Contrairement aux espoirs créés par la loi Peillon, nos collègues constatent tous une dégradation des conditions d’enseignement offertes aux élèves et une dégradation de leurs conditions de travail. Les créations de postes n’ont pas résorbé le déficit accumulé de 2007 à 2012, puisqu’elles ont été immédiatement consommées par la hausse démographique. Ce que nous avions annoncé ici même à ce sujet en janvier se confirme dans le bilan de rentrée, que ce soit dans le 1er ou dans le 2d degré.

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Dans le second degré, le H/E n’est pas maintenu au global et est dégradé en lycée. Les collègues vivent donc de nouvelles dégradations de leurs conditions de travail (classes surchargées, emploi du temps, volume des HS partout trop élevé, etc.).

Cette rentrée a également été marquée par la désorganisation des affectations des stagiaires qui ont ensuite pesé sur les affectations de TZR et de contractuels, alors même que de nombreux établissements se trouvaient avec des postes non occupés à la rentrée. De ce point de vue, le fait que 91 ETP n’aient pas pu être pourvus par les lauréats attendus est la confirmation que la crise de recrutement que nous connaissons depuis des années s’aggrave.
De plus, l’absence de GT sur l’affectation des TZR et des stagiaires avant la rentrée conduit vos services à prononcer des affectations hors du contrôle des élus. Nous rappelons donc l’impérieuse nécessité d’un groupe de travail d’affectation des stagiaires et TZR avant la rentrée.

Dans notre académie, la question de la mise en place des formations pour les stagiaires enseignants et CPE se pose avec une acuité particulière. Nous sommes arrivés aujourd’hui à la fois à une situation de blocage et à de très vives tensions qui s’ajoutent, pour de nombreux stagiaires, à la difficulté de leur première prise de poste. L’organisation de formation durant les vacances scolaires nuit au nécessaire repos des collègues, déjà fortement sollicités depuis le 25 août. Nous demandons que les vacances de Février, également concernées par ce problème, soient libérées pour tous les stagiaires.

Dans un contexte de difficulté à recruter, ces messages répétés envoyés aux étudiants, et bien au-delà, à toute une profession et même au pays - avec la publication du rapport de l’Inspection Générale sur la mise en place des ESPE - auront des impacts lourds.
Les Ministères concernés sont sans doute coupables d’impréparation, mais l’absence de dialogue académique n’a pas arrangé la situation : un groupe de travail sur la mise en place de l’ESPE a été évoqué ici il y a plusieurs mois ; nous avons demandé un accès à la Commission Académique chargée de statuer sur les adaptations de parcours : aucune suite, aucune réponse n’ont été apportées. Les demandes d’audience n’ont trouvé de réponse que fort tardivement, et n’ont pas permis d’obtenir des réponses à nos demandes.

Sur la question des modalités du dialogue social, la FSU tient à préciser que ce sont les difficultés de sa mise en œuvre qui ont conduit ses représentants à ne pas siéger lors du CTA du 14 octobre dernier. Il n’est pas acceptable que les représentants des personnels ne puissent rencontrer les responsables académiques dans des délais raisonnables, a fortiori quand des problèmes aigüs et urgents se posent. Il n’est pas davantage acceptable de recevoir les documents préparatoires au CTA dans des délais très courts, voire des documents incomplets.

Concernant l’Education Prioritaire, nous demandons que ce point soit examiné, au moins en questions diverses. Mais nous dénonçons le resserrement très significatif de la carte de l’Education Prioritaire dans notre académie dans un contexte où les inégalités sociales et territoriales s’amplifient avec la crise économique et sociale qui n’épargne pas nos territoires. La refonte de la carte doit être adaptée aux besoins. Elle ne doit pas conduire à l’abandon d’établissements confrontés à des difficultés un peu moins aiguës mais nécessitant d’être soutenus. D’une manière générale, les réseaux étant déterminés à partir des indicateurs médians relevés au niveau du collège, des écoles isolées ou atypiques dans un secteur non labelleisé ne peuvent bénéficier des aides dont elles auraient pourtant besoin.
Plusieurs questions se posent sur la garantie du maintient des moyens des écoles et établissements qui sortent du dispositif ECLAIR et des indemnités de leurs personnels ; sur le devenir et la place des lycées, et particulièrement ceux qui sortent du dispositif ; sur les moyens pour les écoles et établissements qui vont rentrer en REP.
Nous apprécions positivement le maintien d’un label Education Prioritaire et la mise en place d’un dispositif qui doit rompre avec la logique des Eclairs, car nous sommes opposés aux postes à profil.
L’accroissement des écarts de réussite entre écoles et entre établissements, la situation sociale dégradée dans des territoires ruraux et dans des quartiers urbains exigent une véritable relance de cette politique et son élargissement.

Les formations professionnelles - formations très contraintes en terme d’accueil des élèves dans les établissements publics - sont soumises à de forts taux de pression. Ces formations ne sont pas toujours également offertes sur tous les territoires, et l’offre de formation associe des établissements publics comme des établissements privés. De nombreuses familles se trouvent donc dans l’obligation d’inscrire leurs enfants dans l’enseignement privé, ce que nous ne pouvons accepter. Nous demandons un rééquilibrage de la carte des formations pour permettre à toutes les familles de choisir l’enseignement public.

Pour la FSU, l’Ecole doit être pensée comme le fondement d’une société tournée vers l’épanouissement et l’émancipation de tous. Elle doit construire les bases d’un vivre ensemble à égalité de droit, de devoirs et de dignité, particulièrement dans une période qui voit fleurir les discours d’exclusion.
Il est temps de redonner du sens à notre pacte républicain.
A l’instar de tous les Services Publics, l’école peut y contribuer. A condition de lui en donner les moyens.