Madame la Rectrice,
Attaché au principe que l’exécution d’une mission relevant du champ de l’Etat doit être assurée par des personnels qualifiés et dans le cadre d’emplois statutaires, le SNES-FSU avait analysé le transfert de la compétence du déploiement des usages numériques et de la maintenance informatique aux collectivités territoriales à l’aune des nombreux risques (externalisation, prise en charge insuffisante, réponses inadaptées aux attentes des personnels) et avait mis en avant la nécessaire clarification concertée sur ce qui pouvait relever des compétences de l’Etat (établissements, rectorat) et de la Région et, plus largement, des collectivités locales.
C’est cette clarification sur le rôle des différents partenaires qui avait conduit à la mise en place d’une convention autour de la plateforme ENT et de des moyens d’accompagnement à sa mise en œuvre (production, formation et diagnostic).
Cette « convention cadre de partenariat pour la poursuite de la mise en œuvre de l’espace numérique de travail en région Midi-Pyrénées (ENTmip 2015-2019) dans les établissements d’enseignement du second degré́ de l’académie de Toulouse » posait un certain nombre d’engagements mutuels, dont celui d’un accompagnement de l’académie par des moyens humains spécifiques : en l’occurrence, ces « pôles d’appui » devaient être constitués d’ « un enseignant déchargé partiellement de cours pour exercer cette mission et d’un assistant d’éducation à mi-temps dédié au projet ENTmip placé sous la responsabilité́ fonctionnelle de l’enseignant ».
Ces assistants d’éducation viennent d’apprendre brutalement que leur contrat ne serait pas renouvelé. Pour le SNES-FSU, cette décision, arrêtée sans concertation, pose plusieurs problèmes :
– d’abord, elle pose la question de la prise en charge à venir des missions assurées par ces personnels, et confirme notre inquiétude première sur le fait que ces missions étaient sous-estimées. Les difficultés, relevées tout au long de l’année écoulée, à assurer la maintenance nécessaire des équipements dans les établissements, reconnues par la Région, confirme déjà notre analyse ;
– ensuite, elle traduit la volonté académique de redéployer des moyens – au lieu d’abonder en fonction des besoins - vers des vies scolaires, dont le SNES-FSU a dénoncé depuis plusieurs les dotations insuffisantes ;
– elle traduit par ailleurs une forme de mépris pour ces personnels assistants d’éducation, qui se sont investis dans leur travail, à travers parfois la mise en place de projets particuliers, et qui découvrent à la veille des vacances scolaires que leur emploi ne sera pas reconduit à la rentrée ;
– enfin, ce mépris se concrétise par le non-respect des règles régissant le renouvellement des contrats des personnels, puisque les délais de préavis et les modalités de communication du non renouvellement ne sont pas appliqués tels que le prévoient les textes réglementaires.
C’est pourquoi le SNES-FSU dénonce, sur le fond comme sur la forme, cette décision et demande au rectorat de revenir dessus afin que les personnels concernés voient leur contrat renouvelé, tel qu’initialement prévu, puisque leurs missions n’ont pas disparu.