de débouché d’ici le 10 novembre.
Parce que dans ce contexte sanitaire, mais de façon plus générale pour un travail plus efficace avec les élèves, il y a urgence à diminuer les effectifs dans toutes les classes, le SNES, avec la FSU, et une très large intersyndicale, à laquelle se sont associés la FCPE et l’UNL, a interpellé le ministre pour réaffirmer que la situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées et pour demander de procéder de toute urgence au recrutement de personnels.
Un préavis de grève est déposé semaine après semaine au plan national par le SNES-FSU.
Pensez à nous communiquer, ainsi qu’aux S2, tout ce qui est produit localement et les actions symboliques envisagées aux abords des établissements, pour nous permettre de médiatiser l’action locale. Des outils seront fournis en ce sens sur le site académique au plus vite.
En cette période, il nous faut insister sur le fait que l’action syndicale et collective paye :
– ainsi, dans de nombreux établissements, les personnels ont réussi à imposer les conditions d’un hommage digne à Samuel Paty, malgré les interdictions faites aux Chefs d’établissement de repousser hier l’accueil et la prise en charge des élèves ;
– sur le plan sanitaire, rappelons par ailleurs, la pression mise sur le ministère à la sortie sur les masques DIM traités au zéolithe d’argent qui avaient été distribués l’a conduit à les retirer de la circulation et à les remplacer partout par des masques CORELE dès hier (n’hésitez pas à nous alerter très rapidement si ce n’était pas le cas)