Madame la Rectrice
La FSU souhaite évoquer aujourd’hui, avant d’aborder les questions directement liées au mouvement intra-académique, les premières initiatives du nouveau ministre de l’éducation nationale. Celles-ci concernent particulièrement le collège. M. Blanquer, lors du CSE du 8 Juin 2017, a présenté un arrêté qui va modifier le texte du décret 2016. L’arrêté donne raison à la FSU, qui a combattu le décret et a montré que cette réforme, loin de profiter aux élèves, a surtout mise à mal les collègues de collège qui ont été sommés de faire face dans la même année à une explosion de tâches (programmes, évaluations, dispositifs divers). Mais si ce texte déjuge des choix du gouvernement précédent, en même temps, il propose des évolutions qui reposent sur un nouvel accroissement de l’autonomie des établissements et qui ne fera, faute de dotations supplémentaires, qu’accentuer la mise en concurrence des collèges. Cette réforme du collège a servi, comme nous l’avons montré à maintes reprises, d’habillage à la suppression de nombreux postes et ceux-ci ne seront pas de retour à la rentrée ! Il importe au plus vite de poursuivre et d’accentuer le recrutement de nouveaux collègues pour faire face à une démographie toujours soutenue et revenir à un taux d’encadrement suffisant. La FSU attend à présent du ministre des engagements sur la mise en place notamment des pré-recrutements.
C’est pourquoi les premières annonces en termes d’affectations ne peuvent qu’inquiéter ceux qui, comme la FSU, sont attachés à une même offre de service public sur l’ensemble du territoire. Dans certaines disciplines la pénurie est criante : en technologie 14 postes vacants après ce mouvement INTRA 2017 dans notre académie. En Mathématiques vous avez décidé d’un redéploiement massif par la suppression de 15 postes dans le seul département de la Haute-Garonne obligeant 7 collègues à partir en Mesure de Carte Scolaire. Vous avez aussi décidé de priver un nombre non négligeable de collègues de la possibilité d’avoir recours à un temps partiel qui devait leur permettre de supporter des situations personnelles ou professionnelles difficiles. En EPS ou en Technologie, le calibrage inter-académique ne permet pas de pourvoir cette année encore tous les postes. Nous constatons une suppression de 15 postes de titulaires de remplacement en EPS en dehors de toute instance. En technologie 2 postes ont été supprimés de la même façon réduisant à 3 le nombre de TZR sur l’académie. En éducation, un poste demeure vacant suite à un affichage déficient sur SIAM et, malgré les besoins en remplacements, 5 postes en ZR sont supprimés. Chez les PLP, il reste 7 postes vacants après mouvement en Lettres-Histoire, en Maintenance des véhicules, en conduite routière et 8 en hôtellerie, option service. Il faut que le ministère tienne compte de ces éléments pour augmenter le nombre de postes offerts aux concours et recalibre les entrées à l’INTER dans ces disciplines. On peut noter un taux de mutation de 45% chez les PLP, taux qui tombe à 26% si on enlève les participants obligatoires.
Enfin la nécessité d’un taux de remplacement à 10% comme le demande la FSU est d’autant plus d’actualité qu’une fédération de parents d’élèves s’insurge régulièrement et continue de soutenir malgré tout une réforme destructrice d’emplois.
C’est faire payer cher aux usagers, enfants et familles, et aux personnels l’abandon d’une véritable politique éducative ambitieuse pour notre pays.
De plus la réponse de l’autonomie, déjà promue sous le gouvernement précédent et érigée en dogme par le nouveau ministre ne répond en rien aux difficultés des établissements et aux attentes des usagers. Le discours démagogique sur le nécessaire profilage des postes comme levier de progrès pour la réussite des élèves n’est qu’un leurre. Lorsqu’on voit, par exemple, qu’il reste 27 postes SPEA vacants après mouvement chez les PLP, on peut affirmer que le profilage des poste n’améliore pas la mutation des enseignants et qu’il assure pas non plus une quelconque stabilité aux équipes. Ainsi, la FSU combattra toutes les formes de recrutement local dont l’expérience que nous en avons ici depuis 2011 a démontré l’inanité. Malgré toutes les expérimentations menées, le recrutement en Education Prioritaire par exemple, ne fait pas plus recette cette année ou a conduit à des aberrations en terme de barèmes qui ont permis à des collègues célibataires d’obtenir des postes dans Toulouse au détriment de priorités légales comme le rapprochement familial. C’est inacceptable.
La FSU réaffirme que seule une politique ambitieuse pour ces établissements pourra permettre aux équipes éducatives de mener à bien leur mission. Valoriser le recrutement par des bonifications pour permettre une entrée sur la ville de Toulouse n’est pas la solution à un réel investissement des équipes qui ne peut passer que par une reconnaissance des difficultés rencontrées et une vraie volonté politique de mixité sociale. La FSU s’est déjà engagée dans une réflexion approfondie sur le sujet ainsi que la collectivité territoriale. L’administration semble bien en peine quant à elle pour initier ou participer à des projets ambitieux dans ce domaine.
Enfin la FSU tient à rappeler dans le cadre qui nous occupe son attachement au paritarisme que certaines organisations syndicales remettent en cause en divulguant avant la tenue de ces FPMA des résultats d’affectations qui n’ont pas encore été examinés, ni corrigés, ni validés. Nos collègues nous ont élus pour que chacun d’entre eux ait droit à un examen scrupuleux et impartial de sa situation. La FSU regrette que le zèle de certaines organisations syndicales porte davantage sur leur autopromotion que sur le travail au service des collègues.
Sur les opérations du mouvement, nous souhaiterions revenir sur la première phase de vérification qui nous a occupés et qui a généré un travail supplémentaire pour les gestionnaires. Loin de vouloir surcharger nos collègues gestionnaires il était de notre devoir de représentants des personnels de demander à rétablir une équité de traitement qui n’a pas été possible du fait même des décisions prises quant à la rédaction de la circulaire académique. La FSU veut aujourd’hui attirer votre attention sur la nécessité de revoir cette circulaire pour le mouvement 2018 et ce dès le 1er trimestre afin de revenir à des règles plus lisibles pour les collègues, moins sujettes à interprétation mais surtout qui permettront une meilleure satisfaction de tous dans le respect des priorités légales. Plus les contraintes sont nombreuses plus le travail de vérification des collègues gestionnaires est important.

