Le groupe de travail académique vient de terminer l’examen des vœux et barèmes pour la phase inter-académique du mouvement. Cette étape est un moment essentiel des opérations de mutation : il s’agit, au sein des instances paritaires, de vérifier et d’établir la situation et le droit de chacune et chacun au regard des actes de mutation.
Dans cette première phase du mouvement, un très important travail est conduit par les élus académiques du SNES-FSU. Nous avons pu faire corriger de nombreuses erreurs. Ces corrections ont été notamment facilitées lorsque nous disposions de votre fiche syndicale de suivi individuel : c’est un outil indispensable pour connaître précisément votre situation et vous défendre avec efficacité.
Du 27 février au 9 mars se dérouleront les Formations Paritaires Mixtes Nationales (FPMN) qui donneront un avis sur le projet de mouvement élaboré par le ministère.
Mais les très récentes déclarations devant l’Assemblée Nationale, du Ministre de l’Education nationale, M. Blanquer, concernant une réforme du recrutement et des affectations des enseignants et l’orientation plus générale que sont en train de prendre toutes les réformes (réforme du Lycée, réforme du recrutement dans le Supérieur, réforme de la formation professionnelle), inquiètent et révoltent le SNES-FSU.
Tendre vers une égale répartition de la « ressource enseignante » pour assurer sur l’ensemble du territoire un enseignement de qualité à tous les élèves est la préoccupation première de la FSU.
Le Ministre semble se diriger vers une autre logique : si les enseignants étaient recrutés localement par des chefs d’établissement qui auront à offrir des établissements plus ou moins prisés, dans des régions inégalement attractives ou une offre de formation très différente d’un bout à l’autre du pays, ce serait la consécration d’une Education profondément inégalitaire.
L’administration gagnerait en « commodité de gestion » de la « ressource enseignante » ce que les élèves y perdraient en égalité d’accès à une école de la réussite pour tous, quelles que soient leur origine sociale ou territoriale. Pour la FSU, ce serait scandaleux : sacrifier l’avenir de certains élèves et renforcer les inégalités sociales et territoriales à une gestion comptable est inacceptable !
Mettre à mal cette « ressource » ne va pas non plus aider à créer un climat propre à un échange serein entre équipe éducative et élèves au sein des établissements. Nous réitérons notre soutien aux collègues du Lycée Galiéni de Toulouse mais aussi à ceux du collège Salinis de Auch et du LP Casteret de St Gaudens.
Le Rectorat de Toulouse a décidé de refuser des temps partiels dans 12 disciplines qui sont devenues, du fait d’un manque d’attractivité du métier, déficitaires. Les concours ne font plus le plein et le nombre de postes non pourvus ne cesse d’augmenter. Au lieu de rendre plus attractif un métier extrêmement dévalorisé, de procéder à des pré-recrutements comme la FSU le demande pour permettre à des étudiants de mener leurs études jusqu’à nos métiers, M. Blanquer décide de supprimer 2600 postes offerts au mouvement !
Mais qui va remplacer ces enseignants manquants devant les élèves ? Des contractuels qui eux aussi se détournent d’un métier peu rémunéré au vu des conditions de travail qui sont les nôtres ? Le climat scolaire se dégrade, les injonctions pour mettre en place des pratiques à la mode, mais qui n’ont pas toujours fait la preuve de leur efficacité, se multiplient, la formation continue est quasi-inexistante et notre hiérarchie ne fait rien pour lutter contre la vision répandue dans la société qui nous taxe de « fainéants ». Pourtant, un nouvel enseignant sur 10 est en état de burnout dès sa 1re année d’enseignement selon une étude menée par une équipe de l’Université de Bordeaux 2. Dans l’académie de Toulouse, sans aller plus loin, 8 à 10 stagiaires de Mathématiques ont démissionné depuis la rentrée et 3 n’ont jamais pris leur poste...
Un recrutement local tel que semble l’envisager M. Blanquer ne résoudra pas ce problème. Au contraire, il va exacerber le stress et le mal-être professionnel en mettant en concurrence les établissements et les enseignants.
Le SNES-FSU condamne fermement les évolutions qui semblent se dessiner et appelle à la grève le mardi 6 Février 2018.
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