Le SNES-FSU a participé le 18/12 au Groupe de Travail préparatoire au Comité Technique académique du 20/12 chargé de se prononcer sur la carte des enseignements de spécialité.
Nous tenons tout d’abord à préciser que ce groupe de travail, dont nous avions demandé depuis le mois d’octobre la tenue, a été déprogrammé plusieurs fois avant d’être réuni. Les documents préparatoires à la tenue du groupe de travail, convoqué à 9h, nous sont parvenus la veille à 17h40. On imagine dans ce contexte les possibilités de préparation qui ont été les nôtres ! La convocation du CTA 48 heures après laisse présager de l’ampleur des évolutions possibles pour répondre à nos remarques…
Sur la forme, le projet de carte se borne, pour les classes de Première, à :
– offrir dans tous les établissements (à une exception près) les 7 enseignements de spécialité « standards » (Humanités, littérature et philosophie ; Histoire géographie, géopolitique et sciences politiques ; Sciences économiques et sociales ; Mathématiques ; Physique-Chimie ; Sciences de la Vie de la Terre ; Langues, littératures et culture étrangère Anglais)
– préserver l’existant en affichant des implantations d’enseignement de Spécialités plus rares correspondant généralement à l’offre de formation déjà existante dans les établissements.
Une carte qui sauvegarde et rassure ? Loin de là, car cette carte, n’est, en l’absence de considérations sur les moyens, qu’une carte théorique et virtuelle, à moyen terme, voire court terme.
La question du financement : aucun engagement !
Nous n’avons aucune visibilité sur les financements des enseignements de Spécialité (nombre de groupes financés, seuils d’ouverture ou de maintien, etc.) ni sur les souhaits des familles, faisant peser le risque de devoir :
– soit adapter, en cours de préparation de rentrée, la carte aux vœux des familles en tenant compte de ce qui aura été financé et pourvu en postes.
– soit faire évoluer les voeux des familles pour coller à une carte plus réduite tenant compte des financements.
Dans ce cadre, la carte fixe simplent la listes des Spécialités pouvant être proposées aux élèves, sans aucune garantie d’ouverture réelle ni de pérennité d’ici à la prochaine rentrée, ni sur les prochaines années.
La variété des spécialités affichées (près de 10 en moyenne par établissement) risque de se traduire le plus souvent par l’impossibilité d’assurer des dédoublements, compte tenu des financements réduits (marge horaire de 8h par classe de Première).
La question de l’égalité d’accès : des effets en trompe-l’oeil !
Les spécialités Langues, littératures et culture étrangère Espagnol et Allemand ne sont pas implantées dans tous les bassins, ni même parfois dans tous les départements. La spécialité Langues, littératures et culture étrangère Italien ne serait proposée que dans 3 départements. Nous avons demandé qu’un effort soit fait en ce sens, afin de garantir une offre égale sur tout le territoire académique. Il est à noter sur les Langues que le rectorat a bien précisé qu’il ne serait pas possible pour un élève de suivre deux spécialités Langues, littératures et culture étrangère quand bien mêmes ces deux enseignements de spécialité seraient proposés dans son établissement.
Nous avons relevé et dénoncé quelques cas de Spécialités ouvertes dans le Privé, sans être proposées dans le Public. La réponse qui est faite est que cela correspond à l’existant... Ce n’est pas une réponse satisfaisante pour nous, la carte pouvant justement permettre de revoir cet état de fait, pour garantir à tous les élèves qui le souhaitent de suivre leur scolarité dans un établissement public.
Des possibilités de mutualisation entre établissements sont d’ores et déjà prévues, pour le moment dans des proportions faibles. Toutefois, une augmentation de leur nombre n’est pas écartée d’ici à la finalisation de la préparation de rentrée, y compris en prenant appui sur l’offre d’établissements privés. La complémentarité public/privé sera affichée directement sur l’outil de visualisation de cette carte qui sera ouvert aux parents, mettant sur un pied d’égalité des systèmes duaux, ce que nous avons dénoncé.
Et les options dans tout ça ?
Nous avons demandé ce qu’il en était des options, des possibilités d’ouvertures, de maintien, etc... La réponse est claire : ce n’est pas un sujet pour le moment, car par définition les options sont.... optionnelles. Ainsi, toute la réflexion sur ce sujet sera conditionnée à la question des moyens encore disponibles une fois financée la carte des Spécialités, et les divers groupes. Chacun l’aura compris, ce qu’il faut craindre, c’est qu’il n’y ait pas moyen de tout financer : il faudra choisir entre des groupes d’enseignements de spécialités, ou des dédoublements, ou des options... Condition d’accès à certains enseignements, conditions d’enseignement, risquent bien d’être à géométrie variable, malgré un affichage pour le moment relativement uniforme !
Bien entendu, la logique de sélection précoce et de renoncement à certains enseignements à l’entrée en Terminale, et les implications sur les poursuites d’étude que nous contestons dans le cadre de cette réforme, restent entières.
Le SNES-FSU a rappelé à l’occasion de ce GT son opposition globale à la réforme du lycée, qui continue donc de se mettre en place à marche forcée, et sans visibilité réelle sur ses implications concrètes.
Par ailleurs, l’ouverture de la Spécialité Numérique et sciences informatiques sera conditionnée à la présence de deux collègues détenteurs de l’habilitation ISN. Compte tenu des volumes horaires dévolus à cette spécialité et des enseignements à assurer en Seconde dans le cadre de l’enseignement de tronc commun Sciences Numériques et Technologies, nous craignons qu’ils ne soient fort employés dès la rentrée et spécialisés de fait dans ces enseignements. Le SNES-FSU rappelle sa demande de création d’une agrégation d’informatique, plutôt que la pérennisation du dispositif de formation envisagé (Diplôme d’Université, proposé en urgence sur la période du 15/06/19 au 07/07/19, et formation filée sur journée banalisée en 2019/2020, sans décharge de sercice).