Depuis quelques semaines, se multiplient les expressions contre les réformes Blanquer, et plus spécifiquement celle du lycée. Considérant qu’elle est particulièrement dangereuse pour leurs élèves, et refusant d’endosser la responsabilité de conseils inadaptés dans le cadre d’une réforme faite pour répondre à la logique de sélection du supérieur incarnée par le dispositif Parcoursup et par la loi ORE, de nombreux professeurs principaux de lycée ont fait le choix de renoncer à cette fonction particulière et ont rendu public leur démission afin qu’une prise de conscience plus large se fasse sur les enjeux d’une réforme qui est majoritairement refusée.
Vous trouverez ci-dessous l’appel de ces professeurs principaux à être rejoints dans leur démarche.
Le lundi 11 février 2019
Le mercredi 06 février 2019, une centaine d’enseignants de l’académie de Toulouse ont remis à Mme Laporte, DASEN Haute Garonne, leur démission de leur fonction de professeur principal. Ces démissions étaient accompagnées de lettres de soutien signées par plusieurs centaines de leurs collègues qui indiquaient, en outre, qu’ils refuseraient d’assurer une fonction de professeur principal à la rentrée 2019.
Depuis des mois, les syndicats enseignants, les fédérations de parents d’élèves, les conseils d’administrations des lycées et les associations de spécialistes disciplinaires alertent le ministère du désastre vers lequel nous dirige la réforme du lycée imposée par M. Blanquer.
Le rejet massif des programmes par le Conseil supérieur de l’éducation en décembre, les oppositions des représentants des enseignants dans les différents comités techniques ou les nombreux communiqués de presse de la FCPE et des différents APMEP, APHG, APSES, etc... n’auront pas convaincu le ministre de revoir sa réforme et d’entamer un dialogue avec les différents intervenants de l’Education Nationale.
Aujourd’hui, nos élèves de seconde doivent se positionner sur des choix de spécialités qui vont conditionner leur orientation future. Leurs professeurs principaux doivent les guider alors que l’information est parcellaire et contradictoire : Quelles seront les attentes de l’enseignement supérieur ? Comment aider un élève qui ne sait pas ce qu’il veut faire ? Que dire des mathématiques en première (très exigeantes en spécialité et absentes du tronc commun) ?
Comment assurer à nos élèves que les spécialités annoncées seront bien dispensées dans les établissements alors que la carte n’est stabilisée nulle part (puisque conditionnée à terme par les effectifs et les contraintes budgétaires) ? Comment donner une information précise sur les programmes alors que les documents d’accompagnement ne sont pas disponibles et ne devraient pas l’être avant l’été ? Que dire du baccalauréat dont le cadrage des épreuves est encore inconnu à ce jour, alors que les premières évaluations sont prévues pour janvier 2020 ?
A l’heure des beaux discours sur le dialogue social, sur la nécessité de former les générations futures aux défis gigantesques qui les attendent ou d’un service public d’éducation plus juste et plus proche des usagers, M. Blanquer impose une réforme envers et contre tous sans jamais prendre en compte les réalités du terrain.
Aujourd’hui, les enseignants ne peuvent pas faire leur travail correctement alors qu’on leur demande d’assurer la promotion d’une réforme précitée qu’ils réprouvent.
En démissionnant, les professeurs principaux de Toulouse, se refusent à porter la responsabilité du désastre annoncé. Ils appellent leurs collègues à les rejoindre.
Une nouvelle remise collective de démissions d’enseignants de leur fonction de professeur principal sera organisée vers le 20 février au rectorat de Toulouse.
Si vous souhaitez contacter le collectif des établissements mobilisés, contactez nous