17 janvier 2018

Métiers - Politique académique

Rentrée 2018 : Le compte n’y est pas !

Rentrée 2018 : Le compte n'y est pas !

La préparation de rentrée est marqué au niveau national par une stabilité des moyens d’enseignement, couplée avec une priorité affichée au 1er degré. C’est donc un transfert de moyens qui s’opèrera à la rentrée 2018, du 2d degré vers le 1er. Le Ministère a acté cette orientation et l’a confirmée en réduisant de 2600 les postes offerts aux concours du 2d degré pour la session 2018 (soit –20%). Contrairement à ce qu’il avait affirmé à l’automne, la répartition des postes au concours montre qu’il ne s’agit pas d’une suppression des postes qui n’avaient pas trouvé de lauréats par manque de candidats les années passées.
Alors que la pénurie est déjà installée dans de nombreuses disciplines, en réduisant les postes offerts dans certaines qui bénéficient encore d’un vivier suffisant, le Ministère envoie un signal très négatif aux étudiants de ces disciplines, prenant le risque d’une nouvelle extension de la pénurie. Dès lors, seule une réduction de l’offre de formation a quelques chances de contenir les effets de cette pénurie, le Ministre refusant toujours l’idée d’instaurer des pré-recrutements que de plus en plus d’organisation réclament maintenant, reprenant en cela les analyses du SNES-FSU. Cette réduction de l’offre de formation semble, dans l’esprit du Ministre, passer par une attaque en règle des horaires en lycée et de sa structure. C’est l’objet des réflexions en cours quant à la future réforme du Lycée, essentiellement marquée par le renoncement à la réussite de tous les élèves.

L’académie de Toulouse est dotée, dans le second degré, de + 51 ETP (équivalents temps plein), pour une augmentation prévue d’effectifs de + 1.709 élèves. A titre de comparaison, l’année dernière, pour une hausse de + 2.391 élèves, l’académie était dotée de + 200 ETP.

Ces moyens nouveaux ne permettront donc pas d’absorber la hausse démographique au même niveau qu’à la rentrée 2017, qui avait déjà vu une dégradation des taux d’encadrement.

Le compte n’y est donc vraiment pas !

Dernière minute !
Suite à une audience des organisations syndicales par le Rectorat mercredi 17 janvier, nous avons appris du Rectorat que la pénurie des enseignants dans l’académie le contraignait à élargir le nombre de disciplines concernés par la limitation des autorisations de temps partiels.

Les disciplines qui seront donc concernés cette année sont : Lettres classiques, Histoire-Géo, Anglais, Philo, SES, Maths, Sciences Physique, SII et Technologie.

Pour le SNES-FSU, il est inacceptable que les collègues demandeurs d’un service à temps partiel paient le manque d’attractivité de nos professions lié notamment à l’absence de revalorisation. Le SNES-FSU a demandé au Rectorat de mettre fin à ces pratiques et d’exiger du ministère les moyens en personnels suffisants.

Communiqué de presse SNES-FSU du 24 janvier 2018 à l’occasion du CTA.

Aujourd’hui, mercredi 24 janvier 2018 se tient le CTA (Comité technique académique) qui doit examiner les moyens prévus par le ministère pour la préparation de la rentrée 2018.
Dans le second degré, la rentrée 2018 marquera une rupture quant aux dernières années en termes de création de postes.
En effet et alors que la démographie scolaire est toujours en nette progression sur notre académie, la dotation ministérielle se résume à un investissement très insuffisant. Ainsi, seuls 51 postes sont prévus pour assurer la prise en charge de + 1.709 élèves.
Pour exemple, le seul maintien du taux d’encadrement en collège (+1600 élèves) aurait nécessité la création de plus de 80 postes !
Le Rectorat a fait le choix, sans doute pour éviter des protestations trop vives dans un contexte de réforme en lycée, de préserver peu ou prou ces derniers en conservant un investissement similaire à celui de la rentrée 2017.
Les collèges vont donc encore payer le prix fort après une première saignée lors de la réforme de 2016.
Ainsi, les décisions du ministre d’assouplir les contraintes de la très décriée réforme du collège vont-elles être difficiles à tenir : retour des lanques anciennes, bilangues dès la 6e, sections européennes… autant de mesures que les établissements auront le plus grand mal à financer sans léser l’ensemble des élèves qui auront déjà à payer le prix de l’explosion des effectifs par classe.

Pour tenter de réaliser la rentrée dans les conditions les moins mauvaises possibles en collège comme au lycée, le Rectorat se verra contraint de récupérer des moyens partout.
Il a d’ores et déjà fait le choix de refuser un grand nombre de demandes de travail à temps partiel des enseignants, au risque de voir se dégrader la santé des agents. Il semble même prêt à rogner encore sur le potentiel de remplacement des professeurs absents, potentiel déjà sous forte tension comme les nombreux articles dans la presse en témoignent à longueur d’année scolaire.

Cette préparation de rentrée montre bien que la politique "en marche" du ministère tend plutôt à du "sur place" voir à de la « marche arrière » Le SNES-FSU n’acceptera pas de voir s’installer le renoncement à l’ambition de la réussite pour tous les élèves.
Il appelle le 6 février à une journée de grève dans les collèges et les lycées.