13 décembre 2017

Métiers - Politique académique

Les faux pas du dialogue social avec la Région...

Les faux pas du dialogue social avec la Région...

(Extrait de la déclaration du SNES et de la FSU en CAEN de rentrée)

La rentrée 2016 a vu la signature d’une convention cadre tripartite entre la Région Occitanie et les deux académies concernées, convention qui est porteuse d’orientations qui auraient bien mérité d’être discutées : il n’y aura finalement eu aucune concertation avec les représentants des personnels des lycées autour des enjeux et des priorités affichés.

La convention rappelle le rôle réaffirmé de la région avec les académies dans l’élaboration de l’appareil de formation professionnelle initiale et la volonté de rechercher « articulation efficace entre l’offre de formation professionnelle et les besoins du territoire, en cohérence avec la stratégie régionale en faveur du développement économique ». Il nous a été dit en CTA que les services de la région et du rectorat travaillaient de concert. Les organisations syndicales sont aujourd’hui bien trop peu associées à ce travail, ce qui nous conduit à contester en CTA justement certaines décisions, en décalage avec les réalités et les demandes locales, certaines étant non pas celles portées par les équipes pédagogiques mais par des chefs d’établissement qui n’ont pas toujours consulté le corps enseignant.

La convention fait par ailleurs du numérique un levier fort de la nouvelle politique éducative régionale et pose la nécessité de l’installation d’équipements et d’infrastructures favorables au développement de pratiques pédagogiques et éducatives innovantes. Pour la FSU, la maintenance informatique et l’amélioration des équipements collectifs (serveurs et postes informatiques dans les établissements) doivent demeurer la priorité. La FSU est intervenue à plusieurs reprises sur les dysfonctionnements qui ont pénalisé un certain nombre de lycées.

Il nous faut par ailleurs revenir ici sur l’opération Ordilib et le Label Numérique. Le choix a été fait d’accorder la gratuité d’un ordinateur pour les lycéens en fonction de conditions de ressources, mais aussi de supprimer cette condition pour les lycées qui relèveraient du label numérique : ce principe institue une rupture d’égalité, puisqu’à ressources identiques, certains élèves se voient dotés gratuitement quand d’autres ne le sont pas.

L’appel à candidature pour ce label numérique pose par ailleurs problème : d’une part, il n’a que très rarement fait l’objet d’une discussion avec les personnels ; d’autre part, il apparaît comme un cahier des charges assez prescriptif, qui tend à mettre à mal la liberté pédagogique auxquels les enseignants restent attachés et que la FSU défend. Dans les lycées, les démarches faites pour obtenir ce label n’ont que très rarement été faites dans la transparence et la concertation, ce qu’évidemment nous dénonçons.

Le choix fait sur l’Ordilib est évidemment lié à un autre choix, celui d’accorder la gratuité des manuels et des équipements de protection individuelle. La FSU s’était félicité de cette gratuité mais avait alerté sur toute solution de mise en place qui entrainerait un accroissement de la charge de travail des personnels quels qu’ils soient (enseignants, agents, surveillants, personnels d’intendance, etc.). En cette rentrée, on sait que des établissements ont rencontré des problèmes de distribution, en raison de problèmes informatiques, d’équipes de distribution insuffisamment nombreuses dans les établissements, ou de problème d’approvisionnement.

Les dernières annonces sur les dotations aux collectivités territoriales et le mécontentement affiché par « Régions de France » qui a choisi de ne pas participer à la conférence des collectivités ne font que renforcer nos inquiétudes pour les établissements scolaires. Dans notre académie où la pression démographique est grande (près de 9000 élèves supplémentaires pour cette rentrée scolaire), les créations de postes n’ont pas permis d’améliorer significativement les conditions d’enseignement en lycée général et technologique. Au mieux elles ont permis de préserver le niveau d’encadrement, mais sur le terrain, les personnels restent bien trop souvent confrontés à des effectifs par divisions chargés : pour la rentrée dernière, on pouvait ainsi noter l’augmentation du nombre de division avec un effectif supérieur ou égal à 35 : 27,7% en 2016 contre 26,6 en 2015 (+ 1,1 pt) ; 38,8 % sur le niveau seconde avait au moins 35 élèves. De tels effectifs posent évidemment des problèmes pédagogiques, de gestion de classe, mais aussi matériels pour ce qui est de leur condition d’accueil et de travail au quotidien. On peut dès lors craindre des situations de tension locale et des difficultés de fonctionnement dans des salles qui n’ont pas toujours été conçues pour de tels effectifs.