A propos d’interprétation, c’est le cas concernant un point de la circulaire qui a conduit vos services à revenir sur une correction effectuée lors des groupes de travail de vérification des vœux et des barèmes.
En effet en EPS un collègue n’avait pas droit au rapprochement de conjoint selon le critère de la circulaire 2017 qui exclut le rapprochement de conjoint lorsque le conjoint travaille dans la même commune que l’agent. Or dans la situation que nous voulons évoquer ici c’est bien le cas puisque l’agent en question, titulaire à X obtiendrait et alors même que le GT l’avait corrigé, les points de RC alors que sa conjointe travaille dans la même commune.
Vous avez estimé que le cas pouvait s’assimiler à celui d’un TZR qui travaille dans la commune de son conjoint. En effet, dans la fonction Publique un agent n’est pas considéré comme rapproché s’il n’est pas titulaire du département de son conjoint, ce qui est le cas des TZR.
Or la situation inverse est exclue par la circulaire. Il serait donc inacceptable de bonifier à ce titre un agent dont le conjoint est dans la Fonction Publique alors même que vous le refuser pour toutes les autres situations professionnelles.
Nous demandons donc à ce que ce barème soit, et comme c’est l’usage chaque année, corrigé. Les affectations ne sont pas encore prononcées. Nous serons dès cet après-midi réunis en FPMA pour y travailler ensemble.

Enfin sur le point très technique de la recherche d’un candidat caché, c’est-à-dire la recherche d’un candidat que l’algorithme aurait oublié de faire muter dans un département, nous avons été cette année encore en désaccord avec vos services. Ce candidat à la mutation oublié peut être sous la barre définie par l’algo car si ce candidat est le premier non muté dans un département, c’est bien lui qui fera la nouvelle barre. Cette opération doit être faite avant de fermer les départements au risque de devoir refaire le travail par la suite.

Les commissaires parritaires SNES, SNEP et SNUEP-FSU