19 septembre 2014

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Bilan des affectations des TZR et des stagiaires

Ce GT de bilan des affectations des stagiaires et des TZR est réuni dans une situation bien différente de celle des années passées, et il nous semble qu’il revêt une gravité particulière : cette année en effet, les dysfonctionnements ont atteint des sommets, et pas simplement par la simple augmentation du nombre de personnels à affecter. Jamais en effet la proportion de contestation des affectations n’a été aussi élevée. Jamais depuis longtemps la rentrée dans les établissements n’a été aussi chaotique. Jamais depuis longtemps les services n’ont été aussi pris par l’urgence qui a découlé de ces dysfonctionnements.

Les trois mois qui viennent de s’écouler ont été, malheureusement, une succession de dysfonctionnements en cascade : des affectations de stagiaires au niveau ministériel retardées et entachées de nombreuses difficultés, provoquant des révisions tardives ; des difficultés dans le recueil de leurs vœux académiques ; des descentes de barèmes incomplètes ou erronées, qui ne traduisaient pas les situations réelles de ces collègues ; une volonté de boucler coûte que coûte leurs affectations fin juillet, qui n’a finalement pas pu être tenue, appelant des corrections tardives fin août et courant septembre ; des opérations d’affectations de TZR par conséquent retardées par rapport à l’habitude, et précipitées ; des injonctions de chefs d’établissement qui veulent parer au plus pressé sans avoir la vision d’ensemble des services rectoraux, mettant en grande difficulté à la fois les collègues TZR qui sont rattachés dans leur établissement et d’autres établissements. Et, en bout de chaîne, des élèves sans professeurs à la rentrée, dans des proportions inhabituelles, alors même que l’on disposait de plus de personnels…

Nous reviendrons sur les cas particuliers, pour lesquels nous avons déjà demandé des éclaircissements ou formulé des remarques. Nous pensons que, dans bien des cas, d’autres possibilités d’affectations étaient possibles, qui tenaient mieux compte des situations des collègues, et nous vous faisons remarquer que ce travail aurait été faisable avant la rentrée.

Mais sur le fond, nous estimons que nous sommes cette année arrivés au bout d’une logique, et nous vous appelons solennellement à en changer. Cette logique politique qui consiste depuis des années à rejeter a priori le dialogue avec les personnels par le biais de leurs représentants crée des tensions inutiles, n’offre pas la garantie d’une rentrée réussie, nous en avons la preuve – malheureusement - éclatante. Certes, il est toujours possible de passer en force pour procéder aux affectations des personnels ; mais cela a un coût : écœurement des collègues qui se sentent méprisés et dont les situations personnelles et familiales sont niées ; sentiment d’injustice devant des traitements différents de situations similaires, ou devant des affectations qui avantagent sans raison certains collègues au détriment d’autres ; défiance vis-à-vis de l’institution qui les maltraite ou qui n’honore pas les promesses tenues ; etc. Si un dialogue avait pu se tenir, dès la phase ministérielle, de nombreuses situations problématiques auraient été détectées, prises en compte et réglées. Cela prend du temps, en effet. Mais pour quelques jours gagnés en juillet, quelle désorganisation dans les établissements à l’arrivée, et au détriment des élèves ! Quel message aussi, envoyé aux jeunes collègues, ou à ceux qui entrent à peine dans le métier comme la plupart des TZR, dans une période où l’on peine à recruter ! Faute de l’augmentation des salaires que nous réclamons, une gestion plus respectueuse des personnels est une absolue nécessité, dont vous ne pouvez plus faire l’économie. De ce point de vue, le redécoupage des zones d’affectations pour les stagiaires est un réel progrès, bien accueilli par les collègues. Mais on peut, on doit aller plus loin, tout en conservant le cadre national du mouvement d’affectation, indispensable pour garantir l’équité de traitement des personnels et des élèves sur tout le territoire.

Il ne s’agit certainement pas de jeter l’opprobre sur tel ou tel service, ou tel ou tel gestionnaire. Les conditions de travail de cette année des personnels ministériels ou académiques étaient fortement dégradées et nous le savons. Mais cela n’empêche pas les syndicats de la FSU de porter la demande, simple, de retrouver avec eux le temps de l’échange. Une mise à plat objective, contradictoire, des situations des personnels à affecter n’est pas forcément une perte de temps ou d’argent, si elle permet au final de rétablir la sérénité des personnels, de tous les personnels, administratifs et enseignants, à la rentrée.
Un desserrement du calendrier de publication des résultats aux concours est indispensable – et possible pour la plupart des disciplines, et nous en portons la demande. Mais au-delà, la volonté politique de renouer le dialogue doit maintenant s’imposer ; il n’est tout simplement plus possible de continuer à procéder à des affectations de stagiaires ou de TZR sans un groupe de travail en bonne et due forme !

Le rôle du paritarisme n’est pas cosmétique quand on affecte des milliers de personnes ; il n’est pas un luxe, un privilège, ni une simple contrainte. De la qualité de son fonctionnement dépend aussi l’efficacité du service public, et l’implication de ses agents qui s’investiront davantage dans un fonctionnement qui les respecte qu’une machine qui les écrase.
Il doit donc avoir les moyens de fonctionner, ce qui n’a pas été le cas cette année, puisque Madame la Rectrice n’a pas souhaité accéder à la demande de GT que lui ont adressé des centaines de collègues au mois de Juin dernier, et puisque les documents fournis étaient incomplets (manque de vœux par exemple), ou erronés (barèmes non vérifiés, etc.)