MOTION DEPOSEE PAR LA FSU AU CAEN DU 25 JUIN 2014

Sur le principe, tout d’abord, nous souhaitons rappeler que la FSU a toujours estimé que la maintenance et l’assistance informatique (gestion de réseaux …) sont des tâches qui doivent relever de l’Etat, et que c’est, pour nous, à lui qu’il revient d’en assurer l’exécution par le biais de véritables emplois statutaires. Le transfert de compétence (surtout s’il devait prendre la forme d’une externalisation !) n’est pas la bonne réponse, ce n’est qu’une privatisation de plus pour une mission qui relève du Service Public.

En tout état de cause, la loi ayant transféré cette compétence aux collectivités territoriales de rattachement, nous relevons en particulier les points suivants :

1. Nous souhaitons que les techniciens qui interviennent actuellement (AIDAT) restent personnels de l’Etat, et que leurs inquiétudes concernant leur avenir soient entendues. La perte de leurs compétences et de leur connaissance des réalités de terrain serait un véritable gâchis…De même pour les AED, leur expérience fait d’eux des candidats naturels pour occuper de véritables emplois publics qui devraient être créés.

2. Nous attirons l’attention de la Région sur la nécessité d’un réel bilan des moyens actuellement consacrés à cette mission par l’EN, en particulier compte tenu de la complexité des implantations dans les établissements (des AED ne sont pas déployés dans tous les lycées sur des missions TICE ; les décharges accordées aux enseignants ne sont pas toujours financées par le rectorat : il s’agit souvent d’arrangements internes ; etc.). Bref, le coût réel de la maintenance telle qu’elle est aujourd’hui assurée pourrait bien être sous-estimé. De plus, ce coût devra être augmenté car ce qui se pratique aujourd’hui n’est pas suffisamment efficace pour permettre une disponibilité permanente des systèmes face aux élèves (une heure de classe préparée en intégrant largement un support informatique n’offre pas la souplesse d’un cours « classique » en cas de panne imprévue, avant ou pendant la classe …).

3. Les contours des missions de maintenance doivent être précisés. De ce périmètre dépendront à la fois l’avenir des personnels actuellement affectés à ces missions, mais aussi l’efficacité de cette maintenance. Les équipes enseignantes, qui ont inévitablement à faire face, au quotidien, à des problèmes de maintenance, ont besoin de la présence sur place de personnels susceptibles de répondre immédiatement et au plus près des utilisateurs à leurs besoins. Notre demande est celle de véritables emplois publics affectés à chaque établissement et faisant partie intégrante de la communauté éducative.

4. Au-delà, la répartition des compétences des uns et des autres (personnels de l’Etat ou missionnés par la Région) doit être très précisément clarifiée et en concertation. Il n’est pas si facile de démêler la « maintenance » au sens large de la « pédagogie » : par exemple, duquel de ces « pôles » dépendra l’installation d’un nouveau logiciel, d’une mise à jour, la compatibilité entre versions du logiciel, ou la compatibilité avec les équipements matériels présents sur site ? Il n’est pas si facile non plus de démêler l’ « assistance » et la « maintenance ». On pourrait multiplier les exemples.

Pour la FSU, des choix qui vont être arrêtés va dépendre la qualité du service rendu et la performance de l’utilisation du numérique au lycée. Personne ne comprendrait que l’on multiplie les équipements sans assurer une maintenance digne de ce nom au plus près des utilisateurs.