2 septembre 2021

Métiers - Politique académique

Etudiants contractuels alternants : de nouveaux collègues à accueillir

La réforme de la formation des maîtres menée en toute discrétion par le ministre J.M. Blanquer a fait apparaître une nouvelle catégorie de collègues qui arrivent à la rentrée 2021 dans les établissements scolaires : les étudiants contractuels alternants. Le SNES-FSU appelle à accueillir syndicalement ces nouveaux collègues au sein des EPLE, et se tient prêt à les accompagner durant une année qui ne sera pas, pour eux, de tout repos...

Entre formation à l’INSPE, préparation du concours, et responsabilité de classes, sous contrat ...

Voici, pour résumer brièvement la situation de ces collègues. Cette année, il s’agit exclusivement d’étudiants inscrits à l’INSPE de Toulouse en deuxième année de master, à qui le rectorat a proposé un contrat d’enseignement de 6h hebdomadaires maximum sur la totalité de l’année scolaire. Le rectorat s’est engagé à ne pas pratiquer d’annualisation, ni d’exiger la réalisation d’heures supplémentaires.
Ce contrat est similaire à celui d’un contractuel de droit commun, mais leur garantit en principe la libération de deux jours par semaine pour leur permettre de suivre la formation de Master 2.

Ces collègues préparent tous cette année les nouveaux concours du CAPES ou CAPET. Il convient donc de bien les distinguer des traditionnels stagiaires, déjà lauréats du concours.

Parcours semé d’embûches et carotte de l’oral 2
Si les volumes horaires des formations de Master ont été réduites, au prétexte de ne pas surcharger notamment ces étudiants au profil particulier, les exigences du concours demeurent, et la gageure pour eux sera :
 de réussir la validation d’une année de Master, comportant la soutenance d’un mémoire à caractère universitaire dont l’INSPE n’entend pas brader la valeur ...
 d’assurer jusqu’à 6 heures d’enseignement, éventuellement complété par des interventions dans le cadre de dispositifs type Devoirs faits (dans le respect des 6h hebdomadaires), dont on sait le temps de préparation qu’elles peuvent demander à un collègues ;
 de préparer un concours, qui plus est de format nouveau, en en travaillant les diverses composantes : disciplinaires, préprofessionnelles et l’oral 2.
En outre, le montant du salaire qui leur sera octroyé (695 € nets) reste évidemment faible au regard de l’investissement et du travail fourni, et permet au passage de substancielles économies (de l’ordre de 25% par rapport au coût d’un stagiaire à mi-temps dont ils vont de fait occuper des supports).

Le second oral du concours, par ailleurs très problématique, est censé leur permettre de valoriser leur expérience professionnelle, ce qui pourrait tendre à favoriser cette modalité de formation par la voie de la précarité.

Le SNES-FSU aux côtés de ces nouveaux collègues

Chacune et chacun mesure la charge de travail et la pression qui s’exercera cette année sur ces collègues. Aussi, il est important de ne pas les laisser isolés au sein des établissements. Au niveau académique, de premiers contacts ont été noués à l’occasion des journées de pré-rentrée à l’INSPE, mais ces étudiants, au nombre d’une centaine (chiffres non stabilisés à ce jour, mais de toute façon nettement en deçà des objectifs académiques de 180 étudiants) constituent des moyens d’enseignement qui seront présents dans de nombreux établissements de l’académie.

Le SNES-FSU a édité à l’intention de ces personnels un premier guide d’accueil et de présentation de leurs droits ; vous pourrez la retrouver sur le site national.

Le SNES-FSU invite tous les collègues à faire le point avec eux de leurs difficultés, à leur conseiller de nous en faire part pour que nous intervenions rapidement, et à leur proposer l’adhésion.

Questions de vocabulaire ...
Le ministre entretient un flou dans la nature de ces recrutements de personnels précaires, et particulièrement exposés. Il fait mine de reprendre à son compte notre revendication de « pré-recrutements », qui permettraient à des étudiants se destinant à nos métiers de percevoir un salaire pour mener à bien leurs études et préparer les concours.
Il n’en est rien !
Rappelons que les pré-recrutements réclamés par le SNES-FSU, sur le modèle des IPES, est un recrutement sans contrepartie de service à assurer en EPLE, proposé dès la Licence et qui permettrait, en échange d’un engagement à rester un certain temps dans la Fonction publique, de bénéficier d’un salaire ouvrant doit à pension dans le cadre statutaire le temps des études. Rien à voir, donc, avec la tentative de J.M. Blanquer, qui tente au passage de combler, et surtout à moindre coût, la pénurie de personnels et d’étudiants engagés vers nos métiers.