Réuni en Congrès National du 18 au 22 mars, le SNES-FSU a décidé d’un Plan d’action continu pour refuser l’Ecole qui se met en place, notamment dans le cadre du Choc des Savoirs.
Ce plan d’action et l’ampleur que le SNES-FSU appelle à lui donner se justifie face à la multiplication des attaques contre le Second degré, cohérentes, historiques et qui engagent une transformation très profonde du Second degré :
–retour à une Ecole passéiste et ségrégative, qui consacre les inégalités sociales, les aggrave et refuse toute ambition d’émancipation pour l’ensemble de la jeunesse ;
–découplage du collège et du lycée, qui brise l’unité du Second degré, avec un DNB qui devient l’examen d’entrée au lycée général, technologique et professionnel ;
–déqualification, dénaturation des métiers et mise au pas pédagogique des professeur.es, par la mise en oeuvre de pédagogies officielles restreignant la liberté pédagogique, et par des pistes de réforme de la formation initiale qui réduisent la maîtrise disciplinaire et abaissent le passage du concours en fin de L3 (niveau jamais vu pour le Second degré) ;
–dégradations des conditions de travail, notamment en collège : emplois du temps, éclatement total du groupe classe, encadrement et standardisation des pratiques de classe ;
–instauration d’un pilotage par l’évaluation permanente des élèves, dans un contexte de tentative de mise en place d’une rémunération « au mérite » que s’apprête à instaurer S. Guérini (Fonction publique) ;
–précarisation accrue de nos métiers : enseignant.es, CPE, PsyEN, AED, AESH. Dans l’académie, le Choc des Savoirs, ce sont déjà 100 contractuels de plus !
–sous-rémunération chronique, correspondant à des métiers transformés en métiers d’exécutants et non plus de concepteurs.
Dès maintenant, construisons ensemble et dans l’unité avec l’intersyndicale et les parents d’élèves un vaste Printemps des luttes pour enrayer les projets de E. Macron, G. Attal portés par N. Belloubet !
« Choc des savoirs » (groupes, classes prépa 2de), réforme du lycée, Parcoursup…. Le modèle d’École du gouvernement du collège au lycée, vise à faire sortir de l’École publique, le plus tôt possible et à chaque étape de leur scolarité, les élèves des classes populaires. En érigeant aussi l’uniforme et le SNU au rang de priorités politiques et budgétaires, le gouvernement fait un choix clair : celui d’une École du tri social, d’une École passéiste et conservatrice. Ces choix placent l’École publique à un point de bascule : elle est au bord de l’effondrement (manque de moyens, personnels sous payés) et tourne le dos à l’ambition de faire réussir tous les élèves.
Ne nous y résignons pas ! En trois mois, nous avons mené avec force et détermination la bataille des idées sur les groupes de niveau, rassemblant une partie de la profession et des parents d’élèves dans la mobilisation. Nous avons mis en avant l’état de délabrement du système éducatif : manque de personnels, classe surchargées, crise du recrutement etc. Amplifions la mobilisation pour gagner, pour nos salaires, nos métiers et l’École publique, laïque, émancipatrice et inclusive !
Un plan d’action pour informer, lutter…et gagner !
Dès maintenant, le SNES-FSU lance son plan d’action pour le troisième trimestre :
– il appelle à organiser des heures d’information syndicale, réunions publiques pour partager nos analyses sur l’État du collège et du lycée (crise du recrutement, absence de mesures salariales à la hauteur, conditions de travail et d’étude des élèves) et expliquer les dangers du « Choc des savoirs » .
– Il soutient, impulse et organise toutes les mobilisations locales, notamment les reconductions partout où cela est possible. Par son fond d’action, le SNES-FSU contribue à la solidarité syndicale et professionnelle pour les collègues syndiqué-es engagé-es dans la durée dans des grèves.
– Il appelle les professeurs de français et de mathématiques à déposer des alertes sociales pour interpeler les DASEN, rectrices et recteurs sur les conditions de travail dégradées et les conséquences sur le métier de la mise en place des groupes.
– Il appelle toute la profession à se rassembler pour affirmer « à la prochaine rentrée, nous ne trierons pas nos élèves » : réaffirmons partout et collectivement (CA, réunions de préparation de rentrée etc) que nous refusons cette École du tri social et que nous exigeons l’abandon des mesures « Choc des savoirs » car nous avons une toute autre ambition pour nos métiers, nos élèves et l’École publique.
– Le SNES-FSU appelle à la grève le mardi 2 avril, pour l’abandon des mesures « Choc des savoirs », pour exiger une revalorisation salariale sans contreparties et des moyens pour l’École publique. Le SNES-FSU soutiendra toutes les reconductions là où cela est possible en rappelant que c’est en s’inscrivant dans la durée, par plusieurs jours de grève, que la mobilisation sera victorieuse, à l’image de nos collègues du Québec. Il appelle aussi les personnels à occuper le temps des vacances zonées par des actions diversifiées dans les zones qui ne seront pas en congés (rassemblements, récréations revendicatives, grèves, banderoles devant les établissements, tractages etc) et à s’inscrire dans la journée du 1er mai.
– le SNES-FSU proposera à la FSU et à l’ensemble des organisations syndicales, fédérations de parents d’élèves une grande manifestation nationale pour la défense de l’École publique, laïque, émancipatrice et inclusive.
Gagner pour nos salaires, pour l’École publique, pour nos métiers : c’est possible, c’est maintenant, c’est ensemble, avec le SNES-FSU !
Appel du Congrès National SNES-FSU - 22 mars 2023
Appel intersyndical national à la Grève le 2 avril
2 avril - Appel SNES/SNEP-FSU - CGT Educ’ation - Sud Education - FO
Plan d’action intersyndical Haute-Garonne
Plan d’action intersyndicale 31
Des outils pour construire les mobilisations locales : Non au Choc des Savoirs, Oui au Choc des salaires et des moyens !
Des outils sont d’ores et déjà disponibles pour engager, dans les établissements et auprès des collègues et des parents, des actions qui doivent donner de la visibilité à nos revendications :
