Le gouvernement fait face à une contestation enracinée, durable et qui s’élargit pour s’opposer à de nombreux domaines de son action. La question de retraites est évidemment centrale, mais dans tous les services publics, les personnels se mobilisent sous des formes variées, signe que les politiques de casse du Service public, des statuts de ses agents et de mise au pas ne passent pas. L’éducation n’est pas en reste, avec la contestation de la réforme du baccalauréat, entre autres.
Partout c’est la même logique qui est à l’œuvre : celle de la remise en cause du pacte social passé entre la nation et celles et ceux qui ont reçu mission de la servir. Partout, la même pénurie de moyens qui dégrade les conditions de travail, la même volonté d’économie sur les salaires, le même mode de management autoritaire qui nie les métiers et les professionnalités, le même mépris pour les personnels dont les garanties collectives sont attaquées par le développement de la précarité et le recul du paritarisme.
La réforme des retraites procède de la même logique : celle de l’appauvrissement programmé des personnels ; de l’insécurité quant à sa retraite, débouché légitime d’une carrière passée à servir l’intérêt général ; l’individualisation et la marchandisation des « solutions » financières que chacune et chacun pourra – ou pas – se construire ; la rupture du contrat moral entre la nation et les agents du service public d’éducation, par la remise en cause du code des pensions, et son corollaire : le calcul de la pension sur le meilleur salaire d’une carrière, par ailleurs dévalorisée et à sa rémunération largement insuffisante.
Le gouvernement a tenté, par des manoeuvres grossières, d’imposer son projet inégalitaire, entre les femmes et les hommes, entre les individus, entre les générations. Son projet réduit considérablement le montant de nos pensions (de 300 à 900 € mensuels), et insécurise chacune et chacun d’entre nous quant à son avenir. Notre ministre tente de convaincre avec la maigre carotte d’une revalorisation, insuffisante dans son périmètre et dans son montant, aux contreparties inacceptables en termes de conditions de travail et de dénaturation de nos métiers (remise en cause des vacances, de la formation initiale, des missions liées, etc.). Le Premier ministre a cherché à diviser les générations, avec le vrai-faux recul sur l’âge-pivôt, qui masque mal l’instauration pour toutes et tous d’un « âge d’équilibre », paramètre applicable à presque toutes les générations, et dont les économistes, repris par la presse, confirment qu’il peut conduire à travailler au-delà de 65 ans pour parvenir à une retraite sans décote.
Le nouveau régime n’a plus rien d’universel tant les dérogations y sont déjà nombreuses, mais il cause toujours, pour les personnels du 2d degré, des dégâts considérables.
Les actions se sont multipliées ces dernières semaines, conduisant le gouvernement à accélérer le tempo, toujours sans convaincre. Vendredi 24 janvier, le projet sera présenté en Conseil des Ministres, marquant une nouvelle date-clef d’un processus qui sera encore long.
Faisons, toutes et tous ensemble, de cette journée une grande journée de mobilisation, et imposons nos revendications dans le débat :
pas de retraites par points, pas de contreparties à la revalorisation !
Le gouvernement a été surpris de la mobilisation du 5 décembre, qu’il n’avait pas prévue ni anticipée. Faisons en sorte que vendredi 24 janvier marque une nouvelle fois les esprits.
Soyons toutes et tous en grève, et dans les cortèges FSU des manifestations départementales pour redire que nous n’acceptons pas ces projets !
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