19 septembre 2018

Métiers - Politique académique

La réforme du lycée : ou comment destructurer le lycée, façon puzzle et façon hussarde !

La réforme du lycée : ou comment destructurer le lycée, façon puzzle et (…)

La rentrée 2019 se prépare déjà au niveau académique pour mettre en place le nouveau lycée. Le modalités de cette préparation ? Il semblerait que le rectorat ait demandé la consultation des conseils pédagogiques afin de susciter des remonter de proposition quant à l’offre de spécialités par lycée. Le conditionnel est de mise... parce qu’officiellement, on n’en sait rien !

Ce que l’on sait, c’est justement ce qui est officiel : la carte des enseignements de spécialité du cycle terminal doit être arrêtée en janvier par la rectrice et cette carte doit s’appuyer sur des logiques de réseau et de potentielles mutualisations.

Evidemment ces logiques entre fortement en résonance aujourd’hui avec les annonces du ministre Blanquer : 1800 postes en moins pour le second degré, 1800 postes qui seraient en réalité, du fait des logiques de redéploiement (du 2d degré vers le 1er degré), 2600 postes !

Ainsi à la déstructuration du lycée s’ajoute la dégradation des conditions d’étude et de travail.

Le SNES Toulouse a écrit à la rectrice pour exiger des réponses sur les questions légitimes que se posent les enseignants, et sans aucun doute grand nombre de chefs d’établissement.

Courrier à la rectrice - carte des spécialités - réforme lycée

Mais ne nous trompons pas, les réponses attendues ne pourront être rassurantes car l’équation suppression des séries, tronc commun généralisé, AP et options maintenus (mais exclusivement financés sur la part libre), c’est de facto la recette pour augmenter les effectifs par classe et réduire l’offre de formation des lycées.

Le SNES-FSU avait d’ailleurs, sur la base des grilles horaires du nouveau lycée, effectué des premiers calculs et l’on pouvait estimer que la baisse des DGH allait osciller entre 5 et 10 % suivant les types de lycée, de formations proposées. Si l’on rajoute la limitation de la carte de formation, et l’augmentation possible des heures supplémentaires, on n’aura peu de peine à deviner que c’est une possible saignée qui est à attendre.

Et l’élève dans tout cela... ? Avec la suppression des séries, il est livré à l’enjeu du bon choix, potentiellement enfermé précocement dans une voie de formation étroite par ces choix, et pré-déterminée par le post-bac : dans un lycée déstructuré, il faudra s’orienter sans avoir comment ses choix seront déterminants pour la poursuite d’étude dans des filières dont les « attendus » sont variables, et dont les critères de sélections ont été régulièrement cachés.

La FSU continue de demander le retrait des réformes du lycée et de la loi ORE : car les réformes des lycées, du baccalauréat et de l’orientation post-bac rendent le lycée illisible, dénaturent le baccalauréat, qui, n’étant plus basé sur des épreuves nationales et terminales, devient un diplôme local, et entérinent la volonté politique de limiter les possibilités de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur public.