Le rectorat a réuni, à la demande du SNES-FSU, un Groupe de travail CPGE (Classes préparatoires aux Grandes Ecoles), comme depuis 3 ans.

Il a permis de faire un point académique des effectifs et places vacantes dans ces classes : dans l’ensemble, les taux de pression y restent à un niveau très élevé, tout comme les taux de remplissage, avec une hausse du nombre de demandes. (il est à noter que le rectorat a illustré sur cette question la dérive identifiée qui consiste à considérer que lorsque que les divisions ne serait pas au maximum de leur capacité d’accueil, cela serait problématique, ce qui confirme la nécessité de réaffirmer que ces capacités d’accueil sur des maxima et non pas des minima)

Le SNES-FSU a pointé que les écarts entre filles et garçon restent toujours d’actualité, dans la continuité de ce qui est observé en lycée général depuis la réforme.

Le constat d’une fragilité de l’attractivité des CPGE ECG (Economie-Commerce, voie Générale) a pu être nuancé par rapport à l’an dernier, avec des effectifs à nouveau en hausse. Cependant, la filière continue de payer les choix relatifs aux mathématiques dans le cycle terminal. Les CGPE littéraires attirent de plus en plus, mais, si le rectorat y voit un effet positif de la réforme du lycée, nous y lisons plutôt l’effet de la diversification des débouchés.

Aucune évolution de la carte académique des CPGE n’est a priori envisagée pour la rentrée 2024, ce qui, dans le contexte national, est une bonne nouvelle, avant des évolutions probables à la rentrée 2025. La question est en revanche clairement posée du cadre des échanges avec les organisations syndicales représentatives et du décideur final (ministère et IG, pilotage en Région académique ou pilotage académique), en écho à des orientations nationales inquiétantes sur ce sujet.

Conduit peut-être par la tentation de diminuer le nombre de CPGE « de proximité » hors Toulouse (dans une logique toujours délétère de récupération potentielle de moyens), le rectorat va mener une étude des poursuites d’études, en se focalisant sur les intégrations dans les seules Grandes et Très Grandes Ecoles… Le SNES-FSU a redit son attachement à la présence de CPGE sur l’ensemble du territoire, en retravaillant si besoin les équilibres entre filières : de nouvelles implantations dans les départements sans CPGE sont difficiles dans le contexte, mais la reconcentration, à moyens constants, sur les seuls lycées toulousains n’est pas pour autant souhaitable. II a rappelé par ailleurs qu’il s’oppose au développement de CPES avec intervention des universités, qui leur permettrait d’y récupérer des moyens du secondaire, et d’étendre la sélection à l’entrée du supérieur, déjà largement instaurée par Parcoursup.

Le SNES-FSU a enfin souligné les manques institutionnels pour faire connaître ces excellentes formations et élargir les viviers de candidats : quand les CPGE ECG notamment font face à la concurrence de plus en plus agressive des Bachelors payants commercialisés par les Ecoles de Commerce consulaires, la gratuité et l’excellence de la formation dispensée en CPGE devrait être mieux mise en avant. Il a d’ailleurs interpellé le rectorat courant décembre suite à un forum organisé dans un lycée toulousain, qui entendait présenter à égalité les CPGE de la voie ECG et des Bachelors vendus par des Ecoles de commerce. Les réponses dilatoires reçues montrent que le rectorat n’entend pas particulièrement défendre la singularité des CPGE, au prétexte de Bachelors privé reconnus par l’Etat...
Le rectorat répond enfin à la question de la mise en avant des CPGE auprès des élèves en s’appuyant sur des Cordées de la réussite, dispositif en déploiement continu mais dont les effets globaux n’ont jamais été évalués autrement que par la mise en avant de quelques réussites individuelles. Le rectorat en a promis un bilan académique. Le SNES-FSU s’y est dit favorable, notamment pour permettre de mesurer la démocratisation réellement permise par des dispositifs.