A ce jour, près de la moitié des lycées de généraux et techologiques de l’académie sont fortement mobilisés pour dénoncer les conditions désastreuses dans lesquelles les élèves sont appelés à passer, à partir du 20 janvier, les Epreuves Communes de Contrôle Continu (E3C), instaurées dans le cadre du nouveau Baccalauréat voulu par le Ministre Jean Michel Blanquer. Ils ont écrit au recteur, pour demander des conditions de passation normales pour un examen national, et dénoncer ce qui ressemble de plus en plus à une masacarde, sans obtenir de réponses (voir les courriers sur notre site)
A ce jour, de nombreuses difficultés n’ont pas été levées, et chaque jour qui passe en ajoute de nouvelles : après une ouverture trop tardive de la Banque Nationale des Sujets – qui n’a pas permis aux collègues d’adopter les progressions en lien avec les sujets proposés –, la non-sécurisation de ces sujets – qui circulent en tout ou partie probablement depuis plus d’un mois, les erreurs d’énoncé dans les sujets, etc. la coupe est pleine. Même les syndicats de chefs d’établissement, traditionnellement réservés dans leurs expressions, parlent ouvertement de “risque de catastrophe industrielle” en évoquant les E3C…
Devant l’amateurisme du Ministère de l’Education nationale dans ce dossier, que le SNES-FSU dénonce depuis trois mois, de très nombreuses équipes de collègues ont été dans l’incapacité de choisir des sujets permettant une évaluation sérieuse, adaptée à leurs élèves et aux apprentissages déjà réalisés. Le Ministre fait le choix d’ignorer les problèmes, comptant sans doute, comme en juillet dernier au moment des Jurys de Baccalauréat, masquer les errements de cette session par l’octroi de notes dénuées de fondement afin de ne pas pénaliser les élèves : les commissions de traitement statistique des notes déjà attribuées (nouveauté de ce baccalauréat, qui revient à dessaisir les correcteurs de leur évaluation postérieurement à celle-ci, sans leur demander leur avis) sont un outil bien pratique pour cela, au mépris de la valeur du diplôme.
Le SNES-FSU a souhaité interpeller, avec une intersyndicale du Second degré complète (SNES-FSU, SNEP-FSU, SE-UNSA, UNSA Education, SGEN-CFDT, SNFOLC, CGT Educ’Action, Sud Education) et associant les parents d’élèves de la FCPE, le Recteur à l’occasion d’une audience.
Ce dernier n’a pas, à ce jour, jugé utile de les recevoir. C’est pourquoi, prenant acte du refus de tout dialogue sur ce sujet,
le SNES-FSU appelle les collègues des lycées à se rassembler Mercredi 15/01/20, devant le Rectorat de Toulouse, à partir de 14h30, pour exiger une nouvelle fois l’annulation des épreuves de janvier-février.
Le SNES-FSU appelle en tout état de cause les collègues à décider collectivement des moyens d’action pour éviter l’explosion annoncée de la réforme du baccalauréat à l’occasion des E3C : refus de choisir des sujets ne conrrespondant pas à une évaluation honnête des élèves, grève des surveillance. Il met en débat les suites de cette action avec les collègues. Le Ministre a jusqu’ici toujours refusé de voir la réalité, s’obstinant à maintenir les E3C en dépit de la réalité du terrain ; il portera seul la responsabilité des dysfonctionnements à venir.
Toulouse, le 14/01/20