Le boycott, porté par le SNES-FSU, a été unanime de la part des 4 organisations syndicales représentatives siégeant au Comité Technique Académique (FSU, UNSA Education, SGEN CFDT, FNEC-FP-FO).
La précipitation et le passage en force dans la mise en place de la réforme contestée du lycée général se poursuivent. Le Ministre de l’Education Nationale, qui souhaite accélérer le processus de mise en place de cette réforme que n’acceptent ni les professeurs, ni les lycéens ni leur parents, a promis la publication “avant les vacances” de l’offre de formation en Première dans tous les lycées.
Dans notre académie, la Rectrice a donc convoqué pour aujourd’hui un Comité Technique Académique, en ne respectant ni les délais, ni les formes de sa convocation. Pire, pour le groupe de travail préparatoire, pourtant programmé de longue date pour mardi 18 décembre à 9h, les documents de travail n’ont été fournis aux organisations syndicales que la veille à 17h40. Il s’agit du document fixant les autorisations d’ouvertures des nouvelles Spécialités du Lycée Blanquer, et qui concerne donc les 73 lycées publics de l’académie accueillant des élèves de la voie générale. Dans ces conditions, le groupe de travail n’a pu aller très loin dans ses travaux. Nous avons toutefois pu produire une première analyse des orientations académiques de la Carte des enseignements de Spécialité de la classe de Première, sans entrer dans le détail des mesures envisagées.
Le SNES et la FSU ont dénoncé à l’occasion de ce boycott la volonté, manifestée à de multiples reprises par le Ministre, de passer en force pour imposer cette réforme, au mépris des protestations et avertissements qui se multiplient dans les diverses instances de concertation, quand notre pays connaît une situation politique et sociale qui s’éloigne chaque jour un peu plus d’une démocratie apaisée. Les conditions du dialogue institutionnel normal, non réunies dans notre académie, en sont une nouvelle illustration. Le Comité Technique Académique est reconvoqué pour demain matin, dans des délais toujours incompatibles avec le fonctionnement normal des instances de concertation de l’Education nationale.
Sur le fond, le SNES-FSU reste opposé, avec les collègues, à la réforme du lycée, et en demande le retrait car elle consacre une logique de baisse de l’investissement éducatif, accroît les inégalités entre élèves et établissements, et renvoie à la responsabilité personnelle des élèves et des familles de cursus de formation incomplets qui bloqueront l’accès à certaines formations du supérieur. Compte tenu du degré d’impréparation de notre ministère, et dans l’urgence, il demande instamment que la réforme ne soit pas mise en œuvre à la rentrée 2019 : les moyens, les structures, les programmes, rien n’est prêt, ni correctement anticipé.
En ce jour d’ouverture de la plate-forme Parcoursup, qu’il dénonce depuis un an et dont on a vu les dégâts cet été, le SNES-FSU rappelle que la réforme du lycée, du baccalauréat et des poursuites d’étude vers le supérieur, forment un tout cohérent, qui fait fi des besoins et des attentes des élèves, de leurs familles, et des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation du Second Degré, notamment en renforçant les déterminismes sociaux et géographiques.
Toulouse, le 19/12/18 à 10h00